Un héritage évolutif fascinant
Depuis longtemps, l’évolution et la biodiversité du vieillissement captivent scientifiques et public. Alors que les mammifères, y compris des espèces à longue vie comme les humains, présentent un vieillissement marqué, certaines espèces de reptiles et d’amphibiens montrent un vieillissement très lent, voire inexistant. Comment expliquer que certains vertébrés vieillissent moins vite que les mammifères ? Une hypothèse suggère que l’évolution des mammifères pendant la période des dinosaures a laissé un héritage durable sur leur vieillissement.
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La domination des dinosaures et son Impact sur les mammifères
Pendant plus de 100 millions d’années, alors que les dinosaures étaient les prédateurs dominants, les mammifères étaient généralement petits, nocturnes et éphémères. Cette pression évolutive sur les premiers mammifères pour une reproduction rapide aurait conduit à la perte ou à l’inactivation de gènes et de voies associées à la longévité. Cette théorie, nommée l’‘hypothèse du goulot d’étranglement de la longévité’, est également appuyée par l’absence de traits régénératifs chez les mammifères.
Vieillissement rapide chez les mammifères : Une contrainte évolutive ?
Contrairement aux reptiles et amphibiens, les mammifères montrent des signes clairs de vieillissement rapide et une augmentation exponentielle de la mortalité avec l’âge. Cette différence suggère que les mammifères, y compris les espèces à longue vie comme les humains, vieillissent plus rapidement en raison de leur histoire évolutive unique à l’époque des dinosaures.
Les dinosaures disparaissent, Les mammifères évoluent
Après l’extinction des dinosaures, les mammifères sont devenus les vertébrés terrestres dominants et se sont diversifiés pour occuper de nombreuses niches écologiques. Cependant, cette diversification s’est faite sous des contraintes héritées de l’époque des dinosaures, influençant potentiellement les phénotypes de vieillissement observés aujourd’hui chez les mammifères.
Perspectives et limites de l’hypothèse
Bien que l’hypothèse du goulot d’étranglement de la longévité puisse expliquer certaines différences observées dans le vieillissement entre les mammifères modernes et d’autres taxons, d’autres facteurs pourraient contribuer à ces différences. De plus, il est nécessaire d’obtenir plus de preuves pour soutenir cette hypothèse, qui reste spéculative.
Implications futures
L’hypothèse du goulot d’étranglement de la longévité a plusieurs implications importantes. Elle pourrait expliquer des traits observés dans le vieillissement humain et mammalien, tels que la sénescence reproductive et l’érosion dentaire. De futures études sont nécessaires pour enquêter si d’autres systèmes de réparation, de défense ou de régénération ont été perdus ou inactivés chez les mammifères. Les efforts récents de séquençage du génome ont ouvert la porte à des analyses comparatives à grande échelle sur l’évolution de la longévité, offrant ainsi la possibilité de tester cette hypothèse dans les années à venir.
Cet article met en lumière une perspective fascinante sur l’évolution du vieillissement, reliant le passé lointain des dinosaures à la biologie moderne des mammifères. Une telle hypothèse soulève des questions fondamentales sur l’impact de l’histoire évolutive sur les traits biologiques actuels, offrant un terrain fertile pour de futures recherches.
Source de l'étude : https://doi.org/10.1002/bies.202300098