Les associations Bizi! et Surfrider Foundation tirent la sonnette d’alarme
Le 23 juillet 2023, les militants de deux associations environnementales, Bizi! et Surfrider Foundation, ont mené une action remarquée sur une plage de la côte basque. Revêtus de combinaisons de protection chimique, de masques à gaz, de gants et de bottes, ils ont attiré l’attention des estivants sur une problématique de plus en plus inquiétante : la prolifération d’algues toxiques dans des eaux de mer de plus en plus chaudes, conséquence directe du changement climatique.
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Des eaux trop chaudes, terrain de jeu pour les algues toxiques
Avec les vagues de chaleur de ces dernières semaines, la température de l’eau de l’océan Atlantique Nord a atteint des records. Ainsi, le 5 juillet, à Bidart, les thermomètres affichaient 25°C, une température propice à la prolifération d’une micro-algue toxique : l’Ostreopsis. Cette algue tropicale, invisible à l’œil nu, profite en effet de ces eaux chaudes, peu profondes et calmes pour se développer, en particulier dans les zones de baignade et les spots de surf.
Ostreopsis : un danger pour la santé humaine et la biodiversité marine
L’Ostreopsis est connue pour libérer une toxine volatile pouvant se disperser dans les embruns. Elle est responsable de nombreux symptômes chez les humains exposés : goût métallique en bouche, maux de gorge, irritations oculaires, nausées, éruptions cutanées et parfois de la fièvre. Mais au-delà des effets sur la santé humaine, cette algue toxique endommage également le milieu marin, provoquant une mortalité massive de ses habitants par étouffement et l’accumulation de toxines dans la chaîne alimentaire.
Une action nécessaire pour protéger les usagers de la mer
Face à cette situation, les associations Bizi! et Surfrider Foundation appellent à la mise en place de mesures d’urgence pour informer les populations des risques liés à cette algue et protéger les usagers de la mer. Ils appellent également à une accélération de la révision de la Directive Européenne sur la qualité des eaux de baignade, afin d’ajouter des critères de surveillance et de prévention des risques liés à la présence de cette algue dans nos littoraux.
Un symptôme du changement climatique
Selon François Verdet, porte-parole de l’association Bizi!, cette prolifération d’algues toxiques n’est que “la face visible de l’iceberg”. Il alerte sur le fait que “l’océan va mal, et que l’augmentation des températures terrestres et marines devrait nous alerter et faire réagir face au changement climatique. Les forêts brûlent, et de la même façon, l’océan bout. La situation est critique, il faut agir vite.”
Les associations environnementales appellent donc les responsables politiques à agir sans délai face à l’urgence climatique et à mettre en place des solutions concrètes dans tous les domaines (mobilités, énergies, agriculture, alimentation, habitat) pour limiter les effets de la catastrophe annoncée.
Pour plus d’informations sur les actions de ces associations, vous pouvez consulter leur site web : Bizi! et Surfrider Foundation.
Crédit photo : © Sabina Hourcade