Une signature stratégique pour un axe névralgique.
La France renforce ses racines au Maroc en modernisant l’axe ferroviaire Kenitra–Settat, colonne vertébrale d’un futur train à grande vitesse vers Marrakech. Derrière ce chantier, un nom familier : Alstom, le géant français de la mobilité.
Lire aussi :
- 2e bonne nouvelle en moins d’un mois pour le géant français Alstom aux Etats-Unis, cette fois dans le 3e aéroport le plus grand du pays : Denver
- Alstom poursuit son extension en Europe de l’Est avec un projet de méga-usine pour ce composant indispensable aux TGV
Alstom connecte le Maroc du futur avec un contrat de signalisation de 260 millions d’euros
Signé le 25 septembre 2025, le contrat réunit Alstom, INEO Rail et INEOLUM pour installer toute la signalisation et la sécurité sur la ligne Kenitra–Settat. Montant total : 260 millions d’euros, dont 150 millions pour Alstom. À la clé, l’intégration d’un système complet de pilotage du trafic, de télécommunications, de câblage et d’alimentation électrique, avec un objectif : préparer le terrain à la future ligne à grande vitesse Kenitra–Marrakech.
L’ERTMS débarque pour fiabiliser le trafic
Alstom déploiera son système Onvia Control basé sur l’ERTMS de niveau 1, une technologie européenne conçue pour renforcer la sécurité et la régularité des trains. Cette solution permettra d’augmenter la capacité de la ligne, tout en garantissant une meilleure ponctualité. Un atout précieux pour une artère qui voit transiter chaque jour des milliers de passagers.
Un groupe qui ne connaît pas le frein
Chez Alstom depuis quelques années, tous les signaux (ou presque) sont au vert. Alors que le contrat marocain s’annonce comme un jalon structurant pour la mobilité au Maghreb, l’entreprise multiplie les réussites à l’international. Aux États-Unis, le groupe a signé en 2025 un contrat géant de un milliard d’euros avec NJ TRANSIT pour fournir 200 voitures à deux niveaux et 12 locomotives bimodes sur un marché clé sur la côte est : le New-Jersey. Quelques mois plus tôt, c’était au tour de la ligne électrique de Wellington en Nouvelle-Zélande de basculer vers des trains Alstom Adessia Stream B, alimentés par batterie, pour un montant de 538 millions d’euros. Sans parler de l’usine de signalisation de Pittsburg, aujourd’hui en plein essor, ou du déploiement progressif de la technologie ERTMS en Espagne, au Canada, en Allemagne… Autrement dit : que ce soit sur le terrain de la signalisation, du matériel roulant ou des infrastructures intelligentes, Alstom avance à grande vitesse et confirme, au passage, sa santé de fer.
Une présence centenaire et stratégique
Alstom n’est pas un invité de dernière minute au Maroc. C’est un acteur enraciné, depuis plus d’un siècle. Le groupe a livré les tramways Citadis de Rabat et Casablanca, les locomotives Prima, et les trains Avelia qui roulent déjà sur la première ligne à grande vitesse d’Afrique. Avec plus de 1 300 kilomètres de lignes équipées de ses solutions de signalisation, et un site industriel à Fès spécialisé dans les transformateurs Mitrac et les câbles, Alstom Maroc est devenu un pilier industriel du Royaume.
Un modèle de coopération franco-marocaine
Ce contrat s’inscrit dans un partenariat plus large entre la France et le Maroc sur les infrastructures durables. Il marque un transfert de technologies, de compétences et d’emplois vers les territoires marocains.
Le consortium incluant INEO Rail et INEOLUM prouve encore une fois que l’expertise française du rail rayonne au-delà des frontières, tout en s’adaptant aux besoins spécifiques de chaque pays.
Futurs chantiers ferroviaires au Maroc
Projet | Étendue | Statut | Partenaires impliqués |
---|---|---|---|
LGV Kénitra–Marrakech | 540 km | Études avancées | ONCF, Alstom, Thales |
Extension LGV Marrakech–Agadir | ~230 km | Projet en discussion | ONCF, partenaires à définir |
Modernisation ligne Casablanca–Fès | 325 km | Travaux préparatoires | Alstom, Colas Rail |
Doublement Casablanca–Mohammedia | 25 km | Phase opérationnelle | ONCF, entreprises marocaines |
Source : Communiqué de presse d’Alstom