Quand VINCI dessine une autoroute au bout du monde.
Derrière les collines brumeuses de l’île du Nord, en Nouvelle-Zélande, un géant français est à l’œuvre. Entre les villes d’Ōtaki et de Levin, une nouvelle autoroute de 12 kilomètres va naître. En design-build, avec de la précision d’ingénieur et un accent français bien marqué puisque le maître d’œuvre sera VINCI, via sa filiale locale HEB Construction. Montant du contrat estimé : 120 millions d’euros.
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12 kilomètres, cinq ponts, un fleuve et un objectif : fluidifier la vie des néo-zélandais
Le projet, baptisé Ō2NL, fait partie du Wellington Northern Corridor. C’est une bretelle stratégique du squelette routier de la Nouvelle-Zélande. Le genre de chantier où l’on ne compte plus en camions mais en mètres cubes : 1,8 million à terrasser, soit l’équivalent de 720 piscines olympiques !
S’y ajouteront 37 grands ouvrages hydrauliques prévus pour éviter les inondations. et cinq structures ponts dont un de 200 mètres pour franchir la rivière Ōhau. Pour ce dernier, VINCI n’utilisera pas des matériaux standards et utilisera ses poutres Super-Hi, développées en interne, capables de couvrir de longues portées sans appui. De la dentelle en béton armé.
Les piétons et cyclistes ne sont pas oubliés puisque des voies d’aménagement à leur égard sont prévues dans le cahier des charges.
Une route qui sauve des vies
L’axe actuel est l’un des plus accidenté du pays. Trop de virages, trop de camions, trop de drames. Le nouveau tracé va écarter les poids lourds des centres-villes, fluidifier le trafic, rendre les trajets plus courts et plus sûrs.
C’est ce que demandent les habitants depuis des années.
C’est donc une autoroute autant qu’un projet humain, social, ancré dans le quotidien. Un chantier qui, en 2029, permettra à une mère de famille de gagner 15 minutes chaque matin. À un routier d’éviter les zones résidentielles. À un ado d’aller au lycée à vélo sans risquer sa peau.
Un géant français bien planté en terre néo-zélandaise
La filiale de VINCI, HEB Construction est implémentée depuis des années en Nouvelle-Zélande. Des ports, des tunnels, des routes, de l’énergie : le groupe y a déjà laissé son empreinte, en travaillant avec les acteurs locaux, en formant, en construisant dans la durée.
Ō2NL vient couronner une année 2025 déjà bien chargée pour le groupe tricolore. Il faut dire que VINCI enchaîne les chantiers spectaculaires aux quatre coins du globe.
De Wellington à Varsovie, une trajectoire planétaire pour VINCI
Si l’on prend un peu de recul, Ō2NL n’est qu’un point de la constellation VINCI en 2025.
On dénombre notamment dans les “très gros” projets décrochés en 2025 celui de Rail Baltica: 870 kilomètres de ligne à grande vitesse entre Varsovie et Tallinn, un méga-projet d’intégration européenne où VINCI Construction Grands Projets pilote un tronçon entier en Lettonie, pour plus de 1,7 milliard d’euros.
Pour les autres “gros” contrats décrochés cette année, notons :
- L’Australie, pour la modernisation d’un tronçon de l’autoroute Eastern Freeway à Melbourne, dans l’État de Victoria pour 450 millions d’euros
- L’Espagne, pour une usine novatrice de biocarburants en Espagne (montant : 1,2 milliard d’euros)
- L’Ouganda, pour la modernisation et l’extension du réseau de distribution d’eau de la région de Kampala ainsi que l’augmentation de la capacité de l’usine de traitement de l’eau de Katosi (92,4 millions d’euros)
- Le Brésil, pour la conception-construction de 738 km de lignes de transmission électrique connectant trois États brésiliens (150 millions d’euros)
Une année de rachats stratégiques sur trois continents
De puis quelques années, VINCI ne construit plus que des routes, il tisse un empire. En 2025, le groupe a mis les bouchées doubles pour renforcer ses racines à l’international. D’abord en Angleterre, avec l’intégration du poids lourd FM Conway, acteur clé du bitume et du génie civil, qui pèse à lui seul près de 700 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. En Amérique du Nord, c’est Hub Foundation dans le Massachusetts et de Peters Bros en Colombie-Britannique qui vont passer sous pavillon français : deux entreprises de terrain, expertes du sol et de l’enrobé, qui viennent muscler les compétences locales du groupe dans les grands travaux.
En Allemagne, c’est la technique du bâtiment qui attire VINCI, avec le rachat en cours du groupe R+S, spécialisé dans l’électricité, la ventilation et l’automatisation des infrastructures. Un choix stratégique à l’heure où la performance énergétique des bâtiments devient une priorité.
Pendant ce temps, à Paris, un programme de rachat d’actions à hauteur de 600 millions d’euros a été lancé. Histoire d’affirmer une chose : le groupe a les reins solides, une grosse trésorerie à disposition et des ambitions à l’international. En Europe, en Océanie, en Amérique, VINCI n’ouvre pas juste des chantiers. Il ouvre des marchés.
Du rail à la route, du génie civil à l’énergie verte, la carte des projets VINCI ressemble à un jeu de stratégie en temps réel où le pion français se déplacerait partout. Le projet Ō2NL constitue ainsi un des nombreux pions avancés par le constructeur en 2025 et qui témoigne de sa belle dynamique.
Source : VINCI