Encore un record mondial pour la Chine dans l’énergie avec le premier circuit fermé à grande échelle pour une turbine à hydrogène

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Dans le désert mongol, une turbine qui tourne à l’hydrogène pur.

C’est à Ordos en Mongolie-Intérieure que la Chine a (on a envie de dire “de nouveau”) battu un record dans l’énergie.

Cette fois-ci il s’agit d’une turbine qui ne carbure ni au pétrole, ni au gaz mais à l’hydrogène pour produire de l’électricité et cette dernière est ainsi devenue la plus grande du monde en circuit fermé.

Explications !

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La première turbine à hydrogène en circuit fermé à grande échelle vient d’être inaugurée en Chine

C’est un véritable millefeuille technologique qui vient de voir le jour, soigneusement empilé. En haut, des éoliennes (500 mégawatts de puissance), en bas, des panneaux solaires (5 mégawatts en autonomie). Entre les deux : des électrolyseurs surpuissants, capables de transformer de l’eau en hydrogène à hauteur de 4,3 tonnes par heure.

Le tout est ensuite rangé dans d’immenses sphères de stockage (douze, pour être exact, de 1 875 m³ chacune), en attendant le bon moment pour redonner vie à l’électricité, grâce à une turbine 100 % hydrogène. Et comme les Chinois aiment rentabiliser les surfaces, ils ont même ajouté une usine de fabrication d’ammoniac vert qui devrait en produire 150 000 tonnes par an, pour avoir une nouvelle capacité de stocker cette énergie et l’utiliser ensuite dans l’industrie.

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Un système qui se mord la queue… volontairement

Le principe est astucieux : quand le vent souffle ou que le soleil brille, on génère un excès d’électricité. Ce surplus ne part pas dans la nature. Il est utilisé pour produire de l’hydrogène par électrolyse. Ce gaz est ensuite stocké sous pression, puis réutilisé plus tard pour faire tourner une turbine et regénérer de l’électricité quand il n’y a plus de soleil ou que le vent fait grève.

Ce cycle électricité–hydrogène–électricité est donc un circuit entièrement fermé, autonome, renouvelable, et surtout, entièrement pilotable. Ce qui en fait un remède à l’un des grands maux des énergies vertes : leur imprévisibilité et leur taux d’indisponibilité.

Première mondiale : une turbine à hydrogène, sans filet

Si le Japon ou Siemens ont déjà testé des turbines à hydrogène pur, aucun projet ne les avait encore intégrées dans un écosystème complet, connecté à des renouvelables, avec production, stockage, conversion et usage localisé. C’est donc un record et une perle de plus à enfiler sur le collier pour l’Empire du Milieu et en particuliers pour deux poids lourds de l’industrie chinoise, Mingyang Hydrogen (filiale de Mingyang Smart Energy) et Shenzhen Energy.

Alors, tout est parfait ? Pas exactement…

Les ingénieurs le savent bien : transformer de l’électricité en hydrogène, puis en électricité à nouveau, ça fait perdre pas mal de jus en route. On estime que les pertes d’énergie sur tout le cycle peuvent dépasser les 60 %. En d’autres termes, si vous injectez 100 kilowattheures, vous en récupérez 30 à 40 en sortie.

Ce la peut sembler peu mais gardez à l’esprit que cette énergie est gratuite parce que le soleil tape ou que le vent souffle trop fort, il vaut mieux la stocker plutôt que de la perdre. C’est un peu comme mettre de côté des fraises en bocaux plutôt que de les laisser pourrir sur place. On perd en fraîcheur, mais on gagne en autonomie.

Et dans un monde qui se décarbone à toute allure, mieux vaut un peu d’inefficacité qu’un retour au charbon.

La Chine veut plus que briller : elle veut donner le ton

Ce projet ne sort pas de nulle part. Il s’inscrit dans la stratégie “double carbone” de Pékin, annoncée en 2020 : atteindre un pic d’émissions avant 2030, et la neutralité en 2060. Une ambition qui passe par une montée en puissance spectaculaire des renouvelables : 1 200 gigawatts de solaire et d’éolien prévus d’ici cinq ans.

Les chiffres donnent le tournis. Rien que sur les cinq premiers mois de 2025, la Chine a ajouté 198 gigawatts de solaire et 46 gigawatts d’éolien. À titre de comparaison, c’est l’équivalent de toute la production électrique d’un pays comme l’Indonésie !

L’hydrogène devient ici le chaînon manquant entre les périodes de surproduction et les moments de creux. Ce projet à Ordos, s’il tient ses promesses, pourrait devenir un modèle à copier pour bien d’autres régions du globe. En particulier celles qui, comme l’Europe, cherchent à conjuguer transition énergétique et sécurité d’approvisionnement.

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Tout comprendre en un clin d’œil

Élément Détail
Localisation Ordos, région d’Inner Mongolie (Chine)
Production éolienne 500 mégawatts
Production solaire 5 mégawatts (hors réseau)
Électrolyseurs 240 mégawatts
Hydrogène produit 48 000 Nm³/h soit 4,3 tonnes/h
Stockage 12 sphères de 1 875 m³
Turbine à hydrogène 30 mégawatts
Ammoniac vert 150 000 tonnes/an

Source : Minyang Group

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Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
Très curieux et tourné vers l'économie, la science et les nouvelles technologies, (particulièrement ce qui touche à l'énergie et les entreprises françaises) je vous propose de de découvrir les dernières actualités autour de cette passion

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