Les Etats-Unis sortent encore un tour de leur chapeau qui aura son importance pour la maitrise de la fusion nucléaire

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Ils veulent faire fondre l’énergie du soleil dans un tube de métal liquide.

Une plateforme d’essai qui chauffe à 39 kilowatts, un courant électrique de 500 000 ampères, et pas le moindre aimant supraconducteur ou laser à l’horizon. Bienvenue dans l’univers radicalement différent de Zap Energy, une start-up américaine qui propose une route alternative – et franchement élégante – vers la fusion nucléaire. Leur technologie vient de battre un record interne de puissance. Et ce n’est peut-être qu’un début.

Lire aussi :

Zap Energy veut développer une nouvelle voie pour la recherche sur la fusion nucléaire le Z-pinch stabilisé par flux cisaillé

Dans la plupart des projets de fusion nucléaire, on retrouve deux ingrédients coûteux, lourds et complexes : les aimants supraconducteurs (comme dans ITER) ou les lasers géants (comme au NIF aux États-Unis). Zap Energy, installée à Seattle, propose autre chose : le Z-pinch stabilisé par flux cisaillé, ou sheared-flow-stabilized Z-pinch.

Et là, vous imaginez peut-être un sandwich quantique au nom incompréhensible mais en réalité l’idée est simple : on injecte une énorme décharge électrique dans un gaz, qui devient du plasma, puis on le confine et on le comprime en se servant uniquement de son propre champ magnétique.

Pas besoin d’ajouter des aimants : c’est le courant lui-même qui fait le boulot.

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Des chiffres qui parlent : 20 fois plus de puissance en un an

Sur leur banc d’essai baptisé Century, les ingénieurs de Zap Energy viennent de réaliser plus de 100 tirs consécutifs de plasma à une fréquence de 0,2 Hz, soit un tir toutes les 5 secondes. À chaque tir, un courant de 500 000 ampères traverse le tube central, et la chaleur produite est absorbée par un mur de métal liquide.

Le résultat  est parlant : 39 kilowatts de puissance thermique moyenne, contre à peine 1,4 kW lors des premiers tests en 2024. La plateforme a ainsi multiplié sa puissance moyenne par 20 en un an et sans utiliser de combustible de fusion (deutérium ou tritium par exemple) à ce stade.

Du métal liquide pour contenir le plasma

Pour gérer la chaleur infernale dégagée à chaque impulsion, les ingénieurs ont choisi un système aussi original qu’astucieux : un circuit de métal liquide. Ici, ce n’est pas du plomb ou du mercure, mais environ 1 100 kilogrammes de bismuth liquide qui circulent à travers un échangeur thermique de 200 kW.

Ce métal liquide fait office de bouclier thermique, absorbe l’énergie du plasma et protège les composants solides du réacteur. En prime, il facilite le refroidissement rapide entre deux tirs, évitant que le système ne surchauffe.

L’objectif : stabiliser le plasma, encore et encore

Le défi de la fusion nucléaire n’est pas seulement d’atteindre une température suffisamment élevée. Il faut aussi maintenir le plasma stable assez longtemps pour que les réactions aient le temps de libérer de l’énergie.

C’est là que le Z-pinch de Zap Energy fait ses preuves : leurs tests montrent une stabilité thermique exceptionnelle, avec des résultats répétés sur plus de 1 000 tirs certifiés par le Département de l’Énergie américain en février 2025.

Pas de réaction de fusion (encore), mais un plan très clair

Pour l’instant comme nous l’avons dit, la plateforme Century ne contient pas de combustible de fusion . L’objectif est d’abord de tester les composants du futur réacteur grandeur nature : électrodes, échangeurs, système d’injection, refroidissement…

Cette stratégie séduit parce qu’elle répond déjà à des questions d’intégration industrielle, là où d’autres projets sont encore focalisés sur les seules performances scientifiques.

Benj Conway, le cofondateur de Zap Energy, l’affirme lui-même :

“La fusion, ce n’est pas juste un problème de plasma. C’est un problème d’intégration système.”

Un pas de plus vers la fusion pour tous ?

Au printemps 2025, une autre équipe de Zap Energy publiait des résultats montrant que leur dispositif expérimental (baptisé FuZE) produisait des émissions de neutrons isotropes. En clair : le plasma se comporte bien, ne s’emballe pas, et semble prêt à passer à la prochaine étape : produire de la fusion nette.

Ce projet s’inscrit dans un moment où la course mondiale vers la fusion s’intensifie :

  • En mai 2025, le NIF a atteint un gain énergétique de 4
  • Le tokamak West du CEA est parvenu à maintenir un plasma pendant plus de 22 minutes le 12 février
  • En septembre, le Britannique First Light Fusion a annoncé un objectif de gain de 1 000 avec sa technologie FLARE.
  • Et maintenant, Zap Energy se positionne comme l’un des rares acteurs à déjà tester un vrai système de réacteur, pas juste des concepts de laboratoire.

Source : Communiqué de presse de Zap Energy

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Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
Très curieux et tourné vers l'économie, la science et les nouvelles technologies, (particulièrement ce qui touche à l'énergie et les entreprises françaises) je vous propose de de découvrir les dernières actualités autour de cette passion

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