L’histoire méconnue d’un théorème immortel
Depuis plus de 4000 ans, un théorème a résisté à l’épreuve du temps et des civilisations, marquant d’une empreinte indélébile la genèse des mathématiques. Bien que le théorème de Pythagore soit couramment associé à la Grèce antique, des vestiges archéologiques suggèrent que ses origines remontent à bien avant Pythagore. Une tablette d’argile babylonienne, vieille de 1000 ans avant l’ère de Pythagore, témoigne de la connaissance de ce théorème par d’anciennes civilisations.
L’énigmatique Pythagore
Étonnamment, aucune preuve concrète n’atteste que Pythagore lui-même ait découvert ou démontré ce théorème. Malgré cela, son nom y est indéfectiblement associé, faisant de lui une figure quasi mythologique. Cela soulève une question cruciale : comment Pythagore, en l’absence de preuves tangibles de ses contributions, a-t-il acquis une telle renommée posthume ?
Euclide et son “éléments”
Presque trois siècles après Pythagore, un autre génie mathématique émergea: Euclide. Réputé pour son ouvrage “Éléments”, qui demeure jusqu’à ce jour le manuel le plus influent en mathématiques, Euclide y présente deux démonstrations du théorème de Pythagore. L’une, basée sur des relations d’aire, est d’une complexité exquise. L’autre, ancrée dans le concept de proportion, est nettement plus accessible.
Proclus, philosophe grec éminent et dirigeant de l’Académie de Platon, baptisa le théorème de Pythagore en l’honneur de ce dernier, bien que la chronologie suggère que Pythagore n’en ait peut-être pas été le pionnier.
La Babylonie et le véritable héritage
Un tournant troublant dans cette saga est la découverte d’une tablette babylonienne qui, par ses inscriptions, suggère que les mathématiciens babyloniens connaissaient et utilisaient ce théorème mille ans avant Pythagore. Ce fragment d’histoire remet en question les crédits traditionnellement attribués.
Les grands esprits touchés par le théorème
Le théorème de Pythagore n’a pas seulement traversé les âges ; il a inspiré des esprits brillants. Parmi eux, un jeune Albert Einstein, dont le génie n’est plus à prouver. À l’âge tendre de 12 ans, Einstein proposa une preuve du théorème, d’une élégance et simplicité rares. Plus tard, ce même théorème se retrouvera au cœur de sa théorie de la relativité.
Deux décennies plus tard, un autre prodige, Andrew Wiles, fut captivé par le théorème. Son obsession pour cette équation le mena à la résolution d’un autre mystère mathématique, le dernier théorème de Fermat, faisant la une du New York Times en 1993.
L’éternelle Influence d’un théorème
Que retenir de ce périple à travers les âges? Le théorème de Pythagore est bien plus qu’une simple équation mathématique. C’est le témoin silencieux de la montée et du déclin des civilisations, du génie des individus et de la persévérance humaine face à l’inconnu. Aujourd’hui, alors que le monde évolue à une vitesse vertigineuse, le théorème de Pythagore demeure, rappelant à tous la beauté intemporelle des mathématiques.
Source de l'étude : Ratner, B. Pythagoras: Everyone knows his famous theorem, but not who discovered it 1000 years before him. J Target Meas Anal Mark 17, 229–242 (2009). https://doi.org/10.1057/jt.2009.16