Dans le cadre de portrait de Boss, j’ai rencontré Bertrand de Castelbajac et Vincent Ferran d’Atlantic Piscines. Ce binôme complémentaire a pris le temps de discuter de leur vie d’entrepreneur. Entre énergie débordante et réelle passion pour leur entreprise, l’échange est apparu naturel et enrichissant.
Le parcours du combattant
Quand et pourquoi avez-vous décidé de devenir chef d’entreprise ?
Vincent : C’était déjà en moi, je crois au métier d’entrepreneur et au fait que les choses ne peuvent exister et avancer que par la volonté des femmes et des hommes. Cet esprit d’entreprise m’habite depuis toujours, j’ai toujours eu en tête de monter des projets.
Dès le départ, j’ai rencontré des chefs d’entreprise et je participais déjà à leurs projets.
À l’origine de ma reconversion, je voulais créer mon entreprise, mais finalement j’ai rencontré Bertrand et on avait comme le même projet : reprendre une entreprise. Les choses sont bien faites, il avait les compétences de chantier et moi j’ai apporté mon savoir en développement commercial et en gestion.
En tant que décideur, quelles sont vos forces et faiblesses que vous estimez importantes ?
Bertrand : J’ai des compétences techniques et un bon relationnel, je gère la partie client. Ma plus grosse faiblesse est le côté commercial et prospection. Heureusement, il y a Vincent.
Vincent : Ce qui est important, c’est notre binôme. Bertrand est très opérationnel et je suis fonctionnel. J’aime prospecter !
Ce qui fait notre force c’est notre volonté de développer ensemble notre entreprise et de créer la valeur.
Pouvez-vous partager un moment marquant et positif de votre carrière ?
Bertrand : Il n’y a pas un moment précis, c’est plutôt la reconnaissance des personnes que j’ai encadrées par le passé. Mes anciennes équipes ont gardé contact, professionnellement c’est valorisant, cela veut dire qu’ils gardent un bon souvenir de moi.
Vincent : Il y a eu beaucoup de bonheur dans ma vie professionnelle. Je veux insister sur le fait que je faisais du B To B avant, j’ai aidé des entreprises en difficulté et j’ai participé au développement de leurs projets.
J’ai également eu la joie de voir un de mes anciens stagiaires qui a pris mon ancien poste. Je l’ai eu en stage en 2009. Quand il a fini son école, un poste dans mon équipe s’est libéré. Maintenant, il est directeur !
Quel échec mémorable a le plus contribué à votre développement professionnel ?
Bertrand : L’échec le plus difficile pour moi ça a été une association qui n’a pas fonctionné. Ça a été un moment de difficile, mais cet échec m’a permis de gagner en confiance et de bien définir mes envies et mes objectifs avant de me lancer dans un projet.
Vincent : J’ai connu un collaborateur, je lui ai donné une petite responsabilité managériale, ça n’a pas marché car j’ai voulu lui offrir une opportunité alors qu’il n’était pas fait pour. Le costume était trop grand pour lui. Avec cette expérience j’ai compris que c’est l’homme qui fait la fonction, et non l’inverse.
Quel conseil donneriez-vous à votre jeune moi qui commençait sa carrière ?
Vincent : Je lui dirais de foncer, fais ce que tu as envie de faire. Ne te trouve pas de prétexte, fonce.
Bertrand : Lève la tête, lève la tête du guidon. De prendre le temps de voir plus loin que demain pour guider les projets vers un objectif précis. La vision globale est importante en tant que chef d’entreprise.
Entrée VIP dans la vie d’un chef d’entreprise
Quelles tâches quotidiennes dans votre entreprise appréciez-vous le plus ?
Bertrand : Ce que j’apprécie le plus c’est le contact avec les clients. Même si c’est aussi une tâche difficile à gérer parfois, définitive c’est ce qui anime mon travail.
Vincent : C’est quand un projet se concrétise, c’est gratifiant. J’aime courir derrière le développement et voir progresser mon entreprise.
Y a-t-il des responsabilités que vous préférez déléguer ou que vous n’appréciez pas particulièrement ?
Vincent : Le ménage (rires). Nous sommes une petite entreprise et nous gérons toutes les tâches, même les plus laborieuses.
Il y a aussi toute la partie administrative notamment la comptabilité dans laquelle je ne prends pas de plaisir. Et puis il y a la partie technique, mais je peux la déléguer à Bernard qui est performant là-dedans.
Bertrand : L’avantage c’est que ce qui me plaît le moins, c’est Vincent qui le fait. Ce que j’apprécie le moins, c’est le côté administratif.
Arrivez-vous à trouver l’équilibre entre votre vie personnelle et votre vie professionnelle ?
Vincent : Complètement, les week-ends et le soir on arrive à se dégager du temps. Je ne me prive pas, je fais des choses en dehors pour couper de ma vie de chef d’entreprise. L’été, on prend deux semaines, en fin d’année au moins une semaine.
Bertrand : Tout à fait, on trouve un équilibre. J’ai un adolescent à la maison dont je dois m’occuper, et j’y tiens. J’ai créé une entreprise il y a quelques années, là c’était du 7J/7 et c’était une erreur. L’équilibre est bon et si on ne l’avait pas c’est l’entreprise qui en pâtirait.
Qu’est-ce qui vous rend le plus fier dans la réussite de votre entreprise ?
Bertrand : Le sourire des clients quand on leur livre une piscine à coque. C’est ce bonheur que j’aime le plus.
Vincent : Ce sont les avis Google (rires). Je ne suis pas présent lors de la livraison des piscines, pour moi, les avis, c’est l’expression de la satisfaction client. C’est aussi la vitrine de l’entreprise.
Qu’aimeriez-vous laisser à la planète ?
Bertrand : Des piscines moins énergivores et plus respectueuses de l’environnement. C’est notre responsabilité.
Vincent : Depuis janvier nous proposons des innovations qui font économiser 95% d’eau. La pompe consomme aussi moins d’électricité. On a un principe : trouver des fournisseurs français pour la défense des entreprises, des emplois et pour améliorer notre bilan carbone. C’est un discours concurrentiel, mais sincère concernant l’impact environnemental. On a également choisi des voitures hybrides pour faire attention à l’environnement.
Le décideur face à l’humain
Existe-t-il une personne réelle ou fictive qui vous inspire dans votre parcours professionnel ?
Bertrand : j’ai un cousin qui a mon âge, il a repris une entreprise il y a quinze ans et il a très bien réussi. Professionnellement, il a remonté la boîte et c’est un modèle pour moi.
Pouvez-vous partager un livre / film / série important dans votre vision d’entrepreneur ?
Vincent : Je dirai la trilogie sur le monde du travail : « la loi du marché », « en guerre » et « un autre monde » de Stéphane Brizé.
Le premier film m’a beaucoup marqué car « la loi du marché » raconte la vie professionnelle et personnelle de plusieurs personnes. Dans le film, il y a un agent de sécurité qui doit arrêter les gens qui volent, ce sont des personnes qui volent par nécessité, mais son job est de faire respecter les lois. Chacun est dans son rôle, chacun fait son travail et c’est un univers particulier. Tout le monde est pris dans l’engrenage, dans la réalité de la vie quotidienne. Ce film, c’est un véritable reflet de la société, chacun se débrouille comme il peut. On touche la réalité de monsieur tout le monde.
Avez-vous une devise ou une citation qui résonne en vous ?
Vincent : Sans hésiter, Sénèque : « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles ».
Je pense aussi à John Fitzgerald Kennedy « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays ». C’est une philosophie de vie. On peut être acteur de sa vie professionnelle, encore faut-il le vouloir.
Bertrand : Je citerai La Fontaine « Aide-toi et le ciel t’aidera ». Je rejoins Vincent, il faut être acteur de sa vie et prendre les opportunités quand elles se présentent.