Un imaginaire ambivalent : liberté et isolement se côtoient
Lorsqu’on interroge les Français sur ce que représente pour eux la fin de carrière, les réponses révèlent une polarité forte.
D’un côté, 53 % y voient une occasion de retrouver du temps pour soi, 43 % l’envisagent comme un nouveau départ, 31 % parlent de liberté retrouvée. Cette vision positive semble dominer… mais à peine.
Car de l’autre côté, 38 % des répondants décrivent une situation négative : isolement, perte de repères, baisse de stimulation intellectuelle. Et surtout, 13 % dénoncent un manque d’accompagnement par les entreprises, soulignant un angle mort persistant des politiques RH.
Un ressenti physique et émotionnel qui échappe aux standards RH
Lorsqu’on creuse le ressenti individuel, la polarité s’accentue. 36 % des Français évoquent un soulagement, 31 % un sentiment d’accomplissement, 28 % la fatigue. Mais 22 % expriment de l’inquiétude, 10 % de la frustration, 9 % de la tristesse.
Ce mélange révèle une vérité rarement intégrée dans les schémas organisationnels : la fin de carrière n’est pas un moment neutre, ni sur le plan physiologique, ni sur le plan symbolique.
Le facteur décisif : préserver la santé plus que les revenus
À la question « qu’est-ce qu’une fin de carrière réussie ? », la réponse est sans appel : 69 % des personnes interrogées citent la santé physique et mentale. La situation financière arrive ensuite (53 %), devant la reconnaissance professionnelle ou la transmission.
Cette hiérarchie traduit une réalité peu discutée dans les cercles managériaux : le premier levier d’un vieillissement professionnel assumé n’est pas l’argent, mais la santé.
Un désir massif d’accompagnement, rarement honoré
L’étude établit un écart frappant entre les attentes exprimées et les dispositifs réellement proposés.
Chez les actifs non retraités, 60 % souhaiteraient bénéficier d’un accompagnement humain pour préparer leur sortie. 55 % voudraient pouvoir tester une nouvelle activité, 54 % espèrent un soutien financier, 49 % demandent une formation adaptée.
Mais lorsqu’on interroge les retraités : à peine 28 à 38 % déclarent avoir eu accès à l’un de ces soutiens. Le manque de dispositifs structurés, la faible personnalisation, et la temporalité souvent trop tardive sont autant de freins à une transition fluide.
Continuer à travailler : oui, mais autrement
L’idée selon laquelle la retraite serait un point final ne tient plus. 68 % des actifs et 67 % des retraités déclarent qu’ils aimeraient continuer à travailler après la retraite, à condition que ce soit dans une activité choisie.
Ce n’est donc pas la fin du travail qui est attendue, mais la fin du travail contraint.
Une absence de reconnaissance persistante
79 % des Français estiment que les travailleurs expérimentés ne sont pas suffisamment valorisés. Ce chiffre est stable, année après année. Il traduit une forme de dissonance systémique : les discours louent l’expérience, mais les pratiques la marginalisent.
Et pourtant, 75 % des répondants jugent positive l’idée qu’un collègue senior réduise son temps de travail pour mener un projet personnel, dont 23 % comme une solution inspirante.
Vers une nouvelle ingénierie de fin de carrière
Les données de l’étude OpinionWay esquissent une feuille de route opérationnelle. Ce que souhaitent les Français, c’est :
- Un accompagnement humain, pas seulement administratif
- Des modalités de sortie progressives et choisies
- Des ponts vers d’autres formes de contribution professionnelle (mentorat, conseil, engagement associatif)
- Un système RH capable d’anticiper, moduler, individualiser
En clair, passer d’une logique de seuil (âge légal) à une logique de trajectoire adaptée, capable d’articuler santé, désir, et reconnaissance.
Le système est-il prêt ? Pas encore.
Les Français, eux, sont déjà dans cette dynamique : ils aspirent à finir leur carrière debout, actifs, libres de choisir leur modalité de transition.
Mais l’entreprise, dans sa structuration actuelle, reste souvent en décalage : peu outillée pour individualiser, mal formée pour anticiper, trop attachée à des référentiels de carrière linéaires.
Ce n’est pas une réforme qu’il faut imaginer, mais un changement complet de paradigme.
Superbe étude et rapport de tous ces questionnements et erreurs énormes des gestions , aident et accompagnements des jeunes séniors écartés du monde du Travail ! Certes nombreux veulent enfin profiter d un peu de temps libre pour leurs santé et loisirs familiaux mais pour moi je rajouterais à cette superbe enquête , l immense pertent des Savoirs, des Savoirs faire et Savoirs être !!! C est a dire des compétences intellectuelles , manuelles et professionnelles hors normes qui sont carrément écartées , balayées, perdues au détriment des nouvelles méthodes management qui !!! Il faut le dire vont être elles mêmes balayées par les IAg qui vont s imposer !! IA qui vont puiser dans les ressources percutés de nous même les anciens et en fin de comptes des 5 ans faire des erreur énormes !!! Gare aux retours de bâtons de nos savoirs perdus ou écartés et dans moins de 10 ans on ous rappelera vite pour faire vivre les “moteurs des IA ” !! Gare aux sécurités, pannes , erreurs, tous domaines , sociétales médicales et militaires quand les niveaux de développements des IAg arriveront à trahir leurs propres …créateurs !!! Et cela arrivera inéluctablement pour certains !!! Et cela ne sera pas de la fiction ce sera très vite en oeuvres. . Mais gardons nous d inquiétudes excessives nous on à été écartés du monde du Travail ou plutôt de la vie active donc la boucle sera bouclée et on restera les pieds dans l eau et à l ombre avec un bon livre type roman réal fiction !!!
Merci Thank you merci a vous et à Tous