À Cluj, l’électricité a une odeur de métal chaud et d’ambition française.
Quand on arrive chez EnergoBit, ce n’est pas le logo qui impressionne. Ce sont les câbles qui pendent des bobines géantes, les plans posés sur les établis, les voix qui se croisent entre deux armoires électriques. Une boîte qui vit, depuis 1990, au rythme des coupures de courant, des appels d’offres, des clients qui appellent un vendredi à 17h pour dire que tout saute s’ils n’ont pas leur transfo lundi.
C’est cette entreprise au chiffre d’affaires de 100 millions d’euros et bien ancrée dans sa terre de Transylvanie (pays du fameux Dracula), que VINCI Energies a décidé de rejoindre.
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VINCI acquiert EnergoBit en Roumanie
VINCI a tenu a rassuré tout le monde dès le début et a affiché ses ambitions : laisser à EnergoBit ce qui fait sa force, sa connaissance du terrain, ses relations avec les opérateurs locaux, son agilité, et lui donner en revanche ce qu’une entreprise de la taille du géant français peut apporter pour lui permettre permettre d’aller plus loin : des moyens, des connexions, des projets européens.
Une Roumanie qui se remet sous tension
Le réseau électrique roumain a besoin d’un bon coup de jeune. Il y a des lignes à doubler, des postes à sécuriser, des interconnexions à créer avec la Hongrie, l’Ukraine, la Bulgarie.
C’est là qu’EnergoBit intervient. Ce sont eux qu’on appelle quand il faut faire entrer une station dans un village de montagne, raccorder une ferme solaire, ou installer de quoi stabiliser une ligne industrielle. EnergBit c’est avant tout un travail de terrain, d’ingénieurs en bottes. Ce n’est pas visible depuis Bruxelles mais c’est là que se joue la vraie transition énergétique.
Les chiffres ? Oui. Mais les visages, surtout
EnergoBit compte 825 salariés dans tous les corps de métier de la profession : soudeurs, automaticiens, techniciens réseau, gestionnaires de projets qui vont dorénavant
travailler aux côtés des équipes de VINCI, qui comptent déjà 1 500 personnes en Roumanie. On parle donc de 2 300 professionnels de l’énergie, réunis sous une même bannière. Pas un géant impersonnel. Une addition de savoir-faire locaux, coordonnés, qui peuvent intervenir de la vallée de Prahova jusqu’aux plaines de Timisoara.
Omexom, ce nom qui va bientôt parler roumain
VINCI va aussi déployer sa marque Omexom en Roumanie, la vitrine technologique du groupe pour tout ce qui touche à l’électricité, du smart grid aux réseaux de recharge, des éoliennes aux batteries.
En clair : là où EnergoBit est déjà excellent sur le “classique”, les transformateurs, les lignes, les postes… Omexom va apporter des briques nouvelles pour les réseaux intelligents, la gestion de données ou la flexibilité énergétique. C’est un mariage entre muscle et cerveau.
VINCI et son expansion en Europe de l’Est
Outre EnergoBit, le groupe a acquis Frigotehnica en Roumanie, un leader national de la réfrigération commerciale et industrielle, renforçant ainsi ses activités HVAC et services multi‑techniques pour environ 31 M€ de chiffre d’affaires en 2021 . En Allemagne, VINCI Energies vient de signer l’acquisition du groupe R+S, basé à Fulda : 16 agences, 1 200 salariés et 191 M€ de CA en 2024, pour élargir ses solutions bâtiment et automatisation . On peut aussi rappeler que VINCI Airports investit dans l’Europe centrale via une prise de participation minoritaire dans l’aéroport de Budapest, marquant une présence stratégique dans la mobilité régionale .
Ces initiatives montrent une stratégie cumulée : renforcement des capacités techniques, extension à de nouveaux pays et offre élargie sur les marchés critiques d’Europe de l’Est.
Principaux chiffres sur VINCI
Les chiffres clés de VINCI (2024) | |
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Chiffre d’affaires mondial | 68,8 milliards d’euros |
Nombre de collaborateurs | 285 000 personnes |
Pays d’implantation | Plus de 120 pays |
Nombre d’entités opérationnelles | Environ 3 200 entreprises |
Part de l’énergie dans le CA (VINCI Energies) | 17,5 milliards d’euros |
Chiffre d’affaires en Roumanie | 200 millions d’euros (dont 150 millions pour VINCI Energies) |
Présence en Roumanie depuis | 2007 |
Effectifs en Roumanie (post-acquisition) | Environ 2 300 personnes |
Source : VINCI
Image : Cheile Turzii (Les Gorges de Turda)