Découvrez le réacteur à fusion nucléaire le plus prometteur qui devrait être opérationnel dans seulement six ans.
Une start-up allemande vient de faire une déclaration qui n’est pas passée inaperçue dans le milieu de la recherche sur la fusion nucléaire ! Baptisée Proxima Fusion, cette entreprise issue de la branche “physique des plasmas” du prestigieux l’Institut Max-Planck, a présenté un projet de stellarator qui serait opérationnel dans 6 ans. La promesse a provoqué des haussements de sourcils tant le calendrier semble serré mais l’entreprise a quelques atouts dans sa manche.
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La start-up allemande Proxima présente un projet de réacteur à fusion nucléaire de 1 GW prévu pour 2030
L’innovation majeure de Proxima réside dans son réacteur Stellaris, un stellarator quasi-isodynamique équipé d’aimants supraconducteurs à haute température (en anglais high-temperature superconducting ou HTS). Cette technologie permettrait de maintenir le plasma chaud dans un champ magnétique complexe et tordu, essentiel pour induire les réactions de fusion.
Stabilité et durabilité : les promesses de Stellaris
Conçu pour un fonctionnement en continu et avec une stabilité intrinsèque, le Stellaris se distingue nettement des autres propositions de centrales de fusion. Francesco Sciortino, co-fondateur et PDG de Proxima a déclaré que : “La voie vers des centrales électriques à fusion commerciale est désormais ouverte. Stellaris est le premier concept de centrale à fusion évalué par des pairs, conçu pour fonctionner de manière fiable et continue, sans les instabilités et interruptions observées dans les tokamaks et autres approches. Face à l’augmentation des demandes énergétiques mondiales et au besoin croissant de sécurité énergétique en Europe, débloquer une énergie propre et illimitée par la fusion est plus urgent que jamais, et Proxima s’engage à mener l’Europe vers un avenir alimenté par la fusion”.
Un premier prototype dans 6 ans ?
Proxima Fusion prévoit de construire le premier prototype, nommé Alpha, en seulement six ans. Ce dispositif sera le premier au monde à démontrer la production nette d’énergie en état stable. Alpha jettera les bases du premier réacteur de fusion de 1 GW de Proxima, envisagé pour les années 2030.
Les avantages du stellarator
Comparé aux tokamaks, comme celui adopté par le projet ITER en France, les stellarators nécessitent moins d’énergie pour fonctionner et offrent plus de stabilité. Bien que leur conception complexe ait ralenti leur développement, les progrès récents en calcul informatique permettent de penser cette technologie comme une alternative “réaliste”.
La conception assistée par IA
À l’instar d’autres secteurs tels que l’automobile ou l’aérospatial, Proxima utilise des superordinateurs avec IA pour itérer rapidement sur les meilleures conceptions de réacteurs de fusion, en tenant compte des coûts, de la disponibilité des matériaux et de l’efficacité. Cette approche permet de passer directement à la construction d’un démonstrateur fonctionnel sans nécessiter de multiples prototypes.
Évolution des matériaux et coûts réduits
Le Stellaris génère plus d’énergie par unité de volume que les stellarators précédents grâce à ses aimants HTS, qui créent des champs magnétiques plus forts. Cette caractéristique permet des réacteurs plus petits, plus rapides à construire et plus efficaces. De plus, l’utilisation exclusive de matériaux existants facilite la construction avec les chaînes d’approvisionnement actuelles.
L’entreprise munichoise, première à émerger de l’Institut Max Planck pour la physique des plasmas, a fait des vagues dans le domaine de la recherche en fusion. Avec plus de physiciens spécialisés dans le plasma que le MIT, l’institut se concentre exclusivement sur la fusion. Proxima a levé 20 millions d’euros l’année dernière, s’engageant à transformer les principes complexes de la fusion en une entreprise viable. Ian Hogarth, partenaire chez Plural, l’un des premiers investisseurs de Proxima Fusion, souligne que “Stellaris positionne les stellarators QI-HTS comme la technologie de pointe dans la course mondiale à la fusion commerciale.”
Tableau récapitulatif des différentes technologies envisagés pour la fusion nucléaire
Technologie | Description | Avantages/Perspectives |
Confinement magnétique | Utilise des champs magnétiques pour maintenir le plasma. Exemples : tokamaks (ITER), stellarators. | Stable, potentiellement efficace pour la production d’énergie. |
Confinement inertiel | Utilise des lasers ou des faisceaux d’ions pour comprimer le combustible. Exemples : NIF, Laser Mégajoule. | Prometteur pour des applications à petite échelle, mais difficile à échelle industrielle. |
Fusion magnéto-inertielle | Combinaison de confinement inertiel et magnétique. | Potentiel pour des réacteurs plus petits et moins coûteux. |
Pincement (Z-pinch) | Utilise un courant électrique pour comprimer le plasma. | Simple à mettre en œuvre, mais instable à long terme. |
Miroir magnétique | Utilise des champs magnétiques pour confiner le plasma dans un tube linéaire. | Ancienne technologie, moins développée aujourd’hui. |
Source : Proxima Fusion
La nouvelle intéressante de cet article est que l’on disposerait de supraconducteur à haute température. Étant entendu que les électro-aimants actuels sont déjà supraconducteur .