Un compresseur pour électriser les bus : quand Valeo joue les électrons libres.
Dans le monde “sans surprise” des salons professionnels, il est rare qu’un simple composant suscite autant d’attention. Pourtant, à Bruxelles, au salon Busworld Europe, Valeo a réussi ce petit miracle en dévoilant un objet qui pourrait bien marquer l’avenir de la mobilité du vieux continent : un compresseur électrique nouvelle génération pour bus zéro émission. On vous explique tout de suite pourquoi c’est une bonne nouvelle !
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Une grande première mondiale et une dynamique confirmée pour Valeo avec son compresseur électrique à onduleur intégré pour bus
Le compresseur EDC-120 est un cylindre bardé de technologie, conçu pour que les bus électriques puissent respirer, se chauffer, se rafraîchir et… survivre aux rudes hivers flamands aussi bien qu’aux torrides étés andalous.
Ce qui fait son “originalité”, c’est son onduleur qui est ici complètement intégré. Habituellement, compresseur et onduleur sont deux boîtiers séparés, reliés par des câbles, sources de pertes, de chaleur et de volumes inutiles. Ici, tout est regroupé. Résultat : moins de câblage, moins de masse, et surtout plus de rendement.
On a ainsi un cœur artificiel qui s’adapte à tous les bus. Valeo ne s’est pas contenté d’optimiser. L’entreprise a pensé compact, modulaire et intelligent, dans une logique de compatibilité avec tous les types de véhicules lourds électrifiés.
Les bus électriques : un marché qui démarre fort
Les bus zéro émission ne sont plus un pari sur l’avenir, ce sont des commandes et des livraisons déjà en cours. En Chine, ils roulent déjà par centaines de milliers. En Europe, la demande s’envole, portée par les appels d’offres des grandes villes et les objectifs climatiques et le marché représenterait déjà 3,85 milliards d’euros selon Mordor Intelligence et pourrait dépasser les 11 milliards d’ici 5 ans.
Très peu d’industriels savent fournir des composants fiables, efficaces, et disponibles en grande série. C’est là que Valeo entre en scène. L’équipementier français, déjà très actif sur les voitures et utilitaires électriques, se lance dans le bus avec de vraies ambitions industrielles.
Le choix de la Chine pour démarrer la production en 2026 est assez logique puisque l’Empire du Milieu est le plus gros marché mondial, et aussi celui où la vitesse d’exécution est la plus élevée.
Commencer là-bas, c’est apprendre en conditions extrêmes, avant de généraliser ailleurs.
L’effet domino sur tout un catalogue
Ce compresseur n’est que la première carte jouée. En coulisse, Valeo s’apprête à décliner l’ensemble de son savoir-faire automobile sur les bus. Ce qui a été développé pour une citadine électrique peut, avec les bonnes adaptations, servir dans un car de 12 tonnes.
Et c’est tout l’intérêt de ce virage : transformer l’expérience acquise dans les voitures en une force de frappe industrielle dans le transport collectif. Le catalogue est déjà prêt : onduleurs, moteurs, systèmes de contrôle, composants thermiques. Il ne reste qu’à les ajuster, valider, industrialiser.
Un bus électrique, oui. Un bus intelligent, encore mieux.
Avec l’EDC-120, Valeo ne vend pas qu’un produit. Il propose un petit cerveau thermique, capable de piloter intelligemment les besoins du véhicule en temps réel. Plus besoin d’arroser une batterie d’air glacé quand ce n’est pas nécessaire. Plus besoin de tout refroidir à fond à la montée d’une côte.
Consommer moins, c’est augmenter l’autonomie. Anticiper les cycles thermiques, c’est éviter les pannes. Bref, c’est faire du bus électrique un moyen de transport aussi fiable que propre
Valeo, 100 ans d’ingéniosité pour rester dans la course
Quand on parle de Valeo, on imagine souvent des essuie-glaces ou des phares. Pourtant, l’entreprise centenaire née en 1923 à Saint-Ouen, annoncée plusieurs fois morte est aujourd’hui l’un des géants mondiaux des systèmes de mobilité intelligents et électrifiés. Avec près de 109 000 employés dans 29 pays et un chiffre d’affaires de 22,5 milliards d’euros en 2024, le groupe est devenu un fournisseur stratégique de l’industrie automobile mondiale.
Depuis 10 ans, l’entreprise a massivement investi dans l’électrification, avec plus de 10 milliards d’euros engagés en R&D sur la décennie. Résultat : Valeo équipe aujourd’hui 1 véhicule électrifié sur 3 dans le monde avec au moins un de ses composants. Des moteurs électriques compacts, des onduleurs nouvelle génération, des radars pour conduite autonome, ou encore des systèmes de gestion thermique complets.
Les dernières annonces confirment cette dynamique. En juillet 2025, Valeo a remporté un contrat majeur avec Stellantis pour fournir des moteurs électriques sur plusieurs plateformes hybrides rechargeables. En parallèle, l’entreprise a signé un partenariat stratégique avec ZF Friedrichshafen en Allemagne, autour des composants de haute tension pour véhicules lourds.
Source : Communiqué de presse de Valeo
