GTT invente le réservoir cubique pour les porte-conteneurs au GNL.
GTT vient de sortir une nouvelle invention de son chapeau pour continuer son petit bonhomme de chemin dans un domaine promis à un bel avenir : le transport maritime.
Son nouveau réservoir GTT CUBIQ©, tout juste approuvé par Bureau Veritas, promet de changer le quotidien des chantiers navals et des armateurs qui misent sur le GNL comme carburant maritime. Avec une forme cubique assumée, ce réservoir ne cherche pas à séduire par ses courbes, mais par sa logique : plus de volume utile, moins de contraintes d’assemblage, et un gain de temps non négligeable à la construction.
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Le français GTT invente un nouveau cube pour dompter le sloshing sur les porte-conteneurs au GNL
Le GNL, ou gaz naturel liquéfié, doit être stocké à –163 °C dans des cuves parfaitement isolées. Jusqu’ici, les réservoirs avaient une forme complexe, avec des chanfreins (ces angles biseautés en haut et en bas) pour limiter les mouvements de liquide lors des roulis. Ce mouvement, on l’appelle le “sloshing” en anglais.
GTT, spécialiste français du confinement cryogénique, a eu l’idée de supprimer ces chanfreins. Pourquoi ? Parce qu’avec les bons outils de simulation numérique et une maîtrise pointue du comportement dynamique des fluides, on peut désormais anticiper les risques sans devoir complexifier la forme.
Construire plus vite, c’est gagner gros
Dans un chantier naval, chaque jour compte. La forme cubique du réservoir GTT CUBIQ© permet d’éviter les découpes et ajustements spécifiques liés aux angles arrondis ou biseautés. Moins de soudures, moins de gabarits personnalisés, une standardisation bienvenue dans un secteur toujours sous pression.
Selon les estimations internes, cette nouvelle approche permettrait de réduire la durée de construction de plusieurs semaines. Pour des chantiers asiatiques en série ou des projets en flux tendu, ce gain de temps se traduit en millions d’euros d’économie et en livraisons anticipées.
Plus de GNL, plus de conteneurs
Un autre avantage, et non des moindres, concerne la capacité volumétrique. En supprimant les volumes morts dans les angles, le cube permet d’emmagasiner davantage de GNL dans un même espace. La capacité annoncée de 14 000 mètres cubes est idéale pour des porte-conteneurs de haute mer.
Et ce n’est pas tout. En libérant de la place, GTT permet aussi d’accroître la charge utile en conteneurs. Chaque mètre cube récupéré dans la cale peut se traduire par un ou deux conteneurs en plus sur le pont. Ce n’est pas spectaculaire vu de la passerelle, mais à l’échelle d’une flotte, le gain logistique est réel.
Un design taillé pour les nouvelles normes
Les armateurs le savent : les réglementations environnementales deviennent de plus en plus strictes. Le GTT CUBIQ© anticipe déjà la prochaine vague. Le réservoir est conçu pour résister à une mise en pression jusqu’à 1 barg, ce qui le rend compatible avec le “cold ironing”, c’est-à-dire le branchement électrique à quai permettant de couper les moteurs auxiliaires lors des escales.
Autrement dit, on réduit non seulement les émissions en mer, mais aussi les fumées au port, là où les pollutions atmosphériques ont un impact sanitaire direct. Une exigence de plus en plus fréquente, notamment dans les ports européens, américains et chinois.
L’approbation est déjà acquise
Avant qu’un réservoir de ce type ne soit monté sur un navire, il doit être validé par un organisme indépendant. C’est chose faite. Le Bureau Veritas, référence mondiale dans la certification maritime, a accordé à GTT l’Approval in Principle (AiP) pour le CUBIQ©. Une reconnaissance technique qui garantit que la conception respecte toutes les règles en vigueur, sans qu’il soit encore question d’un navire précis.
Cette étape franchie, les armateurs peuvent désormais intégrer le design CUBIQ© à leurs futurs projets. Et certains chantiers navals — asiatiques notamment — regarderaient déjà ce cube d’un œil intéressé.
Une technologie française pour des mers plus propres
Le PDG de GTT, Philippe Berterottière, résume bien la philosophie du projet : « En alliant efficacité, simplicité et compétitivité, ce concept renforce notre rôle de partenaire auprès des armateurs ». Derrière les mots, une réalité industrielle : la France reste un des leaders mondiaux de la technologie GNL.
Le marché mondial des porte-conteneurs au GNL est en pleine expansion. On compte déjà plus de 120 unités commandées ou en service en 2025, contre à peine une dizaine il y a cinq ans. Ce chiffre pourrait doubler d’ici 2030, sous l’effet des réglementations IMO et de la pression des grands armateurs pour verdir leur flotte. CMA CGM, MSC, Hapag-Lloyd et COSCO ont tous franchi le pas, souvent avec des navires de plus de 15 000 EVP. Au total, plus de 500 porte-conteneurs au GNL pourraient naviguer d’ici la fin de la décennie, ouvrant un immense terrain de jeu pour des technologies comme le CUBIQ©.
Source : Communiqué de presse de GTT
Image : Vue aérienne du cargo porte-conteneurs en mer (Freepik).