La Chine continue de marquer des points face à l’occident dans sa course à la Lune avec toujours en objectif d’y poser un module avant 2030

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La Chine teste son atterrisseur lunaire habité et confirme sa course vers 2030.

Dans le district de Huailai, dans la province du Hebei, la Chine a franchi un jalon majeur : un test complet d’atterrissage et de décollage de son nouvel atterrisseur lunaire habité. L’opération, achevée le 6 août, marque la première simulation grandeur nature d’un atterrissage extraterrestre avec équipage jamais réalisée par le pays. L’engin, baptisé Lanyue (« enlacer la Lune »), associe un module d’atterrissage et un module de propulsion. Conçu pour transporter deux taïkonautes de l’orbite lunaire à la surface puis les ramener, il incarne la pièce maîtresse de l’ambition chinoise de poser ses astronautes sur notre satellite naturel avant 2030.

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Lanyue, une maison et un laboratoire pour la Chine sur la Lune

Lanyue n’est pas seulement un véhicule. Après s’être posé, il se transformera en centre de survie et de commandement : production d’énergie, communications, traitement et stockage des données, hébergement des astronautes. Il pourra aussi débarquer un rover lunaire et divers instruments scientifiques. Ce rôle multifonction permettra de rester plusieurs jours sur place et de mener un programme d’exploration conséquent, allant des prélèvements géologiques à l’installation d’expériences sur la surface.

Cette planète du système solaire a rétréci de 14 km et ce n’est pas la seule de ses particularités qui fascinent les astronomes

Un essai complexe, un signal politique fort

L’Agence chinoise des vols spatiaux habités a insisté sur la complexité du test. La simulation incluait toutes les étapes critiques : descente contrôlée, déploiement des systèmes au sol, puis remontée vers l’orbite simulée. Ce succès technique est aussi un message clair : la Chine veut être prête pour un vol habité lunaire dans la décennie. Pékin ne cache pas que ce programme s’inscrit dans une dynamique de puissance scientifique et technologique, comparable à la course spatiale historique entre les États-Unis et l’URSS.

Les jalons du programme spatial chinois

Le chemin vers Lanyue s’est construit par étapes :

  • 1970 : lancement de Dong Fang Hong 1, premier satellite chinois.
  • 1999 : premier vol d’essai de la capsule Shenzhou 1.
  • 2003 : premier vol habité chinois avec Yang Liwei à bord de Shenzhou 5.
  • 2007–2013 : missions Chang’e 1 à 3, dont l’alunissage de Chang’e 3 avec rover.
  • 2019 : Chang’e 4 réussit le premier alunissage sur la face cachée de la Lune.
  • 2020 : Chang’e 5 ramène 1,7 kg d’échantillons lunaires.
  • 2021–2022 : mise en service de la station spatiale Tiangong.

Avec Lanyue, la Chine passe du robotique à l’exploration habitée, étape que peu de nations maîtrisent.

Les programmes lunaires dans le monde : un tour d’horizon

La Lune est redevenue un objectif stratégique et scientifique mondial, et chaque puissance spatiale adopte sa feuille de route.

  • États-Unis : le programme Artemis vise à ramener des astronautes sur la Lune dès 2026, avec un objectif durable : établir une présence habitée au pôle Sud. La NASA travaille avec SpaceX (Starship HLS) et Blue Origin pour les atterrisseurs. Le module de service du vaisseau Orion est fourni par l’Europe.
  • Europe : via l’ESA, l’Europe ne dispose pas d’atterrisseur habité propre mais participe à Artemis, développe des modules logistiques pour la station lunaire Gateway et fournit des instruments scientifiques pour des missions robotisées.
  • Russie : ambitionne un retour sur la Lune avec un programme de sondes Luna et, à plus long terme, des missions habitées. Les retards et les contraintes budgétaires freinent toutefois la mise en œuvre.
  • Inde : après les succès de Chandrayaan-1 et Chandrayaan-3 (alunissage réussi au pôle Sud en 2023), New Delhi envisage des missions robotiques avancées et un éventuel programme habité dans les décennies à venir.
  • Japon : via la JAXA, travaille sur l’atterrisseur SLIM (réussi en 2024) et collabore avec Artemis. Un atterrisseur habité japonais est envisagé à long terme.
  • Corée du Sud : a lancé en 2022 sa sonde Danuri et prévoit des missions robotiques.
  • Secteur privé : aux États-Unis, des entreprises comme Intuitive Machines et Astrobotic livrent déjà du fret pour la NASA sur la Lune.

Une France active mais sans projet habité autonome

La France ne développe pas d’atterrisseur lunaire habité national. Sa contribution passe par le CNES et l’ESA : optique, robotique, systèmes de navigation, et participation au module de service d’Orion. Les équipes françaises sont aussi présentes sur plusieurs instruments scientifiques pour les missions Artemis et collaborent sur les études de stations de surface. Pour l’instant, l’Hexagone n’envisage pas de capacité autonome pour envoyer ses astronautes sur la Lune.

Les Américains y voyaient une catastrophe mais la Chine vient de transformer un accident spatial pour en faire le futur de la propulsion dans l’espace

Un nouvel âge d’or lunaire

L’annonce du succès de Lanyue arrive dans un contexte où la Lune redevient un terrain d’innovation technologique, de compétition géopolitique et d’expérimentation scientifique. Les objectifs sont multiples : ressources minières, études géologiques, observation de la Terre et préparation des missions martiennes. Si la Chine respecte son calendrier, ses taïkonautes pourraient rejoindre Américains et Européens sur la Lune avant la fin de la décennie, marquant ainsi l’entrée dans une nouvelle ère de cohabitation et de rivalité  sur le sol lunaire.

Source : Xinhua

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Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
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