Le réacteur nucléaire le plus simple du monde reçoit le feu vert de la Finlande.
L’autorité finlandaise de sûreté nucléaire (la STUK) vient de juger apte le design d’un étrange réacteur nucléaire : le LDR-50.
Pourquoi étrange ? Tout simplement car il n’a pas été prévu pour produire de l’électricité.
Le réacteur de 50 MW a été pensé comme une source de chaleur pour les villes et l’industrie. Son approbation conceptuelle est un signal fort pour l’avenir du nucléaire léger : plus simple, plus rapide à déployer… et bien moins cher.
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Un petit réacteur, une grande ambition pour le LDR-50 finlandais
Là où nos bons vieux réacteurs français ressemblent à des cathédrales d’acier et de câbles, le LDR-50 mise sur une conception largement simplifié. Il s’agit d’un simple réacteur à eau pressurisée et fonctionnant à basse pression. Traduction : une technologie maitrisée depuis longtemps avec moins de pièces, moins de risque, moins de coûts.
Il chauffe de l’eau à 150 °C. Pas suffisant pour faire tourner une turbine, mais parfait pour les réseaux de chaleur urbains, pour la vapeur industrielle, ou encore pour désaliniser de l’eau de mer.
C’est un chauffe-eau nucléaire géant, conçu pour tourner en boucle fermée, sans CO₂, sans combustion, et dans un format qui tient presque dans un hangar.
Une vitrine technologique à Helsinki
Le premier prototype grandeur nature sera installé dans un lieu plutôt bien choisi : l’ancienne centrale à charbon de Salmisaari, en plein cœur d’Helsinki. Là, pas de combustible nucléaire, mais une maquette fonctionnelle pour tester tous les systèmes de sécurité en condition réelle.
Steady Energy prend les devants. La législation finlandaise ne l’obligeait pas à cette étape, mais l’entreprise a volontairement demandé une évaluation de son concept. Une manière d’anticiper les futures normes, et surtout de gagner la confiance du public.
Une réponse aux défis climatiques
Finies les chaudières à gaz, terminés les réseaux de chaleur au fioul. Avec le LDR-50, une ville moyenne pourrait être chauffée avec quelques unités seulement, et sans émissions de carbone.
Cerise sur le gâteau : le coût de la chaleur produite resterait sous les 40 euros par mégawattheure. Pas besoin de subvention publique, ni d’appel à projet interminable : une régie locale ou un opérateur privé peut investir seul, et installer son propre petit réacteur thermique.
Des commandes déjà signées
15 réacteurs LDR-50 sont déjà prévus en Finlande, et Steady Energy regarde de près les marchés suédois et baltes. Mise sur le marché prévue en 2030, avec des usines prêtes à produire en série.
Il reste encore un dernier obstacle : l’évaluation par une équipe de régulateurs internationaux, qui planchera sur les résultats fournis par la STUK. Si cette étape est franchie, la technologie pourrait devenir une référence européenne, voire mondiale.
Un marché mondial en ébullition
La Finlande n’est pas seule à croire aux petits réacteurs modulaires (Small Modular Reactor pour nos amis anglophones). Le marché mondial connaît une forte dynamique avec un potentiel estimé entre 64 et 110 milliards d’euros d’ici 2050, selon EY-Parthenon.
On prévoit le déploiement de 400 à 700 unités SMR dans le monde à cet horizon, représentant une capacité cumulée de 60 à 100 GW (plus que la production nucléaire total française en 2024 avec 61,4 GW).
Ce développement est porté par la demande croissante en énergie décarbonée, la flexibilité des SMR et leur taille réduite, permettant une intégration dans des réseaux électriques variés. Les principaux acteurs et projets sont concentrés aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Corée du Sud et en Pologne, avec une accélération attendue des mises en service à partir de 2030 et une montée en puissance dans les années 2040.
Ce qui, il y a dix ans encore, ressemblait à une curiosité d’ingénieur, devient aujourd’hui un pilier de la transition énergétique.
En tout cas, la Finlande, en donnant son aval, ouvre peut-être une nouvelle ère du nucléaire thermique. Moins impressionnant qu’un réacteur de sous-marin ? Peut-être. Mais bien plus adapté à notre époque !
Source : https://www.steadyenergy.com/news-article/steady-energys-smr-received-first-preliminary-regulator-evaluation—concept-can-be-developed-to-meet-finnish-nuclear-safety-requirements
Image : Concept de SMR pour le chauffage urbain LDR-50
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Bonjour, très bon article démontrant le potentiel des SMR ayant pour application le chauffage urbain. Par ailleurs dommage de ne pas citer le projet français Calogena basé sur la même technologie que Steady Energy et ayant tous deux été lauréats d’un projet commun porté devant la commission européenne “CityHeat”.
Atomique et nucléaire: on ne maîtrise PAS l’élimination des déchets, spare parts, etc. Et vous venez parler de bienfaits et de nature !?☠️