Newcleo installe un centre de développement du combustible nucléaire en Occitanie.
Newcleo, spécialiste des réacteurs innovants, vient d’acquérir un site à Chusclan, dans le Gard, pour y implanter son centre de recherche et développement FASTER (Fuel process Assembly Storage Training and Enhanced Reality). Cette infrastructure ne manipulera aucun matériau radioactif mais jouera un rôle central dans la stratégie de l’entreprise pour boucler le cycle du combustible nucléaire tout en garantissant une énergie bas carbone, accessible et durable.
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Newcleo ouvre un site stratégique à Chusclan en Occitanie dédié à la recherche nucléaire
Newcleo s’est associé à l’entreprise italienne Pininfarina pour concevoir ce centre, combinant haute technologie et design fonctionnel et immersif. L’idée est de rendre le nucléaire plus attractif, tout en montrant son potentiel pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.
Qui est Newcleo ?
Newcleo est une startup innovante dans le domaine de l’énergie nucléaire, fondée en 2021 à Londres. Elle développe des réacteurs modulaires avancés de génération IV refroidis au plomb liquide, visant à produire une énergie propre et à réduire les déchets radioactifs. Avec un financement de plus de 400 millions d’euros, Newcleo prévoit d’investir jusqu’à 3 milliards d’euros en France d’ici 2030. L’entreprise ambitionne de construire un premier réacteur de 30 MW en France vers 2030, suivi d’un réacteur de 200 MW au Royaume-Uni en 2032. Newcleo emploie actuellement environ 360 personnes réparties entre le Royaume-Uni, l’Italie et la France, et prévoit une croissance significative de ses effectifs.
FASTER : un laboratoire tourné vers l’innovation nucléaire
Ce centre servira plusieurs objectifs :
- Tester des solutions d’ingénierie et de maintenance avec des zones dédiées,
- Former les opérateurs grâce à des simulateurs en réalité virtuelle et augmentée,
- Optimiser les procédés de fabrication du combustible avec des technologies avancées comme l’impression 3D.
Vers une production de MOX en France
Newcleo ne compte pas s’arrêter à ce centre de formation. L’entreprise prévoit d’investir directement dans une usine de production de MOX (oxyde mixte d’uranium et de plutonium), un combustible destiné à ses futurs réacteurs rapides refroidis au plomb. En 2022, elle a signé un contrat avec Orano pour étudier la faisabilité d’une telle unité en France.
L’objectif est double :
- Recycler le plutonium issu des combustibles usés des centrales actuelles,
- Alimenter les réacteurs de demain sans dépendre de l’uranium enrichi, dont l’approvisionnement est soumis à de fortes tensions géopolitiques.
Un projet sous haute surveillance réglementaire
En décembre 2024, Newcleo a soumis un dossier d’options de sécurité à l’Autorité de sûreté nucléaire française pour son installation de test des assemblages de combustible. Ce document est essentiel pour obtenir l’autorisation de construire l’usine.
Le calendrier de l’entreprise prévoit :
- 2026 : construction d’un prototype de réacteur non nucléaire en Italie,
- 2029 : décision finale d’investissement pour la première centrale commerciale,
- 2031 : mise en service du premier réacteur en France.
Un petit réacteur aux grandes ambitions
Le premier réacteur de Newcleo, un réacteur rapide refroidi au plomb de 30 MWe, servira de vitrine technologique et démontrera la viabilité industrielle du concept. En parallèle, l’entreprise a démarré l’acquisition d’un terrain en Indre-et-Loire pour implanter son premier module SMR (Small Modular Reactor ou Petit Réacteur Modulaire dans la langue de Molière) démonstrateur.
Newcleo veut imposer une nouvelle approche du nucléaire, misant sur la compacité des réacteurs, l’économie circulaire du combustible et un design plus attractif pour réconcilier technologie et acceptabilité sociale.
Source : Communiqué de presse de Newcleo
