Test grandeur “nature” pour le déménagement des bouquinistes
À Paris, avant les Jeux Olympiques de 2024, une scène inhabituelle s’est déroulée sur les quais de la Seine, provoquant l’émoi parmi les bouquinistes historiques de la ville. Vendredi soir, une opération a été lancée pour démonter quatre des emblématiques boîtes à livres des bouquinistes, un test avant le retrait très controversé de plus de 600 d’entre elles. Cette initiative, dictée par des considérations de sécurité en vue de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques prévue le 26 juillet 2024 sur le fleuve, a été exécutée par une vingtaine d’agents de la ville assistés d’une entreprise de déménagement, sous les yeux consternés d’un groupe de bouquinistes.
Lire aussi :
- JO 2024 : Les prix des loyers vont-ils flamber à cause des Jeux ?
- JO 2024 : les métiers qui vont obtenir une prime pendant les Jeux !
- JO 2024 : l’habile stratégie de l’État pour éviter les grèves pendant les jeux !
Déroulement de l’opération
L’opération de retrait des boîtes, qui a duré plusieurs heures, a commencé par le vidage minutieux des centaines de livres qu’elles contenaient. Une grue a ensuite été utilisée pour soulever ces structures de bois, certaines vieilles de cinquante ans et d’autres datant de 150 ans. La complexité et la délicatesse de cette tâche témoignent de l’ancienneté et de la fragilité de ces boîtes, ancrées dans le paysage culturel parisien depuis des décennies. Ce retrait symbolique a marqué un moment poignant pour les bouquinistes et les habitants de la ville, témoignant d’un changement majeur dans l’atmosphère historique des quais de la Seine.
Réactions des bouquinistes
Face à cette situation, les bouquinistes, dont certains n’ont pas d’autre source de revenu, expriment leur inquiétude et leur colère. Michel Bouetard, secrétaire général de l’Association des bouquinistes, a comparé ce retrait à “un arrachage de dent”, soulignant l’ampleur de l’impact de cette décision sur leur vie. Jérôme Callais, président de l’association, a quant à lui mis en garde contre l’incertitude du retour de ces boîtes et a évoqué la possibilité de recours judiciaire. Cette situation précaire suscite également des inquiétudes quant à l’avenir des bouquinistes pendant la période d’inactivité forcée.
Soutien politique et contestation
L’opération a également attiré l’attention de certains élus parisiens venus soutenir les bouquinistes. Corine Faugeron, présidente du groupe Les Ecologistes au Conseil de Paris, s’est insurgée contre cette décision, la qualifiant de manœuvre publicitaire. D’autres bouquinistes ont fait appel directement à Emmanuel Macron, espérant son intervention pour éviter ce retrait. Leur argument : la présence de barrières de sécurité à 1,50 mètre du quai rendrait inutile l’enlèvement des boîtes. Cette mobilisation souligne l’importance de ces boîtes pour l’identité culturelle de Paris et le désir des bouquinistes de préserver leur patrimoine.
L’enlèvement des boîtes à livres des bouquinistes sur les quais de la Seine, en prévision des Jeux Olympiques de 2024, marque un moment poignant pour les vendeurs de livres de Paris et soulève des questions sur l’équilibre entre modernisation et préservation du patrimoine culturel.