La 45e session du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO de 2023 s’est clôturée sur un bilan impressionnant : l’ajout de 42 nouveaux sites, élargissant ainsi les merveilles culturelles et naturelles protégées à l’échelle mondiale. Le comité s’est réuni pendant quinze jours à Riyad, rassemblant des représentants des 195 États Parties à la Convention du patrimoine mondial ainsi que près de 300 organisations de la société civile.
Sur ces 42 nouveaux sites, 33 sont d’ordre culturel et 9 sont des sites naturels. Le nombre total de sites protégés par l’UNESCO atteint maintenant 1199, répartis dans 168 pays.
Les défis du patrimoine mondial : entre climat et tourisme de masse
Les discussions de cette session n’ont pas seulement porté sur les nouvelles inscriptions. Elles ont également permis d’aborder les problématiques majeures affectant le patrimoine mondial, telles que les conséquences du dérèglement climatique, la pression démographique, le développement urbain accéléré, les conflits armés et les effets parfois dévastateurs du tourisme de masse.
L’UNESCO a également présenté Dive Into Heritage, un outil innovant qui offrira, d’ici 2025, une expérience immersive permettant d’explorer en ligne certains sites du patrimoine mondial.
L’Afrique à l’honneur
2023 marque une étape importante pour le patrimoine africain. Avec 5 nouvelles inscriptions, l’Afrique dépasse le seuil des 100 sites inscrits au patrimoine mondial. Parmi ces nouveaux venus, le Rwanda a enregistré ses deux premières inscriptions : le « Parc national de Nyungwe » et les « Sites mémoriaux du génocide à Nyamata, Murambi, Gisozi et Bisesero ». Cette année a également été témoin du retrait des « Tombes des rois du Buganda à Kasubi » de la Liste du patrimoine mondial en péril, grâce à un ambitieux projet de restauration.
Un autre point fort de cette session a été l’adoption d’une nouvelle stratégie dédiée à l’Afrique, visant à renforcer la représentation du patrimoine africain sur la liste.
Des sites en danger en Ukraine
La guerre n’épargne pas le patrimoine. Deux sites emblématiques ukrainiens ont été ajoutés à la Liste du patrimoine mondial en péril en raison des dommages causés par les bombardements. Ces ajouts attirent l’attention internationale sur l’urgence de protéger ces joyaux historiques.
Reconnaissance des sites de mémoire
Enfin, l’UNESCO a choisi de mettre en lumière des sites de mémoire liés à des conflits récents. Ces lieux, tels que le « Musée et lieu de Mémoire de l’ESMA » en Argentine ou les « Sites mémoriaux du génocide » au Rwanda, sont désormais reconnus pour leur contribution aux processus de paix et de réconciliation. Leur inscription à la liste leur confère une dimension universelle, témoignant de l’importance de se souvenir pour construire un avenir meilleur.
Cette 45e session du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO a été riche en émotions, en découvertes et en prises de conscience. Elle témoigne de l’importance de préserver, valoriser et transmettre notre patrimoine commun, dans toute sa diversité et sa richesse.