Excellente nouvelle pour la France, finalement choisie par ce géant de l’aviation pour sa future méga-usine à 450 millions d’euros grâce à son énergie nucléaire

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Quand le prix du mégawatt décide de la géographie industrielle.

Le 31 juillet 2025, Safran a tranché : sa nouvelle usine de freins carbone sera implantée dans l’Ain, et non dans l’Oregon ou au Canada comme ce fut pendant longtemps envisagé. À la clé, un investissement de plus de 450 millions d’euros, la création de 200 emplois très qualifiés, et surtout un message politique limpide : l’accès à une électricité décarbonée, stable et compétitive, est redevenu un critère déterminant pour l’industrie française. Ce n’est pas qu’une victoire économique. C’est aussi une démonstration énergétique !

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Safran aurait choisit la France pour sa future usine à 450 millions d’euros grâce au soutien d’EDF au projet

La phrase du PDG de Safran, Olivier Andriès, ne laisse place à aucun doute : “L’énergie représente 30 % des coûts de production des freins carbone.” Autrement dit, c’est l’électricité, plus que le béton ou les subventions, qui a fait pencher la balance. Ce qui était encore, fin 2024, un projet hésitant face à l’attractivité nord-américaine, est devenu un investissement français motivé par des calculs rationnels : coût du terrain, délais de raccordement, aides publiques, et surtout tarif électrique à long terme.
La nouveauté ? EDF a su répondre à ces attentes. Ce n’était pas une évidence au début de l’appel d’offres : les relations entre l’électricien public et les industriels s’étaient dégradées ces dernières années, notamment à cause du flou sur le tarif régulé et sur le financement du nouveau programme nucléaire.

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Un changement de ton chez EDF, et ça change tout

L’élément déclencheur ? Le changement de direction chez EDF, en mai 2025, avec l’arrivée de Bernard Fontana à la place de Luc Rémont. Depuis, les industriels comme Safran notent une “nouvelle dynamique de discussion”, plus ouverte, plus commerciale, plus connectée aux réalités de terrain. Traduction : on parle contrat, pas doctrine.
Résultat : Safran obtient un raccordement prioritaire au réseau électrique, en 45 mois au lieu de 60 (ce qui, dans le nucléaire et les grands équipements, équivaut à gagner une olympiade), et un prix négocié sur le long terme pour de l’électricité décarbonée, issue en grande partie du parc nucléaire existant.

Un exemple concret de réindustrialisation électro-compatible

L’usine, qui entrera en service en 2030, augmentera de 25 % la capacité de production mondiale de freins carbone de Safran à horizon 2037, complétant les sites de Villeurbanne, Walton (États-Unis) et Sendayan (Malaisie). Les freins carbone, plus performants que l’acier, permettent une meilleure endurance et une réduction de la masse des avions, donc une économie de carburant non négligeable.
Safran Landing Systems équipe déjà 55 % des avions commerciaux de plus de 100 places. En installant cette nouvelle usine en France, l’entreprise ancre une partie stratégique de sa chaîne de valeur dans un territoire stable énergétiquement, ce qui devient un avantage compétitif majeur à l’heure où les tensions sur le gaz ou les incertitudes climatiques pèsent sur les réseaux.

Une victoire collective, mais aussi politique

Le président Emmanuel Macron ne s’est pas privé de saluer cette annonce comme “un choix de souveraineté, de décarbonation et d’avenir”, remerciant EDF dans un tweet qui ne laisse pas de place à l’ambiguïté : l’électricité nucléaire française redevient un outil d’attractivité industrielle.
Du côté de Bercy, on souligne un travail d’orfèvre mené depuis 2019, date à laquelle ce projet avait été évoqué pour la première fois. L’État apporte 15 millions d’euros, la région Auvergne-Rhône-Alpes ajoute 16 millions, et tout le monde insiste sur l’effet levier du coût de l’énergie. Sans offre compétitive sur ce point, le projet serait sans doute parti ailleurs.

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Du kérosène économisé grâce au nucléaire français

C’est là que le cercle vertueux devient visible : du nucléaire bas carbone français permet de fabriquer des freins carbone qui réduisent la consommation des avions, ce qui diminue à la fois les émissions de CO₂ et la dépendance aux carburants fossiles. Et tout cela en créant de l’emploi local hautement qualifié, dans un secteur à la fois stratégique, technologique et exportateur.
En s’installant dans l’Ain, Safran fait le pari d’un mix énergétique prévisible, qui valorise la stabilité industrielle plutôt que l’illusion des coûts bas immédiats. Et dans un monde où les électrons se négocient à l’échelle planétaire, ce pari-là pourrait bien devenir la norme.

Sources :

  • https://www.safran-group.com/fr/espace-presse/safran-choisit-france-implanter-sa-nouvelle-usine-freins-carbone-2025-07-31
  • https://x.com/EmmanuelMacron/status/1950815759900262788

Image : Parc Industriel de la Plaine de l’Ain (PIPA)

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Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
Très curieux et tourné vers l'économie, la science et les nouvelles technologies, (particulièrement ce qui touche à l'énergie et les entreprises françaises) je vous propose de de découvrir les dernières actualités autour de cette passion

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