Un nouvel impôt touristique contesté
La Loi de Finances pour 2024 a introduit une mesure controversée, augmentant significativement la taxe de séjour en Île-de-France. Cette hausse, représentant une surtaxe de 200 %, est destinée à financer l’Établissement Public Ile-de-France Mobilités. Une décision qui a été prise sans aucune concertation avec les principaux acteurs du tourisme, y compris les élus locaux.
Cette mesure, visant à générer 400 millions d’euros de recettes pour couvrir un besoin de financement estimé à 200 millions, soulève une question importante : où ira l’excédent ?
Qui va payer ? Le touriste, bien sûr !
La réponse est claire : le touriste, qu’il séjourne dans un palace parisien ou dans un camping à Provins, sera le principal contributeur. Imaginez une famille qui doit payer 120 euros de taxe de séjour pour une semaine. Cette augmentation pourrait les contraindre à réduire la durée de leur séjour ou à limiter leurs dépenses en restauration et activités.
L’impact ne se limite pas aux touristes. Une baisse du panier d’achat touristique pourrait également entraîner une diminution des rentrées fiscales liées à la TVA, estimée à environ 80 millions d’euros.
Impact sur la compétitivité et le tourisme d’affaires
Cette décision hâtive pourrait nuire à la compétitivité de la France en tant que destination touristique, notamment pour le tourisme d’affaires et de groupes. Ces derniers pourraient se tourner vers d’autres destinations étrangères plus attractives en termes de coûts.
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La taxe de Séjour : Un détournement de son objectif initial
La taxe de séjour, initialement destinée aux équipements touristiques, est de plus en plus perçue comme une source de financement pour les infrastructures locales. Cette évolution marque un détournement de l’objectif initial de cette taxe, un fait souvent méconnu par de nombreux élus, y compris les parlementaires.
L’ANETT : Un acteur clé dans le débat
L’Association Nationale des Elus des Territoires Touristiques (ANETT), présidée par Philippe SUEUR, s’inquiète de ces développements. Fondée en 1930, l’ANETT rassemble une multitude d’élus dédiés au tourisme et représente une voix significative dans ce débat. Elle met en lumière la nécessité de protéger le tourisme, le second secteur économique français, qui soutient 2,3 millions d’emplois.
Un appel à la réflexion
La situation actuelle appelle à une réflexion approfondie sur la gestion de la taxe de séjour et son impact sur l’industrie touristique française. Il est crucial de trouver un équilibre entre les besoins de financement des infrastructures locales et la préservation de l’attractivité touristique de la France.