Le monstre volant qui pourrait révolutionner la logistique militaire américaine.
Quand un projet civil devient d’un intérêt stratégique pour les militaires, cela donne parfois des situations étonnantes. Le WindRunner, futur avion le plus grand du monde en construction dans le Colorado, ne devait au départ transporter que des pales d’éoliennes géantes. Mais en mai 2025, le Pentagone a décidé de s’y intéresser de trèèèèès près.
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WindRunner, le futur plus grand avion du monde commence à intéresser l’armée américaine
L’appareil est développé par Radia, une startup américaine qui voit dans l’explosion des énergies renouvelables un besoin logistique sans précédent. Transporter des pales de 100 mètres de long par route ou par rail relève de la mission impossible. Radia propose donc une nouvelle solution : un avion mesurant 109 mètres de long, avec une envergure de 80 mètres et une hauteur de 24 mètres !
C’est peu dire que le WindRunner joue dans une autre catégorie. Selon les projections de Radia, il offrira un volume de chargement 12 fois supérieur à celui d’un Boeing 747, pourtant déjà utilisé pour des cargos hors normes. À bord, on pourra loger des pièces d’éoliennes offshore, des réservoirs, des fuselages, ou… des équipements militaires volumineux.
Un partenariat formel avec le Pentagone
En mai 2025, le Département américain de la Défense a signé avec Radia un accord de recherche et de développement coopératif (CRADA). L’objectif est d’étudier si le WindRunner pourrait répondre à des besoins logistiques critiques du Pentagone, notamment pour des charges surdimensionnées, des matériaux pour le spatial ou des missions humanitaires.
L’accord prévoit aussi de tester l’appareil dans plusieurs conditions d’exploitation : pistes non préparées, logistique en zone de conflit, capacité à opérer dans des environnements austères.
Autre point d’intérêt pour les militaires : la possibilité d’atterrir sur des terrains non asphaltés. Une capacité rare pour un appareil aussi grand, mais rendue possible par la collaboration de Radia avec MAGROUP (Magnaghi Aerospace), une société italienne chargée du système d’atterrissage.
Intérêt pour l’armée de tester un développement initialement civil
Pour le Pentagone, l’intérêt est autant stratégique que technologique. Tester un appareil civil comme vecteur militaire permettrait de réduire les coûts de développement, de diversifier les solutions logistiques et de profiter d’une industrie privée innovante.
L’armée américaine veut ainsi évaluer :
- La compatibilité du WindRunner avec les infrastructures militaires existantes
- Les délais de chargement/déchargement de matériel
- La logistique de maintenance
- La capacité de projection rapide en cas de crise humanitaire ou de conflit
Un avion pensé pour les éoliennes offshore
Au départ, pourtant, l’objectif était tout autre. Radia a conçu le WindRunner pour la logistique des futurs parcs éoliens terrestres géants, les “GigaWind”. Ces fermes, alimentées par des turbines offshore réutilisées sur terre, nécessitent des pales de plus de 100 mètres. Une logistique impossible avec les moyens actuels.
Radia mise sur un marché en expansion : transport aérien de charges XXL pour les énergies renouvelables, mais aussi pour l’industrie lourde, le spatial ou les infrastructures critiques.
Des proportions à faire pâlir un Antonov An-225
Comparaison du WindRunner avec les plus grands avions du monde :
Paramètre | WindRunner | Boeing 747 Cargo | Antonov An-225 |
---|---|---|---|
Longueur | 109 mètres | 71 mètres | 84 mètres |
Envergure | 80 mètres | 64 mètres | 88 mètres |
Hauteur | 24 mètres | 19 mètres | 18 mètres |
Volume de chargement | 7,702 m³ | 854 m³ | 1 300 m³ |
Le WindRunner dépasse donc l’An-225 en longueur, mais reste un peu en dessous sur l’envergure. En revanche, en volume utile, il pulvérise tous les records connus.
Un projet industriel, mais aussi diplomatique
Au-delà de l’exploit technique, cette alliance entre Radia et le Pentagone s’inscrit dans une logique de sécurisation des chaînes logistiques américaines. Le conflit en Ukraine, la montée en tension avec la Chine ou les catastrophes naturelles à répétition montrent que les États doivent pouvoir déployer vite, loin et lourd.
Et c’est précisément ce que promet le WindRunner : transporter en un seul vol ce qu’il faudrait trois avions pour faire habituellement, et l’acheminer là où aucun aéroport international n’existe.
Une pale d’éolienne de 100 mètres, un satellite d’observation, ou une base de soutien humanitaire complète ? Peu importe. Si l’appareil tient ses promesses, c’est tout un pan de la logistique mondiale, militaire comme civile, qui pourrait être repensé.
Parfois, les idées les plus ambitieuses ne viennent pas d’un général dans un bunker, mais d’un ingénieur dans un hangar du Colorado.
Source : Radia
Je crois plus en l’application militaire que pour les pales géantes qui seront installées en mer, donc pour lesquelles le bateau est une évidence.
Pour le volume utile, l’écart est si important que je pense qu’il est erroné …