La transition vers les véhicules électriques (VE) est souvent présentée comme une avancée nécessaire pour réduire l’empreinte carbone des transports. Cependant, une étude récente menée par Lero, le Research Ireland Centre for Software, de l’Université de Limerick et de l’Universitat de Barcelona, met en lumière des aspects moins discutés de cette transition : la sécurité routière et le coût des sinistres associés à ces véhicules.
Comportement au volant et sinistralité : les VE plus impliqués dans les accidents
Les chercheurs ont découvert que les conducteurs de véhicules électriques sont plus susceptibles d’être responsables d’accidents de la route par rapport aux conducteurs de voitures à essence ou diesel. En s’appuyant sur l’analyse des données des capteurs embarqués et des déclarations de sinistres, les résultats, qui seront publiés dans le numéro de novembre de la revue Accident Analysis & Prevention, indiquent une augmentation de 4 % des accidents imputables aux VE et de 6 % pour les véhicules hybrides par rapport aux moteurs à combustion interne (ICE).
Une réparation plus coûteuse
L’un des constats majeurs de l’étude est que les véhicules électriques sont 6.7% plus onéreux à réparer que les véhicules traditionnels. Cela est notamment dû aux coûts associés aux dommages des batteries et à la technologie spécifique qu’ils embarquent.
Analyse des données de sinistralité et modélisation des risques
Kevin McDonnell, chercheur chez Lero et auteur principal de l’étude, souligne que malgré une distance parcourue moyenne inférieure pour les VE et les véhicules hybrides, les données de sinistralité contredisent l’hypothèse selon laquelle une moindre exposition au risque routier devrait réduire le nombre de sinistres. En effet, les modèles statistiques employés démontrent une tendance inverse, avec des occurrences accrues de sinistres imputables à ces véhicules.
Implications pour les assureurs et les politiques publiques
L’augmentation des risques et des coûts associés aux VE pose des défis significatifs pour les compagnies d’assurances et les politiques publiques. Les véhicules électriques, malgré leur faible kilométrage moyen, entraînent des coûts plus élevés pour les assurances, ce qui pourrait nécessiter des ajustements dans la tarification des polices d’assurance auto.
Moindre exposition, risque accru
Dr Barry Sheehan, de l’Université de Limerick, explique que la baisse de l’exposition routière des conducteurs de VE ne diminue pas leur risque de sinistre. Au contraire, cela peut induire un changement dans les comportements au volant, augmentant potentiellement le risque d’accidents.
Cette étude révèle que les VE, malgré leurs avantages environnementaux indéniables, présentent des défis spécifiques en termes de sécurité et de coûts d’assurance. Les conclusions de Lero soulignent l’importance de poursuivre les recherches pour comprendre pleinement les implications de la transition vers l’électrique, notamment en termes de comportement des conducteurs et de gestion des risques associés.
En définitive, les VE ne sont pas simplement des véhicules plus verts ; ils représentent aussi un nouveau paradigme pour les assureurs, les fabricants de voitures et les décideurs, qui doivent tous tenir compte de ces nouvelles données pour optimiser les stratégies de sécurité routière et de couverture d’assurance adaptées à cette nouvelle ère de la mobilité.