En automne, avec le retour des pluies et des températures plus douces, les forêts françaises se tapissent d’une grande variété de champignons. Pour beaucoup, c’est l’occasion de sorties en famille à la recherche de ces délices forestiers. Cependant, la cueillette de champignons comporte son lot de risques, notamment celui d’intoxication. En effet, chaque année, on observe un net pic des cas d’intoxication durant le mois d’octobre.
Une augmentation préoccupante des intoxications
En 2022, le nombre de cas rapportés aux Centres antipoison était de 1 923 entre juillet et décembre, soit une nette augmentation par rapport aux 1 269 cas en 2021. Bien que le nombre de cas graves ait légèrement diminué, passant de 41 en 2021 à 37 en 2022, le bilan reste lourd avec deux décès enregistrés en 2022, contre quatre l’année précédente.
De façon alarmante, parmi ces victimes, on compte 74 jeunes enfants dont un bébé de 11 mois, touché par une hépatite sévère. L’implication de la technologie est également à noter : 30 personnes se sont fiées à des applications de reconnaissance de champignons sur smartphone, conduisant parfois à de graves erreurs d’identification.
Les causes des intoxications
La majorité des intoxications est due à la confusion entre une espèce comestible et une espèce toxique. Le danger réside dans le fait que de nombreux champignons vénéneux ressemblent étrangement à leurs homologues comestibles. De plus, l’utilisation croissante d’applications de reconnaissance sur smartphones, bien que technologiquement avancée, n’est pas infaillible et peut parfois mener à des identifications erronées. Enfin, la consommation de champignons comestibles mais en mauvais état, mal conservés ou insuffisamment cuits, peut également causer des intoxications.
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Conseils et bonnes pratiques
Face à cette situation, l’Anses, les Centres antipoison et la Direction Générale de la Santé rappellent les mesures préventives essentielles :
- Identification sûre : Ne cueillez et ne consommez que les champignons que vous connaissez parfaitement.
- Consultation d’experts : En cas de doute, faites contrôler votre récolte par un spécialiste, que ce soit un pharmacien ou un membre d’une association de mycologie.
- Protégez les plus jeunes : Évitez de donner des champignons sauvages cueillis à de jeunes enfants, particulièrement vulnérables aux toxines.
- Prudence avec la technologie : Ne vous fiez pas exclusivement aux applications de reconnaissance de champignons sur smartphone. Leur taux d’erreur, bien que faible, n’est pas nul.
Si la cueillette des champignons est une activité ludique et savoureuse, elle n’en demeure pas moins dangereuse. Adopter une attitude responsable et prudente est essentiel pour profiter sereinement des trésors de nos forêts.
Que faire en cas d’intoxication par ingestion de champignons ?
Si une personne est en situation d’urgence vitale (comme une perte de conscience ou des problèmes respiratoires), contactez immédiatement le 15 ou le 112.
Lorsque des symptômes tels que des diarrhées, vomissements, nausées, tremblements, vertiges ou des troubles visuels surviennent après avoir mangé des champignons, il est impératif de joindre rapidement un Centre antipoison en précisant la consommation de champignons.
Voici les coordonnées des Centres antipoison :
- ANGERS : 02 41 48 21 21
- BORDEAUX : 05 56 96 40 80
- LILLE : 08 00 59 59 59
- LYON : 04 72 11 69 11
- MARSEILLE : 04 91 75 25 25
- NANCY : 03 83 22 50 50
- PARIS : 01 40 05 48 48
- TOULOUSE : 05 61 77 74 47
Le temps entre la consommation et l’apparition des symptômes peut varier. Ils peuvent survenir quelques heures après la consommation ou, parfois, après plus de 12 heures. La condition de la personne affectée peut se détériorer rapidement.
Si des symptômes se manifestent, il est conseillé de noter les heures des derniers repas, l’heure d’apparition des premiers symptômes, et de garder des échantillons de la récolte pour une éventuelle identification.