Reims, la métamorphose tranquille d’une reine du tourisme.
À seulement 45 minutes de TGV depuis Paris, Reims joue une carte rare : celle d’une ville facile d’accès, riche d’un patrimoine dense, à taille humaine mais dotée d’infrastructures dignes des grandes capitales régionales.
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La “cité des sacres” est LA destination à ne pas rater en 2025 pour ceux qui veulent découvrir la France “autrement”
En 2024, la communauté urbaine rémoise ou “Grand Reims” ( qui regroupe 143 communes et près de 300 000 habitants sur une superficie de 1 436 km²), a accueilli 16 millions de visiteurs, dont 4,5 millions d’internationaux, avec en tête l’Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, les États-Unis et la Belgique. La cathédrale Notre-Dame à elle seule a attiré 1,5 million de personnes, tandis que les musées ont vu leur fréquentation étrangère progresser à 24,2 %, confirmant une dynamique touristique en pleine expansion.
Les visiteurs y trouvent, à quelques pas les uns des autres, la cathédrale Notre-Dame, le Palais du Tau, la basilique Saint-Remi et une multitude d’hôtels et de restaurants. Tout semble pensé pour que le voyageur curieux passe sans transition du sacre des rois à une coupe de brut millésimé. Ici, l’histoire se déguste, parfois même avec des bulles.
Un œnotourisme devenu art de vivre
Depuis l’inscription des coteaux, maisons et caves de Champagne au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’œnotourisme s’est imposé comme un pilier de l’attractivité rémoise. Pas seulement pour admirer des bouteilles alignées dans des caves séculaires, mais pour vivre une expérience complète, entre architecture, gastronomie, design et sensoriel.
La Maison Ruinart, par exemple, a entièrement repensé son adresse emblématique du 4 rue des Crayères, alliant architecture contemporaine et jardin de sculptures. Chez Taittinger, les caves de Saint-Nicaise, vieilles de 1 800 ans, offrent désormais un parcours immersif flambant neuf.
Et avec le lancement de “Le 3” par Champagne Thiénot, Reims tient un nouveau lieu hybride : cave, vinothèque, restaurant, bar à champagne, hôtel et même rooftop avec vue sur la cathédrale. L’expression “prendre de la hauteur” prend ici tout son sens.
Une gastronomie aux multiples visages
Reims ne se contente pas de servir du champagne : elle le cuisine. Avec huit étoiles Michelin brillamment accrochées à ses fourneaux (un record pour une ville de cette taille), la ville s’impose comme l’un des spots gastronomiques les plus stimulants de France.
L’Assiette Champenoise du chef Arnaud Lallemand se classe parmi les meilleurs restaurants du monde, pendant que Racine ou Le Parc jouent la partition de l’élégance franco-japonaise ou du raffinement classique. D’autres, plus discrets, comme Le Grand Cerf ou Arbane, défendent une approche du goût sincère, locale, exigeante.
Mais la gastronomie ne se vit pas qu’en costume trois-pièces. Du Café du Palais à La Brasserie du Boulingrin, en passant par les burgers maison de quartier ou les brunchs sur rooftop, Reims propose une diversité rare sans jamais tomber dans l’uniformité et de nouveaux restaurants ouvrent toutes les semaines comme le très tendance Bulle 1924, qui a pour chef notre collaborateur Matthieu Aigron qui écrit régulièrement des articles en rapport avec la gastronomie ou l’agriculture pour Media24.fr.
L’hospitalité rémoise monte en gamme
L’hôtellerie suit cette dynamique avec une montée en puissance bien orchestrée. De grands noms s’installent : Hyatt Centric, Radisson, Four Points by Sheraton. Six nouvelles enseignes 4 étoiles sont attendues d’ici 2026.
Mais l’élégance ne se limite pas aux labels. La Caserne Chanzy, ancien bâtiment Art déco face à la cathédrale, incarne à elle seule l’esprit rémois : patrimonial, contemporain, chaleureux. L’Hôtel de la Paix, l’un des établissements les plus appréciés du centre, continue d’évoluer dans le même sens.
Aujourd’hui, Reims propose plus de 4 000 chambres, de la suite design au gîte discret, avec un niveau de service et de confort en nette progression. Le tout dans un périmètre qu’on parcourt à pied, le bagage à roulettes n’ayant jamais autant profité.
MICE : la nouvelle vocation business de Reims
Reims ne pense pas qu’au tourisme de loisir. Elle s’impose désormais comme une destination clé du tourisme d’affaires, avec des atouts souvent envahissants dans d’autres villes : proximité, compacité, flexibilité.
Son Centre des Congrès en cœur de ville, sa Reims Arena de 5 000 places et ses espaces comme Reims Expo, offrent une palette d’accueil professionnelle très large. Mais la différence, ici, ce sont aussi les lieux inattendus : une réunion dans une cave à champagne, un cocktail dans un cloître végétalisé, une conférence avec vue sur des vitraux du XIIIe siècle. Peu de villes peuvent proposer cela à 45 minutes de Paris.
L’agenda est bien rempli, et ce dès 2025, avec une série de grands rendez-vous culturels à l’image de Reims Polar (cinéma), des Relais du Goût (gastronomie) ou du Sunnyside Festival (musique noire américaine). Le tourisme d’affaires devient événementiel, expérientiel, et… franchement agréable.
Les musées se réinventent pour le XXIe siècle
Le Musée des Beaux-Arts rouvrira prochainement après rénovation, avec un espace d’exposition triplé, une approche immersive, des matériaux locaux, un café et un jardin. L’objectif est clair : devenir un lieu vivant, accessible, intergénérationnel, loin du musée silencieux.
Même logique pour le futur Musée des Sacres, au sein du Palais du Tau. Rénové, scénographié, repensé, il racontera l’histoire des rois de France à travers objets, sons, vidéos et lumière. Une histoire racontée autrement, mais sans jamais trahir son cadre monumental.
Dans les deux cas, Reims parie sur une culture connectée à son époque, sans renier ses racines.
Une destination qui se vit comme une fête
Ce qui rend Reims singulière, c’est ce mélange permanent de cérémonial et de simplicité. On passe d’une coupe de millésime dégustée dans une cave classée UNESCO à un concert en plein air, d’un déjeuner étoilé à un festival de polar, sans jamais avoir à choisir entre le savant et le vivant.
Et cela se voit dans ses événements. Les Flâneries musicales, le Marché de Noël, la Reims Champagne Run, l’Épopée Légendaire autour de la cathédrale : Reims met en scène son territoire sans jamais le figer.
La ville joue sur tous les tableaux, mais ne triche pas. Elle ne cherche pas à ressembler à une autre. Elle se redécouvre, affirme ce qu’elle est, et invite le visiteur à se perdre dans son identité plurielle. Une ville où l’on mange bien, où l’on dort bien, où l’on apprend, où l’on contemple, et parfois, tout cela en une seule journée.
Quelques repères chiffrés sur le tourisme à Reims
Indicateur | Valeur (année 2024) | Évolution vs 2023 |
---|---|---|
Nombre total de visiteurs dans le Grand Reims | 16 millions | +1% |
Nombre de visiteurs internationaux | 4,5 millions | +5% |
Visiteurs à la cathédrale Notre-Dame de Reims | 1,5 million | = |
Taux d’occupation hôtelière | 62,6% | = (supérieur à la moyenne nationale de 60%) |
Progression du prix moyen par nuit dans les meublés de tourisme | +9% | — |
Part des visiteurs étrangers dans les musées | 24,2% | +2,8 pts |
Nombre total d’étoiles Michelin à Reims | 8 étoiles | — |
Capacité hôtelière totale | + de 4 000 chambres | En croissance |
Emplois liés au tourisme | + de 6 600 directs, 15 000 directs et indirects | — |
Source : Communiqué de presse de Reims Tourisme & Congrès