Bucarest accueille le best-seller d’Alstom sur ses rail.
Le 7 août 2025, la gare de Bucarest Nord avait des airs de podium. Sous les objectifs et les regards curieux, Alstom a levé le voile sur la toute première locomotive électrique Traxx Universal destinée à la Roumanie.
Depuis quelques jours, elle s’élance sur les voies du centre d’essais ferroviaires de Faurei, là où chaque freinage, chaque accélération et chaque vibration sont scrutés au millimètre. Après cette mise à l’épreuve roumaine, cap sur l’Allemagne pour une campagne d’homologation sur des lignes certifiées TSI.
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Un contrat et une réussite supplémentaire pour la star d’Alstom : la locomotive Traxx
Signé en 2024, l’accord prévoit 16 locomotives livrées à l’Autorité roumaine de réforme des chemins de fer (ARF), accompagnées de 20 ans de maintenance et de réparation, avec option pour doubler cette durée. On ne parle donc pas seulement d’acheter des machines, mais d’inscrire une relation technique et industrielle sur 40 ans. Pour un réseau en modernisation, c’est une garantie de continuité… et un pari sur l’avenir.
Depuis l’an 2000, les Traxx sont devenus un véritable best-seller pour Alstom en Europe. Plus de 3 000 exemplaires vendus (soit pour un prix entre 5 et 7,5 millions d’euros par locomotive, un chiffre d’affaires compris entre 15 et 22,5 milliards d’euros), présents dans 20 pays, parcourant ensemble chaque année plus de 300 millions de kilomètres. Autant dire que le modèle a déjà fait ses preuves sur le terrain, de la Scandinavie aux rives de la Méditerranée.
La Traxx, une locomotive pas tout à fait comme le autres
La famille Traxx n’est pas née hier. Son histoire démarre à la fin des années 1990, à l’époque sous la marque Bombardier, avec un objectif simple : concevoir une locomotive modulaire capable de s’adapter aussi bien au fret lourd qu’au transport voyageurs rapide. Depuis, elle a connu plusieurs générations, améliorant à chaque fois sa puissance, sa vitesse et son efficacité énergétique. Les premiers modèles roulaient déjà à 140 ou 160 km/h, mais l’arrivée des versions récentes a repoussé la barre à 200 km/h, tout en intégrant progressivement les technologies de signalisation les plus avancées. Rachetée par Alstom en 2021 et donc sous pavillon français, la gamme a poursuivi son développement au sein d’un groupe désormais leader mondial de la mobilité durable, tout en conservant cette philosophie de polyvalence. Vendue à des milliers d’exemplaires et homologuée dans une vingtaine de pays, la Traxx s’est forgé une réputation de machine endurante, capable d’avaler les kilomètres par tous les temps, du froid scandinave aux chaleurs méditerranéennes. La version roumaine s’inscrit dans cette lignée, héritant d’un quart de siècle d’évolution technique et d’expérience accumulée sur les réseaux européens.
Une locomotive qui joue dans la cour des grandes vitesses
Sous sa carrosserie bleue provisoire, un simple manteau de protection pour les essais, la Traxx Universal roumaine cache un cœur de sprinteuse : 200 km/h en vitesse de pointe, capable d’emmener jusqu’à 16 voitures voyageurs. Le tout épaulé par le dernier système embarqué ERTMS, véritable chef d’orchestre numérique garantissant la sécurité, la régularité et l’interopérabilité avec les réseaux européens.
Une fois les tests terminés, l’élégante se vêtira d’un rouge foncé définitif, pensé pour marquer les esprits sur les quais. Une livrée qui symbolisera aussi le passage de la phase d’essai à celle du service régulier.
Un outil pour changer la mobilité en Roumanie
L’arrivée de ces locomotives s’inscrit dans un moment charnière pour le rail roumain. Les grands axes entre Bucarest, Cluj-Napoca, Iași ou Constanța vont bénéficier d’engins plus rapides, plus fiables et mieux intégrés aux standards européens. Cela signifie des trajets plus courts, une ponctualité renforcée et une capacité accrue à concurrencer la voiture ou l’avion sur certaines liaisons intérieures.
Et au-delà de la traction pure, le contrat englobe un suivi technique sur mesure : remplacement des composants majeurs, mises à jour logicielles des systèmes de signalisation, optimisation énergétique… Une approche qui fait de ces locomotives de véritables plateformes évolutives.
Alstom, un acteur déjà bien ancré dans le paysage ferroviaire roumain
Avec plus de trente ans de présence dans le pays, Alstom n’arrive pas en terrain inconnu. L’entreprise est déjà leader dans l’électrification et la signalisation ferroviaire, avec des chantiers d’envergure sur le corridor Rhin-Danube et dans la région de Cluj, où elle participe à la construction du deuxième métro du pays. À Bucarest, elle déploie actuellement la première signalisation urbaine CBTC sur la ligne 5 du métro et entretient la flotte depuis plus de 20 ans, un contrat prolongé jusqu’en 2036.
Ce maillage d’activités crée un écosystème technique où chaque projet renforce le suivant, qu’il s’agisse de trains interurbains, de métros ou de solutions de signalisation dernier cri.
Les chiffres clés du programme :
- Nombre de locomotives : 16
- Vitesse maximale : 200 km/h
- Capacité de traction : 16 voitures voyageurs
- Durée de maintenance : 20 ans, prolongeable à 40 ans
- Technologie de signalisation : ERTMS dernière génération
- Livraisons : dès le 1er semestre 2026
Source : Communiqué de presse d’Alstom
