La Chine bat un nouveau record pour ce carburant qui commence à devenir de plus en plus rentable au point de devenir une alternative crédible aux énergies fossiles

Date:

Encore un petit exploit de la Chine dans le domaine de l’énergie qui va faire parler.

Des chercheurs chinois viennent de battre un record mondial de conversion solaire-hydrogène, avec une technologie si élégante qu’on a presque envie de dire merci au soleil. Ce n’est pas “ENCORE” un gros dispositif complexe en platine ou en terres rares. Non, cette fois c’est une fine couche de cuivre, de zinc, d’étain et de soufre, posée comme un vernis, et qui transforme la lumière… en carburant.

Lire aussi :

Un record mondial en toute simplicité pour l’Empire du Milieu

Le matériau s’appelle CZTS. C’est moins poétique qu’« orchidée » ou « luciole », mais dans le domaine de l’énergie solaire, c’est un nom qu’on retiendra. Parce que ce petit assemblage de métaux simples, cuivre, zinc, étain, soufre, coûte trois fois rien et n’a besoin d’aucun ingrédient rare.
Jusqu’ici, le CZTS n’avait jamais dépassé les 8 % de rendement. Il faisait ce qu’il pouvait, freiné par des défauts microscopiques, des grains mal ordonnés, des pertes d’électrons. Et puis là, une idée simple et fine a tout changé : préparer le matériau avec une méthode baptisée Precursor Seed Layer Engineering. On améliore la couche de départ, on fait pousser les cristaux dans le bon sens, et soudain… le rendement grimpe à 9,91 %. C’est un record mondial pour cette technologie et qui devrait en appeler de nombreux autres.

La France prépare la naissance d’un nouveau géant des mers qui aura bientôt tout d’une thalassocratie

Du courant, de l’hydrogène… et de l’eau salée

Le plus beau ? L’équipe a réussi à faire tourner une cellule tandem CZTS–BiVO₄ sans aucune tension électrique. Juste avec de la lumière solaire et de l’eau de mer non traitée. Pas besoin d’un laboratoire aseptisé, ni d’un bain d’acide purifié. Un simple bac d’eau salée et un bout de ciel bleu suffisent.

Le carburant de demain pourrait venir… d’un film solaire

Ce film mince (à peine quelques microns d’épaisseur) pourrait bientôt se poser sur des parois de réservoir, des bouées en mer, des modules flottants. On immerge, on éclaire, et on récolte l’hydrogène. Pas de pompe, pas de compresseur, pas de ligne haute tension. Juste du soleil, de l’eau, et un matériau bien rangé.
C’est une piste pour les petits villages côtiers, les ports, les îles, les zones reculées. Une source d’énergie propre, silencieuse, continue, qui ne dépend pas du pétrole ni du gaz naturel et qui ne rejette rien d’autre que de l’oxygène.

Un pont entre le laboratoire et le rivage

Les chercheurs insistent : le procédé est compatible avec des lignes de production industrielles. Il n’utilise que des matériaux abondants, peut être appliqué par dépôt simple, et ne demande aucun catalyseur précieux.
Leur cellule atteint une densité de courant de 29,44 mA/cm², à un cheveu du maximum théorique et surtout, elle reste stable. Pas de chute brutale au bout de quelques heures. Pas de dégradation visible.

La France “brille” dans un secteur d’avenir avec le plus grand laser du monde d’une puissance de 10 pétawatts

L’hydrogène, futur pilier industriel malgré son prix exorbitant ?

En France, le signal est déjà lancé. L’État prévoit 6,5 GW d’électrolyseurs à l’horizon 2030, avec des investissements de plusieurs milliards d’euros. L’enjeu est double : décarboner les secteurs difficiles (acier, ciment, transport lourd) et créer un tissu industriel nouveau. Les projections parlent de plus de 100 000 emplois. C’est un pari sur le long terme, mais avec des retombées possibles à tous les étages.
Pour que cette transition prenne, il ne suffit pas d’avoir des électrolyseurs. Il faut aussi des réseaux de transport, des capacités de stockage, des ports adaptés, des standards techniques partagés. En clair, tout un écosystème à construire.

Le prix de l’hydrogène vert reste encore élevé aujourd’hui, généralement situé entre 4 et 10 euros par kilogramme, selon les régions et les technologies. Malgré une légère baisse prévue, les experts de BloombergNEF anticipent que son coût ne chutera significativement qu’à l’horizon 2050 pour un prix estimé entre 1,5 et 5 euros, ce qui reste au-dessus du prix de l’hydrogène gris issu du gaz naturel. Toutefois, certains marchés comme la Chine et l’Inde pourraient atteindre la parité dès 2040, grâce à leurs investissements massifs dans les renouvelables.

Source :

Abbas, M., Chen, S., Li, Z. et al. Highest Solar-to-Hydrogen Conversion Efficiency in Cu2ZnSnS4 Photocathodes and Its Directly Unbiased Solar Seawater Splitting. Nano-Micro Lett. 17, 257 (2025). https://doi.org/10.1007/s40820-025-01755-8

Notre site est un média approuvé par Google Actualité.

Ajoutez Media24.fr dans votre liste de favoris pour ne manquer aucune news !

Nous rejoindre en un clic
Suivre-Media24.fr

Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
Très curieux et tourné vers l'économie, la science et les nouvelles technologies, (particulièrement ce qui touche à l'énergie et les entreprises françaises) je vous propose de de découvrir les dernières actualités autour de cette passion

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Articles connexes

Les Etats-Unis livrent un “colosse” pesant autant que 140 éléphants pour contenir toute la puissance d’ITER

6 modules géants qui veulent dompter l’énergie des étoiles. Imaginez une machine aussi puissante qu’un ouragan magnétique, haute comme...

Pendant qu’en France on brûle encore nos déchets, la Corée du sud les fait fondre avec une torche plasma à hydrogène de plus de...

Les ingénieurs sud-coréens ont des idées très high-tech pour faire fondre le plastique. Et si au lieu de faire...

Ce Français devenu indispensable aux plus grands navires du monde vient de décrocher un nouveau contrat pour 2 méthaniers géants

Deux monstres de l’Atlantique en préparation chez GTT. Le 3 septembre 2025, GTT, notre champion français du gaz liquéfié,...

Ce pays sur la corde raide énergétique compte sur EDF pour prolonger la durée de vie de ses centrales nucléaires à la technologie très...

EDF joue les urgentistes de l’atome de l'autre côté de la Manche. Le 2 septembre 2025, la décision est...