Les Allemands sont toujours les maitres de l’ingénierie avec une grande première mondiale sur ce brise-glace du futur

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Briser la glace sans bruit, sans fumée, avec une précision chirurgicale.

C’est la promesse tenue par la future version du navire allemand Polarstern. Ce géant des pôles s’apprête à recevoir un tout nouveau cœur mécanique : le plus grand système de propulsion azimutale à 360° jamais installé sur un brise-glace. On vous explique l’intérêt de cette invention Made in Germany pour faire de ce géant un nouveau 4X4 des glaces !

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Depuis sa première mission dans les années 1980, le Polarstern a mené plus de 300 expéditions polaires, traversant les tempêtes antarctiques comme d’autres prennent le bus. C’est lui qui a permis la fameuse mission MOSAiC, dérivant pendant plus d’un an dans les glaces de l’Arctique pour mesurer l’évolution du climat au plus près.

Le vieux brise-glace va tirer sa révérence. Place à son successeur, construit avec la fine fleur de l’ingénierie maritime européenne, et notamment un monstre mécanique signé Steerprop et Wärtsilä, capable de pivoter sur 360 degrés. Son nom de code ? PULL ARC LM 160. Derrière ce jargon, deux nacelles géantes de propulsion, chacune équipée d’une hélice de 4,8 mètres de diamètre, capable de délivrer 9 MW de puissance. Autrement dit, la poussée de deux TGV sur chenilles, mais sous la glace.

Le SSCV Sleipnir serait capable de soulever toute la place Vendôme pour la déposer sur la banquise avec ses colonnes de 23 mètres de haut

La finesse du scalpel, la force de la hache

Ce système azimutal ne se contente pas de tourner sur lui-même : il manœuvre avec une agilité redoutable, même dans des champs de banquise épais de plusieurs mètres. Couplé à une seconde ligne d’arbre classique avec hélice à cinq pales, conçue par Aker Arctic, il offre un double mode de propulsion : force brute pour casser la glace, et précision chirurgicale pour les manœuvres délicates, les accostages ou les missions scientifiques en zone fragile.

Ce n’est plus un simple brise-glace. C’est un véritable sculpteur de banquise !

Un moteur méthanisé, électrifié et silencieux

Côté motorisation, on passe également dans un autre monde. Le nouveau Polarstern sera équipé de moteurs Wärtsilä de 33,1 MW, dont deux fonctionneront au méthanol vert, en plus du diesel marin classique. Ce double carburant permet de réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre, tout en assurant une transition fluide vers l’énergie propre.

Une batterie embarquée permettra de plus au navire de fonctionner jusqu’à 4 heures en 100 % électrique, sans allumer le moindre générateur. Un luxe ? Non. Une nécessité pour réaliser des études acoustiques ou biologiques sans bruit ni perturbation.

Le système sera doté d’un catalyseur et de filtres à particules de nouvelle génération. Le tout respectera les normes acoustiques les plus strictes (ICES 209). Oui, même les poissons ne l’entendront pas venir.

La science polaire, version 2027

Ce projet hors norme est piloté par l’Alfred Wegener Institute (AWI), basé à Bremerhaven, en partenariat avec TKMS (le chantier naval allemand), Steerprop (Finlande), Aker Arctic (Finlande) et Wärtsilä (Finlande également).

Le financement est assuré par le ministère allemand de la recherche, preuve que Berlin ne plaisante pas avec la science climatique. Les premiers soudures de la coque sont prévues pour avril 2027, mais le développement des systèmes propulsifs a déjà commencé.

« Je suis très fier que nous repoussions les limites vers une ingénierie navale et un transport maritime plus durables et que nous réalisions cela avec le successeur du Polarstern », a déclaré Yngvar Frodell, chef de projet chez TKMS.

L’idée géniale de ce Français va conforter sa position de leader sur un secteur dont le marché a été multiplié par 12 en 10 ans : le transport maritime au GNL

L’avenir des pôles passe par là

Avec ce navire, l’Allemagne se positionne en tête de la recherche polaire durable. Et ce n’est pas qu’une vitrine technologique. Ce nouveau Polarstern sera un outil de terrain, robuste, endurant, conçu pour aller là où plus personne ne pourra aller d’ici 30 ans : dans les zones de glace extrême, alors que les conditions climatiques deviennent imprévisibles.

C’est aussi un signal fort envoyé à l’industrie navale : oui, on peut construire un géant des glaces qui respecte l’environnement.

Pas besoin de choisir entre puissance et sobriété. Il suffit d’un peu d’audace, de précision… et de nacelles géantes.

Fiche technique du Polarstern (version 2027) :

Élément Détail
Propulsion principale 2 × PULL ARC LM 160 (azimutale 360°)
Diamètre des hélices azimutales 4,8 mètres
Puissance par nacelle 9 MW
Propulsion secondaire Hélice fixe à 5 pales (5,4 m)
Propulsion totale 33,1 MW (diesel-électrique)
Carburants Diesel marin + Méthanol vert
Batterie Autonomie de 4 heures sans émission
Émissions Réduction majeure CO₂, NOx, particules
Norme acoustique ICES 209 (faune marine protégée)
Mission Recherche polaire Arctique/Antarctique
Constructeur TKMS (Allemagne)
Mise en service prévue Après 2027
Financement Ministère allemand de la recherche

Source : https://www.awi.de/en/about-us/service/press/single-view/ein-hightech-herz-fuer-die-neue-polarstern.html

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Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
Très curieux et tourné vers l'économie, la science et les nouvelles technologies, (particulièrement ce qui touche à l'énergie et les entreprises françaises) je vous propose de de découvrir les dernières actualités autour de cette passion

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