Dans le monde fascinant de la communication animale, une étude récente a mis en lumière un phénomène intrigant chez les chiens domestiques : les pleurs des chiots semblent exercer une influence directe sur le comportement maternel.
Cette recherche, conduite par Mathilde Massenet et son équipe, apporte un éclairage nouveau sur la manière dont les chiens perçoivent et réagissent aux vocalisations de leur progéniture, ouvrant la porte à des pratiques d’élevage plus éclairées et à des outils de surveillance du bien-être basés sur le son.
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La science derrière les gémissements des chiots : Une étude unique
L’étude en question a analysé plus de 4 400 gémissements émis par 220 chiots beagle répartis dans 40 portées différentes. Grâce à des analyses acoustiques poussées, les chercheurs ont pu identifier des différences significatives dans la structure acoustique des appels, tant au niveau de la portée que de l’individu. En utilisant des gémissements synthétisés joués aux mères via un haut-parleur, l’équipe a découvert que les mères fournissaient davantage de soins lorsqu’elles entendaient des gémissements modifiés pour ressembler à ceux de leurs propres chiots, surtout si ces sons étaient ajustés pour simuler un chiot plus faible.
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Identification et évaluation de la condition par le son
Les résultats de cette recherche montrent que les vocalisations des chiots transmettent des informations cruciales sur leur identité et leur état de santé, permettant aux mères de limiter l’adoption de comportements parentaux envers d’autres petits et d’ajuster leurs soins. Lorsque le ton fondamental des pleurs d’un chiot était artificiellement modifié pour sortir de la gamme spécifique à la portée, les soins maternels étaient moins fréquents, ce qui démontre l’importance de la correspondance acoustique dans le lien mère-enfant chez les chiens.
L’impact du poids sur les vocalisations
Intéressant, l’étude a également révélé une relation négative entre le ton fondamental des gémissements des chiots et leur poids corporel. Les mères répondaient plus fortement aux variantes de gémissements aigus simulant des chiots relativement petits au sein de leur propre portée, par rapport aux variantes plus graves simulant des chiots plus gros. Cela suggère que les gémissements plus aigus pourraient être un indicateur de vulnérabilité ou de besoin accru de soins.
Vers de meilleures pratiques d’élevage
Cette compréhension approfondie de la communication entre chiots et leur mère a des implications directes pour les pratiques d’élevage. Les éleveurs peuvent désormais envisager l’utilisation de technologies de surveillance basées sur le son pour évaluer le bien-être des chiots et optimiser les soins prodigués par les mères, en particulier dans les grandes portées où il est difficile pour les humains d’évaluer les besoins individuels des chiots.
Comparaison avec d’autres espèces
La méthode de codage double des vocalisations, en termes d’identité et de condition physique, souligne comment, même chez une espèce longtemps domestiquée comme le chien, les vocalisations reflètent des pressions sélectives adaptées aux besoins spécifiques de l’espèce. Des travaux comparatifs devraient maintenant examiner si des systèmes de communication similaires ont évolué de manière convergente chez d’autres espèces élevant plusieurs petits.
Cet article explore comment les pleurs des chiots influencent le comportement maternel chez les chiens domestiques. À travers des expériences minutieuses utilisant des gémissements synthétisés, il a été démontré que les mères répondent de manière significative aux vocalisations ajustées pour simuler des chiots plus faibles au sein de leur propre portée. Ces découvertes ouvrent la voie à des innovations dans les pratiques d’élevage et soulignent l’importance des signaux vocaux dans la dynamique mère-enfant chez les mammifères.
Source : CNRS