Ni pétrole ni maïs mais cet organisme va permettre de produire ENFIN du plastique écologique de manière pérenne et simple

Date:

Partager:

Quand des bactéries tricotent des feuilles ultrarésistantes.

Remplacer le pétrole dans la production du plastique par des bactéries vous semblent surréaliste ? C’est pourtant exactement ce que vient de réaliser une équipe de chercheurs américains à Houston. Une découverte à la frontière entre biologie, ingénierie et… patience microbienne !

Lire aussi :

Le pétrole bientôt remplacé par des bactéries pour produire du plastique ?

À l’université de Houston, l’ingénieur Maksud Rahman a mis au point une méthode de fabrication en une seule étape pour produire des feuilles de cellulose bactérienne capables de rivaliser avec des plastiques classiques.

La recette est simple sur le papier : on place une souche bactérienne dans un incubateur cylindrique en rotation constante, et on laisse les micro-organismes faire leur travail. Le mouvement du liquide oriente la croissance des nanofibres de cellulose, qui s’alignent au lieu de se former de manière désordonnée pour donner naissance à une feuille souple, fine, très résistante et entièrement biodégradable.

L’Europe n’a pas encore baissé les armes face à la Chine sur ce marché qui pèsera 108 milliards d’euros en 2034 : les aimants permanents

Une résistance mécanique impressionnante

La cellulose bactérienne n’est pas une nouveauté. Elle est naturellement abondante, renouvelable et compostable. Ce qui change ici, c’est la structure interne du matériau. Grâce au flux contrôlé dans l’incubateur, les fibres sont parfaitement ordonnées, ce qui renforce considérablement la résistance mécanique.

Les feuilles obtenues supportent jusqu’à 553 mégapascals en traction. À titre de comparaison, c’est plus que certains plastiques utilisés en automobile ou en électronique.

Le matériau conserve en plus sa transparence, sa flexibilité, sa capacité à être plié sans se rompre et une stabilité mécanique durable dans le temps.

Des caractéristiques recherchées dans des secteurs très variés : emballages, matériaux souples, dispositifs médicaux, textiles techniques…

Des nanoparticules pour booster les performances

L’équipe ne s’est pas arrêtée là. Pour améliorer encore les propriétés thermiques du matériau, des nanotubes de nitrure de bore ont été ajoutés à la solution nutritive des bactéries.

Ce mélange donne naissance à un composite hybride qui conduit la chaleur trois fois plus vite que la cellulose classique. Une qualité intéressante pour des applications en gestion thermique, électronique souple ou stockage d’énergie.

Ce qui frappe ici, c’est la simplicité du procédé : pas de catalyseur rare, pas de solvants toxiques, pas de machines complexes. Tout repose sur l’ingénierie du comportement bactérien, optimisée par une rotation bien calibrée.

Une approche qui change l’échelle du possible

Contrairement à d’autres bioplastiques qui nécessitent plusieurs traitements chimiques ou thermiques, cette méthode permet une fabrication directe, rapide et peu énergivore. La force de la technique repose sur l’alliance entre un principe biologique ancien et une mécanique de précision moderne.

Les chercheurs parlent de bio-fabrication ascendante (“bottom-up”) : un procédé où l’on guide la matière à l’échelle microscopique pour en faire un objet utile à l’échelle macroscopique.

Selon Maksud Rahman, cette stratégie pourrait ouvrir la voie à de nouveaux matériaux multifonctionnels, utilisables dans l’emballage, le textile, les composants électroniques, les membranes thermiques ou même les batteries.

Ce pays vient de construire un aéroport gigantesque en un temps record et avec 7 mois d’avance grâce à une stratégie de séquençage des lots par le maitre d’œuvre

Et demain ? Moins de plastique, plus d’intelligence biologique

L’étude, publiée dans Nature Communications, marque une étape dans la production durable de matériaux de substitution au plastique. Surtout dans un contexte où la demande de polymères alternatifs explose, alors que les filières de recyclage peinent à suivre.

En guidant simplement des bactéries dans un cylindre en rotation, on obtient un film plastique plus performant que bien des dérivés pétrochimiques, sans impact négatif pour la planète. Et surtout, à faible coût.

Ce type de recherche, qui marie biologie, science des matériaux et nano-ingénierie, pourrait bien devenir la norme dans une industrie en pleine mutation. Les bactéries ne sauveront peut-être pas le monde. Mais elles commencent sérieusement à l’aider à respirer.

Source :

Flow-induced 2D nanomaterials intercalatedaligned bacterial cellulose

M.A.S.R. Saadi, Yufei Cui, Shyam P. Bhakta, Sakib Hassan,Vijay Harikrishnan1, Ivan R. Siqueira, Matteo Pasquali,Matthew Bennett, Pulickel M. Ajayan & Muhammad M. Rahman,

https://doi.org/10.1038/s41467-025-60242-1

Image : Vue des échantillons de tubes à essai de laboratoire (Freepik)

Notre site est un média approuvé par Google Actualité.

Ajoutez Media24.fr dans votre liste de favoris pour ne manquer aucune news !

Nous rejoindre en un clic
Suivre-Media24.fr

Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
Très curieux et tourné vers l'économie, la science et les nouvelles technologies, (particulièrement ce qui touche à l'énergie et les entreprises françaises) je vous propose de de découvrir les dernières actualités autour de cette passion

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Articles connexes

Le phénix français de l’automobile n’en finit plus de surprendre avec une nouvelle grande première mondiale : un compresseur électrique à onduleur intégré

Un compresseur pour électriser les bus : quand Valeo joue les électrons libres. Dans le monde "sans surprise" des...

La Ville éternelle va bientôt reprendre une place centrale dans l’économie européenne avec une usine qui permettra de produire 100 satellites par an

Bientôt toutes les routes européennes de l'espace mène à Rome. Au cœur de Rome, à deux pas du centre...

L’Europe a encore une carte à jouer dans la quête des métaux stratégiques et qui pourrait générer 14 milliards d’euros par an : le...

Ces montagnes de ferraille oubliée qui valent une fortune. Chaque année, l’Europe génère plus de 10 millions de tonnes...

Deux trous noirs piégés dans une danse mortelle enfin photographiés, la fin d’un mystère cosmique ?

Pour la première fois, des astronomes ont réussi à capturer une image claire de deux trous noirs massifs...