Bien que Mars soit encore inaccessible à une exploration humaine approfondie, des scientifiques utilisent des environnements terrestres similaires pour préparer les futures missions martiennes. Parmi ces recherches, l’étude des lichens prend une place de choix.
Simulations terrestres pour l’exploration martienne
Les stations analogues martiennes comme la Mars Desert Research Station (MDRS) en Utah, USA, et la Flashline Mars Arctic Research Station en Nunavut, Canada, offrent des terrains d’expérimentation pour les scientifiques. Ces stations, situées dans des environnements extrêmes similaires aux conditions arides de Mars, permettent aux chercheurs de vivre et de travailler comme s’ils étaient sur la planète rouge.
Durant ces missions, des équipes simulent des scénarios d’exploration martienne, y compris des activités extra-véhiculaires en portant des combinaisons spatiales. Ces simulations sont essentielles non seulement pour tester l’équipement, mais aussi pour étudier la façon dont la vie peut persister dans des conditions extrêmes.
L’importance des lichens dans la recherche spatiale
Les lichens, organismes composites formés d’un champignon et d’un ou plusieurs partenaires photosynthétiques, sont incroyablement résistants. Leur capacité à survivre dans des environnements extrêmes les rend particulièrement intéressants pour les astrobiologistes. Les études de résistance des lichens dans l’espace, y compris des expériences où des lichens ont survécu à l’extérieur de la Station Spatiale Internationale, montrent qu’ils pourraient également survivre sur Mars.
Étude de biodiversité lors de missions simulées
En 2016 et 2017, le projet Mars 160 a vu des spécialistes mener une étude de biodiversité en se focalisant sur les lichens présents autour des deux stations analogues. Plus de 150 échantillons de lichens ont été collectés, puis analysés par le Herbarium national du Canada au Musée canadien de la nature. Les techniques utilisées incluaient l’examen morphologique, l’étude de l’anatomie interne, des tests chimiques, et le barcoding ADN.
Ce travail a permis de documenter 35 espèces de lichens à la station du désert de l’Utah et 13 espèces à la station arctique du Nunavut. Ces découvertes ont été publiées dans un nouveau papier du journal en accès libre Check List, offrant une ressource précieuse pour les futures missions analogues martiennes et enrichissant notre compréhension des lichens terrestres.
Contribution à l’astronomie et à l’écologie terrestre
Les résultats de ces missions ne sont pas seulement utiles pour les préparatifs des expéditions sur Mars, mais ils aident également les écologistes à comprendre les distributions et les adaptations des lichens dans des environnements terrestres extrêmes. Ces recherches mettent en lumière les incroyables capacités d’adaptation de la vie et aident à préparer les technologies et méthodes qui seront un jour utilisées pour chercher des signes de vie sur d’autres planètes.
L’étude des lichens dans des conditions extrêmes sur Terre ouvre des perspectives fascinantes pour la biologie et l’astrobiologie. En utilisant des stations analogues à l’environnement martien, les chercheurs non seulement préparent les futures missions spatiales, mais ils contribuent également à une meilleure compréhension de la résilience de la vie. Ces recherches renforcent l’espoir de découvrir un jour des formes de vie au-delà de notre planète.
Source de l’article : https://checklist.pensoft.net/article/121722/