La NASA découvre un « corail » vieux de plusieurs milliards d’années sur Mars

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Le 24 juillet 2025, au 4 609ᵉ jour martien de la mission, le rover Curiosity a capté une image intrigante d’un rocher érodé, aux allures de corail, à l’aide du Remote Micro Imager intégré à son instrument ChemCam.

Ce type de formation, que Curiosity rencontre régulièrement, témoigne d’une histoire ancienne sur Mars, où l’eau liquide interagissait avec la roche bien avant que le vent n’entre en jeu.

Des structures nées de l’eau, modelées par le temps

Ce rocher, semblable à d’autres observés par le rover, a une origine double : hydrique et éolienne. Il s’agit d’une dynamique bien connue des géologues. À l’époque où Mars abritait encore de l’eau liquide, des minéraux dissous ont été acheminés dans les fissures de la roche par circulation aqueuse. Une fois l’eau évaporée, les dépôts minéraux sont restés piégés dans la matrice.

Ce sont ces zones durcies qui ont résisté à des milliards d’années d’érosion par les vents martiens, alors que la roche environnante s’est progressivement désagrégée.

Une morphologie qui n’est pas aléatoire

Les formes observées ici sont semblables à du corail et ne relèvent pas du hasard visuel. Le processus mis en évidence est récurrent sur Mars, tout comme sur Terre : un différentiel de résistance mécanique entre des zones minéralisées et la roche hôte permet l’apparition de figures complexes. Parmi elles, certaines formations évoquent même des fleurs, déjà documentées par Curiosity.

L’œil de ChemCam, fruit d’une coopération internationale

Le Remote Micro Imager de ChemCam, utilisé pour capturer cette image, résulte d’une collaboration entre le Los Alamos National Laboratory et plusieurs institutions françaises : le CNES, l’Université de Toulouse et le CNRS.

Développé par le JPL (Jet Propulsion Laboratory) de la NASA, sous la tutelle du Caltech à Pasadena, Curiosity est conduit dans le cadre du Mars Exploration Program.

Cette coopération transatlantique permet d’analyser avec finesse des structures à distance, sans contact physique, mais avec une précision compatible avec des objectifs minéralogiques avancés.

Une résurgence terrestre sur un sol extraterrestre

Ce phénomène de minéralisation suivie d’érosion différentielle n’est pas propre à Mars. Il est documenté dans de nombreux contextes géologiques terrestres, notamment dans les milieux désertiques, où le vent joue un rôle majeur dans la désagrégation des masses rocheuses exposées.

En l’absence d’eau actuelle, le vent reste sur Mars l’agent dominant de remodelage de surface. Il révèle, en creusant, les structures internes des roches anciennes, permettant aujourd’hui à des instruments comme ceux de Curiosity de lire des processus géochimiques vieux de plusieurs milliards d’années.

Une lecture stratigraphique à l’échelle du grain

Les détails captés par le Mars Hand Lens Imager, confirmant les observations du Remote Micro Imager, montrent que même à une échelle millimétrique, les contrastes entre zones consolidées et zones plus friables sont nets.

C’est cette différence de comportement sous contrainte éolienne qui confère aux formations leur apparence singulière. Le processus est reproductible, observable, et désormais bien caractérisé grâce aux données accumulées par le rover.

Un exemple de plus dans l’atlas géologique de Mars

Cette nouvelle image n’est pas un cas isolé, mais une occurrence parmi d’autres, qui s’inscrit dans un ensemble cohérent de données collectées depuis plus de douze ans. Chaque fragment observé, chaque motif érodé complète la lecture paléohydrologique de Mars.

Ce que nous voyons aujourd’hui comme une forme esthétique est en réalité un indicateur précieux des conditions anciennes de transport, de précipitation et d’altération minérale.

L’importance du temps et du vent

Sans eau, sans végétation, sans tectonique active, Mars reste une planète figée, où le vent agit seul, lentement mais sans relâche. Il efface, il révèle, il sculpte. Les formes ainsi produites sont autant de signatures différées d’un passé humide. Curiosity les archive, les décrypte, les transmet.

Et ce rocher en forme de corail n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.

Source de l’article : https://www.jpl.nasa.gov/images/pia26634-curiositys-chemcam-views-a-rock-shaped-like-coral/

Credit : NASA/JPL-Caltech/LANL/CNES/CNRS/IRAP/IAS/LPG

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Eric GARLETTI
Eric GARLETTIhttps://www.eric-garletti.fr/
Je suis curieux, défenseur de l'environnement et assez geek au quotidien. De formation scientifique, j'ai complété ma formation par un master en marketing digital qui me permet d'aborder de très nombreux sujets.

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