Air Liquide inaugure l’usine à molybdène la plus avancée du monde pour les puces de demain.
Invisible, mais indispensable. À Hwaseong, au cœur du grand écosystème sud-coréen des semi-conducteurs, Air Liquide vient de mettre en route la plus grande usine mondiale de molybdène ultra-pur, un gaz nécessaire pour produire les puces mémoire et logiques de nouvelle génération, en particulier celles qui motorisent l’intelligence artificielle, les centres de données ou les futurs ordinateurs quantiques.
À travers ce projet, le groupe français confirme son leadership mondial dans les matériaux avancés pour l’électronique.
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Subleem™, le nouveau carburant de l’intelligence artificielle par Air Liquide
Au cœur de cette annonce : Subleem™, une gamme de molécules à base de molybdène conçue sur mesure pour l’industrie des semi-conducteurs. Finis les composants classiques au tungstène. Le molybdène, plus léger, plus facile à graver à l’échelle atomique, s’impose comme le matériau clé pour réduire les dimensions des transistors tout en améliorant la vitesse de conduction.
Air Liquide a été le premier industriel au monde à fournir ces molécules en grande quantité, grâce à ses propres unités de production et à des systèmes de distribution inédits, spécifiquement conçus pour ce marché hypersensible.
Une usine pensée pour suivre le rythme effréné des fabs
“Fabs” est le terme qu’on utilise dans l’industrie des semi-conducteurs pour désigner les usines de fabrication de puces électroniques. C’est l’abréviation de fabrication plant ou fabrication facility.
Ce n’est pas un simple site de production : c’est un bijou industriel, calibré pour délivrer des molécules solides de pureté extrême, avec une régularité et une fiabilité à l’échelle nanométrique. Le tout en flux tendu, directement connecté aux lignes de production de ses deux premiers clients majeurs. À la clé : un gain de temps pour la mise sur le marché, une réduction des défauts, et un accompagnement de chaque étape du cycle de fabrication.
Le site coréen s’ajoute à une première unité au Japon (opérationnelle depuis 2023) et un troisième site aux États-Unis, actuellement en construction pour une ouverture d’ici fin 2025.
Une cartographie mondiale qui colle aux hubs de l’électronique
Avec la Corée, le Japon et bientôt les États-Unis, Air Liquide quadrille les grandes zones de production de puces électroniques, là où la demande explose et où les usines poussent comme des champignons. Cette couverture internationale garantit un approvisionnement local, fiable, rapide, et réduit aussi l’impact environnemental du transport de matériaux sensibles.
Le groupe mise sur la modularité, la standardisation et l’automatisation pour rester agile, tout en maintenant un niveau de qualité qui dépasse les exigences des fabs les plus avancées.
Une réponse aux défis industriels de l’après-5 nanomètres
Dans la course à la miniaturisation, chaque atome compte. Le passage au molybdène n’est pas un simple changement de recette, c’est une rupture complète dans la structure des puces. En anticipant cette transition technologique, Air Liquide s’impose comme un acteur clé de l’électronique du futur, celle qui alimentera les intelligences artificielles, les calculateurs quantiques, ou encore les capteurs hyper-intégrés des objets connectés.
Armelle Levieux, du Comité exécutif du groupe, l’assume sans détour :
« Chez Air Liquide, nous nous engageons à accompagner nos clients dans la production de semi-conducteurs pour relever, ensemble, les défis de cette industrie en forte croissance. Notre présence stratégique dans les principaux hubs mondiaux de semi-conducteurs, combinée à notre savoir-faire en matière d’innovation, nous permet de développer et de commercialiser, en un temps record, des solutions technologiques de rupture, indispensables pour les puces de nouvelle génération. Cette approche permet à Air Liquide de maintenir son statut de leader dans les matériaux avancés au profit de l’industrie des semi-conducteurs. »
Une avalanche de transistors pour nourrir les intelligences artificielles
La révolution de l’IA n’est pas seulement logicielle. Elle repose avant tout sur des puces capables de traiter des milliards d’opérations à la seconde, de façon simultanée, stable et peu énergivore. Pour répondre à cette demande exponentielle, les fabricants de semi-conducteurs accélèrent leur passage vers des architectures dites “3D”, plus denses, plus complexes, plus gourmandes en matériaux avancés comme le molybdène. Selon les projections de l’industrie, le marché mondial des puces IA devrait dépasser 110 milliards d’euros d’ici 2030, porté par les besoins en datacenters, en edge computing, en robotique ou encore en objets connectés intelligents. Cette lame de fond transforme la chimie ultra-pure en levier stratégique.
Dans cette course de fond, Air Liquide semble s’imposer comme le fournisseur qui fait respirer les cerveaux de silicium.
Source : Air Liquide