Ce vieil Airbus A310 n’est pas “n’importe quel avion” ! La Chine tient à le restaurer pour symboliser l’anniversaire des 40 ans de présence de l’avionneur sur son sol

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Un Airbus et la Chine veulent restaurer le symbole de 40 ans de coopération.

Il trône là, immobile, dans un hangar-musée de Pékin, comme un vieux géant endormi. Sa robe blanche a jauni, son fuselage a pris la poussière, mais ses lignes, elles, restent les mêmes. Sur le flanc, on lit encore en lettres fatiguées China Eastern Airlines, et sur la dérive, le logo rouge et bleu d’une époque révolue. Cet avion, c’est un Airbus A310, immatriculé B-2301. Il ne vole plus depuis 2006.

Pourtant c’est bien lui qui, en juin 1985, a ouvert un couloir entre deux mondes : la Chine en pleine réforme et l’Europe aéronautique en quête d’horizons nouveaux. Il est le premier appareil Airbus à avoir posé ses roues sur le tarmac chinois. À l’époque, le pays compte à peine 200 avions dans sa flotte nationale. Autant dire une poignée. La Chine a besoin d’aéronefs modernes pour se connecter à elle-même et au monde. Airbus lui a tendu une aile.

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Cet A310 symbolise 40 ans de partenariat entre Airbus et la Chine

Envoyer un biréacteur européen en Chine à cette époque-là, c’est un peu comme amener un piano à queue au beau milieu d’un chantier : élégant, ambitieux, mais inattendu.

Le B-2301, affecté à la branche shanghaïenne de l’Administration de l’aviation civile chinoise (qui deviendra China Eastern Airlines), commence à relier Pékin, Guangzhou, Tokyo, Osaka. Il est plus silencieux, plus économique, plus confortable que ce que le pays connaissait jusque-là.

L’avion n’est pas seul dans cette aventure. Derrière lui, c’est tout Airbus qui s’implante. Et, lentement, un partenariat profond se tisse entre les deux géants.

Le futur plus grand avion du monde et ses 109 mètres de long pourrait être détourné de sa mission initiale qui était de porter des pales d’éoliennes à des fins militaires

L’histoire d’un appareil devenu légende

Aujourd’hui, le B-2301 ne transporte plus personne. Il est posé comme un totem au musée de l’aviation civile de Pékin, offert par Airbus à la Fondation chinoise pour la vulgarisation scientifique.

Il a volé pendant 21 ans, traversé les réformes économiques, les jeux olympiques, les crises et les sommets. Il a vu la Chine changer de visage, depuis les cabines. Puis il a été retiré du service, racheté par Airbus, conservé.

Mais voilà qu’en 2025, pour célébrer les 40 ans du partenariat sino-européen, décision a été prise de lui redonner vie.

La renaissance d’un monument volant

Le projet est simple : restaurer l’avion dans son état d’origine, cockpit compris pour offrir aux visiteurs une expérience immersive. Monter à bord, s’asseoir dans la cabine, découvrir les entrailles d’un avion de ligne, comme on visite les coulisses d’un théâtre.

Wang Yanan, professeur à l’université Beihang, en est convaincu : ce n’est pas juste une restauration, c’est un outil de culture scientifique, un prétexte à raconter l’ingénierie, l’aérodynamique, les métiers de l’aéronautique.

Et quel meilleur vecteur que cet avion qui a porté, littéralement, les espoirs de deux continents ?

Une coopération bien vivante

Depuis ce premier A310, beaucoup d’eau a coulé sous les ailes. Airbus ne se contente plus d’envoyer des avions tout faits en Chine. Il y assemble désormais des A320 et des A321 à Tianjin, y forme des ingénieurs, y crée de la valeur.

Pour George Xu, patron d’Airbus Chine, ce n’est que le début. Il parle de “quarante nouvelles années dorées”, d’un engagement renouvelé.

Fang Zhaoya, de China Eastern Airlines Technology, renchérit : il imagine une coopération plus profonde encore, dans la recherche, l’innovation, les technologies vertes. Pas seulement des avions vendus, mais des avions pensés à deux.

Excellente nouvelle pour la France, finalement choisie par ce géant de l’aviation pour sa future méga-usine à 450 millions d’euros grâce à son énergie nucléaire

L’A310 B-2301, mémoire d’un envol

Si B-2301 ne vole plus, il continue de rapprocher les peuples. Ce vieux biréacteur, à la peinture écaillée et aux fauteuils un peu usés, est devenu le symbole d’un dialogue qui dure. Un trait d’union en aluminium entre la Chine qui s’éveillait et l’Europe qui osait tendre la main.

Il ne rugira plus sur les pistes. Pourtant, il reste un géant debout, témoin d’un temps où l’aéronautique n’était pas qu’un business, mais aussi une aventure humaine.

Source : Xinhua

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Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
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