L’Europe, championne des brevets pour les déchets plastiques.
Selon le dernier rapport de l’Observatoire des brevets et des technologies de l’OEB, Le nombre de brevets déposés pour la gestion des déchets plastiques a été multiplié par 18 entre 1990 et 2023 et il semble que, pour une fois, ce soit l’Europe qui garde les cartes en main dans ce secteur économique.
Cela peut vous paraitre futile face à des secteurs comme le spatial ou les semi-conducteurs mais ces brevets, au delà de leur impact environnemental indéniable, pourraient s’avérer très lucratifs d’ici quelques années.
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4 pays européens concentrent 44% des brevets dans le domaine de la gestion des déchets plastiques
L’Allemagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni ont concentré 44 % des activités de brevets dans le domaine du recyclage du plastique sur les 30 dernières années. À leurs côtés, l’Asie et l’Amérique du Nord, chacune contribuant à près de 30 % des inventions.
Cette dynamique européenne se retrouve dans des domaines stratégiques comme l’élimination des plastiques dans l’eau et l’usage de l’intelligence artificielle pour mieux collecter ou recycler. Autant de leviers pour relever les défis de durabilité qui s’imposent.
Des industries variées au rendez-vous
Huit des vingt premiers déposants de brevets dans le recyclage des déchets plastiques sont européens, idem pour dix des vingt premiers dans la récupération de ces déchets. Trois champions européens dominent la scène du recyclage pur : l’allemand Erema, le français Carbios et le norvégien Tomra, ce dernier se spécialisant dans la récupération.
Dans ce paysage d’innovateurs, environ la moitié des principaux acteurs viennent des industries chimiques ou pneumatiques. Mais on trouve aussi un nombre impressionnant d’entreprises issues de l’emballage, de l’automobile, de l’électronique, de l’imprimerie ou encore des biens de consommation. Preuve que la bataille contre les déchets plastiques mobilise des secteurs très variés !
Les startups et les universités s’engagent
Le rapport de l’Observatoire note également un certain essor des startups et des universités sur cette question du recyclage du plastique. Entre 2010 et 2023, 82 jeunes pousses et 63 universités européennes ont déposé des demandes de brevets, la plupart dans des technologies de recyclage avancées. Signe que l’économie circulaire est devenue un véritable champ de bataille pour l’innovation.
C’est au Royaume-Uni que l’on trouve le plus grand nombre de startups investies dans ce domaine, suivies par la France, l’Allemagne et la Suède. Du côté des universités, la France et l’Allemagne se distinguent par un engagement massif.
Une cartographie pour guider les ambitions
Cerise sur le gâteau : le rapport s’accompagne d’une plateforme en ligne qui recense les brevets et les technologies les plus récentes. Elle propose une cartographie précise des innovations, allant de la récupération à la transformation des déchets, sans oublier les plastiques de substitution.
Cette initiative vise à faciliter l’accès aux informations pour les chercheurs, les industriels et les pouvoirs publics. En d’autres termes, un coup de projecteur pour ne pas laisser ces inventions dormir dans des tiroirs.
Le Deep Tech Finder, un pont entre inventeurs et investisseurs
Enfin, l’outil Deep Tech Finder a été mis à jour. Il recense désormais 145 startups et universités européennes impliquées dans ce domaine, représentant un total de 306 demandes de brevet européen.
Cette mise à jour est plus qu’un gadget : c’est un véritable pont entre les cerveaux de la recherche et les portefeuilles des investisseurs. Une rencontre décisive qui pourrait bien transformer des idées en projets industriels concrets.
Source : Office Européen des Brevets