Un mystère évolutif résolu ?
Nous avons souvent considéré nos poils corporels comme une relique évolutive sans grand intérêt, une vestige de nos ancêtres plus poilus. Cependant, une étude récente de l’Université de Sheffield révèle une fonction inattendue et vitale de ces poils : la défense contre les ectoparasites, tels que les punaises de lit ou les moustiques.
L’étude a impliqué 29 volontaires qui ont subi des tests sur leurs bras, l’un rasé et l’autre non. Des punaises de lit affamées ont été placées sur ces bras, et les chercheurs ont minutieusement chronométré la durée de recherche de ces parasites et noté la fréquence à laquelle les participants détectaient leur présence. Un indice de « poilosité », basé sur la densité et la longueur des poils, a été établi pour chaque participant.
Des résultats révélateurs
Les résultats sont clairs : les poils rallongent le temps de recherche des punaises et augmentent la probabilité de leur détection par l’hôte. Intéressant, les hommes, ayant généralement un indice de poilosité plus élevé, étaient plus aptes à détecter les parasites.
Le sel routier change le sexe ratio chez les moustiques : Une menace cachée pour l’homme ?
Implications évolutives et comportementales
Ces découvertes pourraient remettre en question certaines théories sur la perte de poils chez les humains. Par exemple, Belt avait suggéré que la réduction des poils corporels aurait diminué la charge d’ectoparasites chez Homo sapiens. Cependant, cette étude suggère que, plutôt que de perdre complètement notre pilosité, une adaptation plus nuancée s’est produite, équilibrant le besoin de détecter les parasites et de réduire les refuges pour ceux-ci.
Une stratégie parasitaire évolutive
Il est également intéressant de noter que les ectoparasites, comme les punaises de lit et les moustiques, tendent à préférer les zones moins poilues pour se nourrir. Cette préférence pourrait être une adaptation pour éviter les zones où ils sont plus susceptibles d’être détectés et éliminés.
Un nouveau regard sur les Poils Corporels ?
Cette étude met en lumière un aspect méconnu de notre biologie. Loin d’être de simples vestiges de notre passé, nos poils fins jouent un rôle crucial dans notre défense contre les petites menaces, redéfinissant leur place dans notre anatomie et notre histoire évolutive.
Source de l'étude : Dean Isabelle and Siva-Jothy Michael T. 2012Human fine body hair enhances ectoparasite detectionBiol. Lett.8358–361. https://doi.org/10.1098/rsbl.2011.0987