La situation économique des petites et moyennes entreprises ainsi que des entreprises de taille intermédiaire (PME-ETI) industrielles en France se dégrade de façon alarmante. Selon une étude récente réalisée par la Banque de France pour la Fédération des Entreprises et Entrepreneurs de France (FEEF), ces entreprises traversent une période particulièrement difficile. Le baromètre de septembre 2024 met en lumière une augmentation significative de 74% d’entreprises en difficultés depuis 7 ans.
Augmentation de l’endettement et des charges financières
La même étude révèle que près d’une entreprise PME-ETI sur deux dispose aujourd’hui d’un taux d’endettement supérieur à sept ans. De plus, le poids des charges financières dans l’excédent brut d’exploitation a doublé entre 2022 et 2023, témoignant d’une pression financière accrue sur ces entreprises.
Impact sur le secteur agricole
L’impact de cette situation ne se limite pas au secteur industriel, mais s’étend également au monde agricole. En effet, 78% des approvisionnements en matières premières agricoles de ces entreprises sont d’origine française, et une grande partie de ces matières bénéficie de signes de qualité ou de labels (AOP, Bio, HVE, IGP, Label Rouge). La fragilisation des PME-ETI menace donc également la stabilité et la qualité de l’agriculture française.
Appel à une réforme des négociations commerciales
Face à ces défis, la FEEF a appelé à une réforme urgente des négociations commerciales, spécifiquement adaptée aux besoins des PME-ETI. Léonard Prunier, président de la FEEF, insiste sur la nécessité de différencier le cadre juridique en fonction de la taille des fournisseurs et de garantir un tarif fournisseur équitable pour les PME et ETI en croissance.
Recommandations
Les PME-ETI industrielles en France font face à une série de défis économiques et financiers qui menacent leur survie et celle de leurs partenaires agricoles. Les recommandations de la FEEF, si elles sont adoptées, pourraient offrir un soutien crucial à ces entreprises, essentielles à l’économie et à la souveraineté industrielle de la France. Il est impératif que les pouvoirs publics prennent en compte ces enjeux et agissent rapidement pour mettre en place des mesures de soutien efficaces.
La santé économique de ces entreprises ne se limite pas à un enjeu de chiffre d’affaires ou de rentabilité, mais concerne également la qualité de vie des employés et la pérennité des savoir-faire français dans un marché globalisé. Sans actions concrètes et adaptées, la France risque de voir une partie importante de son tissu économique s’éroder, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour l’emploi et pour les régions les plus dépendantes de ces industries.