Les mystères géopolitiques de Bir Tawil : Une terra nullius unique au monde.
Bir Tawil est un de ces territoires qui plairait énormément à la série “Géozarbie” sur Arte tant sa situation est insolite. Située entre l’Égypte et le Soudan, cette région de 2 060 kilomètres carrés est un des rares endroits sur Terre qui, en 2025 n’est revendiqué par aucun État ! Ce statut particulier résulte d’une anomalie historique des accords frontaliers entre l’Égypte et le Soudan, où chaque nation préfère revendiquer la région voisine plus grande, le triangle de Hala’ib, riche en ressources.
Lire aussi :
- La 2e plus grande piste de décollage de France a la particularité d’être au milieu des champs dans un aéroport qui peine à attirer les foules : Châlons-Vatry
- Ce monstre français de 14 mètres de long et 8 mètres de diamètre tient toujours le record de la plus grande soufflerie du monde qui peut souffler à 1200 km/h
Personne ne veut posséder le Bir Tawil situé entre l’Egypte et le Soudan
Bir Tawil s’étend sur une superficie approximative de 2 060 km², un quadrilatère irrégulier de terrains arides. Le point le plus élevé est le Jabal Tawil avec 459 mètres d’altitude. Cet espace désolé est principalement utilisé comme zone de pâturage par les tribus nomades des environs, qui profitent de l’isolation du lieu pour mener leur vie loin des complications politiques.
Historique des frontières et revendications territoriales
Historiquement, la démarcation de Bir Tawil remonte à 1899, lorsque le Royaume-Uni, contrôlant la région, trace la frontière nord du Soudan anglo-égyptien le long du 22e parallèle nord. En 1902, un ajustement est fait, plaçant Bir Tawil sous l’administration égyptienne et le triangle de Hala’ib sous celle du Soudan pour des raisons tribales et administratives. Cet ajustement crée une situation unique où Bir Tawil est laissé sans revendication pour éviter un conflit frontalier sur le triangle de Hala’ib.
La zone, un terrain de personne et ses implications
Sans gouvernance formelle, Bir Tawil est une terra nullius, littéralement une “terre de personne”. Cela a conduit à diverses tentatives de la part de particuliers et d’entreprises d’exploiter les ressources sans régulation, impactant potentiellement l’environnement local. Ces activités comprennent des projets d’exploration minière et des expéditions occasionnelles par des aventuriers ou des entrepreneurs.
Micronation : Le Royaume du Soudan du Nord
En 2014, un événement inattendu place Bir Tawil sous les projecteurs internationaux. Un Américain, Jeremiah Heaton, proclame la création du “Royaume du Soudan du Nord” après avoir planté un drapeau sur ce territoire, déclarant sa fille princesse de cette nouvelle entité. Bien que cette action soit largement considérée comme symbolique, elle souligne le fascinant vide juridique que représente Bir Tawil.
Les enjeux actuels et futurs de Bir Tawil
L’absence de revendications officielles pour Bir Tawil continue d’être un cas d’école intéressant pour les géopoliticiens et les juristes. Le territoire soulève des questions sur la souveraineté, le colonialisme et la gestion des ressources dans un monde où la terre non revendiquée est presque inexistante.
Cet article explore les complexités géopolitiques et historiques de Bir Tawil, une région entre l’Égypte et le Soudan. Non revendiquée par aucun des deux pays, cette terra nullius pose des questions uniques sur la souveraineté et l’exploitation des ressources dans un contexte international complexe.
Source : https://www.theguardian.com/world/2016/mar/03/welcome-to-the-land-that-no-country-wants-bir-tawil
Image : © Jeremiah Heaton