Une inflation normative qui inquiète
L’ouverture du Salon International de l’Agriculture (SIA) ce samedi 24 février met en lumière un sujet brûlant pour le monde des petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que pour le secteur agricole : l’inflation normative en matière d’environnement. La Confédération des PME (CPME) exprime une exaspération partagée par de nombreux entrepreneurs et agriculteurs face à une avalanche de réglementations environnementales. Si la nécessité de s’adapter aux défis climatiques est unanimement reconnue, c’est le réalisme et le calendrier de ces adaptations qui posent problème.
Un rythme effréné et des conséquences concrètes
Une enquête récente de la CPME, menée auprès de 1418 dirigeants d’entreprises, révèle que 76% d’entre eux se sentent préoccupés par l’accumulation des normes environnementales. La gestion des déchets émerge comme un obstacle majeur pour 38% des sondés, tandis que les nouvelles règles sur la responsabilité élargie du producteur (REP) semblent inapplicables pour beaucoup. Les restrictions sur l’utilisation de l’eau inquiètent près d’un quart des entrepreneurs.
Les exigences de transparence, notamment la notation extra-financière (CSRD), bien que méconnues (seulement 13% des entrepreneurs en ont connaissance), génèrent une inquiétude légitime chez 48% de ceux qui sont au courant de ces obligations.
Perception et réalités du développement durable en entreprise
Malgré une prise de conscience de l’importance du développement durable, seulement 33% des dirigeants y voient une opportunité de gains de productivité. Un quart considère cela comme un avantage concurrentiel, mais ils ne sont que 7% à envisager le développement durable comme un moyen de sécuriser leurs approvisionnements.
Vers une accélération de la transition écologique : quelles solutions ?
Pour faciliter la transition écologique, les entrepreneurs réclament des aides plus accessibles. 50% d’entre eux plébiscitent la mise en place de dispositifs d’aide simplifiés, tels que le “suramortissement vert”. Cette mesure, proposée par la CPME, permettrait une déduction fiscale complémentaire de 40% du prix d’un bien pour un investissement exceptionnel, sans paperasserie ni tracas administratifs.
Un équilibre à trouver ?
Il est crucial de trouver un équilibre entre les impératifs environnementaux et la capacité des PME à s’adapter sans compromettre leur viabilité économique. Les aides proposées, comme le suramortissement vert, peuvent constituer des leviers efficaces pour accélérer cette transition tout en tenant compte des réalités économiques des entreprises. La transition écologique doit être envisagée comme une opportunité de développement et non comme un fardeau.