Vous en avez probablement un dans votre poche ou posé à côté de vous. Le téléphone mobile est aujourd’hui considéré comme la deuxième invention la plus importante de l’Histoire, juste après la roue. C’est ce que révèle une enquête réalisée par OnePoll pour l’université Anglia Ruskin, auprès de 2 000 adultes britanniques.
52 % des sondés déclarent ne pas pouvoir se passer de leur téléphone, un chiffre qui monte à 65 % chez les moins de 45 ans. Chez les 18-24 ans, un tiers d’entre eux place le téléphone en tête de toutes les inventions humaines.
Ce résultat ne relève pas du hasard. Le téléphone mobile n’est plus un simple outil de communication. C’est un terminal multifonction, prolongement direct de l’intelligence humaine, qui regroupe des usages autrefois séparés : carnet d’adresses, calculatrice, appareil photo, lecteur audio, GPS, connexion au savoir mondial, messagerie instantanée, alerte météo, lampe torche, voire outil médical ou éducatif.
La roue reste au sommet, mais pour combien de temps ?
Malgré cet attachement au numérique, la roue reste l’invention la plus citée, avec 31 % des réponses. Elle incarne une innovation ancestrale qui a permis de transformer radicalement le transport, l’agriculture et l’industrie. Mais son impact, bien que fondamental, s’exerce dans des dimensions plus physiques que cognitives.
Le basculement générationnel semble toutefois amorcé : chez les jeunes adultes, la domination du téléphone est nette, preuve que l’échelle de priorité des innovations évolue avec les usages et les repères culturels.
Quelles découvertes scientifiques changent la donne ?
Lorsqu’on interroge les Britanniques sur la découverte scientifique la plus marquante, l’électricité arrive en tête (33 %), devant la pénicilline (26 %) et l’ADN (16 %). Ce classement montre une forme de hiérarchie entre ce qui alimente nos sociétés, ce qui soigne nos corps et ce qui définit notre identité biologique.
L’électricité, bien qu’invisible, structure l’ensemble de notre environnement moderne. Elle est au cœur de tous les systèmes d’information, des transports, des hôpitaux, et bien sûr… des téléphones. Quant à la pénicilline, elle a ouvert une nouvelle ère dans la lutte contre les infections bactériennes, sauvant des millions de vies. Enfin, la découverte de l’ADN a modifié notre compréhension du vivant, posant les bases de la génétique moderne et de la médecine personnalisée.
Ce que les citoyens attendent pour demain : la guérison du cancer
À la question “Quelle sera la plus grande avancée scientifique des cent prochaines années ?”, 34 % des personnes interrogées répondent : un traitement contre le cancer. Loin derrière viennent la colonisation de Mars (4 %) ou la découverte de formes de vie extraterrestres (5 %).
Ce réalisme traduit une attente forte de la science à impact immédiat. La perspective d’une thérapie universelle contre le cancer incarne l’idéal d’une médecine capable non seulement de prolonger la vie, mais de la rendre plus digne. C’est également un domaine où la recherche progresse chaque année, notamment grâce aux nouveaux protocoles de traitement, à l’intelligence artificielle appliquée au diagnostic, et à la thérapie génique.
L’université : un lieu de savoir… et de découvertes méconnues
43 % des personnes interrogées ignorent que les universités britanniques mènent des recherches scientifiques d’envergure. Pourtant, l’université Anglia Ruskin (ARU) mène des projets majeurs, allant de la détection du cancer chez les personnes sans domicile, à la sauvegarde des langues en voie d’extinction.
Les chercheurs de l’ARU travaillent sur des thématiques variées, souvent à la croisée de la biologie, de la santé publique, des sciences sociales et de la technologie. Parmi leurs axes d’étude figurent :
- La création de traitements contre la cataracte.
- L’évaluation des risques de pénurie alimentaire à l’échelle nationale.
- L’analyse des discriminations dans le marché de l’emploi.
L’objectif est clair : produire une connaissance utile, accessible et réutilisable par les collectivités, les institutions de santé, les décideurs politiques ou le grand public.
Un téléphone mobile issu de recherches… télévisées
Fait peu connu, les premières recherches sur le téléphone mobile au Royaume-Uni ont été menées par le Chelmer Institute dans l’Essex, devenu par la suite l’université Anglia Ruskin. Les prototypes ont été présentés dans les années 1970 dans des émissions comme Blue Peter ou Tomorrow’s World.
Ce lien entre recherche universitaire, médiatisation et industrialisation technologique rappelle que les grandes avancées techniques ne naissent jamais seules, mais bien dans un écosystème d’idées, d’essais, d’erreurs, et de relais médiatiques.
Une passerelle entre les mondes : la science pour tous
Pour répondre à cette méconnaissance du rôle des universités, Anglia Ruskin University vient de lancer le hub “Connecting Worlds”. Ce centre vise à rapprocher les citoyens du travail des chercheurs. Il permet de visualiser l’utilité sociale et pratique des projets scientifiques menés au sein de l’université.
Ce n’est pas uniquement un espace de vulgarisation. C’est un dispositif conçu pour faire dialoguer les mondes : celui de la recherche et celui des usages quotidiens, celui des laboratoires et celui des citoyens. Ce lien est d’autant plus nécessaire que la science ne se suffit pas à elle-même : elle doit être transmise, partagée, discutée, parfois contestée, mais toujours expliquée.
En somme, si le téléphone mobile est aujourd’hui considéré comme une des inventions majeures de l’histoire, c’est aussi parce qu’il est l’un des rares objets capables d’incarner le pont entre la recherche et la vie quotidienne.
