L’année 2024 a été marquée par une recrudescence des défaillances d’entreprises, mettant à rude épreuve les salariés impactés. Dans ce contexte, le régime de Garantie des créances des Salariés (AGS) a joué un rôle central, mobilisant des ressources considérables pour protéger près de 250 000 salariés en difficulté. Retour sur les chiffres clés et l’action décisive de cet acteur unique de la solidarité interentreprises.
Une augmentation significative des bénéficiaires
En 2024, le nombre de salariés protégés par l’AGS a bondi de 20 %, atteignant un record de 250 000 bénéficiaires. Parmi eux, une majorité (87 %) occupait des contrats à durée indéterminée (CDI), avec une moyenne d’âge d’environ 40 ans et une ancienneté de 7 ans dans leur entreprise. Ces salariés, dont le salaire mensuel de référence dépasse les 2 500 €, ont reçu une aide cruciale pour faire face à la perte de leur emploi.
Fait notable : plus de 30 % des bénéficiaires provenaient de très petites entreprises (moins de 10 salariés), tandis que 27 % travaillaient dans des entreprises de plus de 100 salariés, témoignant de l’impact transversal de cette crise.
Les secteurs les plus touchés
Cinq secteurs économiques concentrent plus de 70 % des bénéficiaires de l’AGS en 2024 :
- Construction : près de 41 000 salariés protégés.
- Services aux entreprises : environ 43 500 bénéficiaires.
- Industrie : plus de 36 000 salariés soutenus.
- Commerce : près de 36 000 bénéficiaires.
- Hébergement et restauration : environ 25 000 salariés concernés.
Cette répartition reflète les difficultés structurelles rencontrées par ces secteurs, souvent exposés à des conjonctures économiques volatiles.
Une aide financière exceptionnelle
L’AGS a déboursé plus de 2,1 milliards d’euros en 2024, enregistrant une hausse de 23 % par rapport à l’année précédente. Les principales dépenses ont concerné :
- Les salaires, représentant près de 25 % des montants avancés.
- Les indemnités de licenciement, également à hauteur de 25 %.
- Les préavis, couvrant plus de 19 % des avances.
En moyenne, 8 500 € ont été versés par salarié, illustrant l’ampleur des efforts consentis pour garantir une transition financière décente aux travailleurs touchés.
Un rôle déterminant dans la procédure collective
Le régime AGS s’est imposé comme un acteur clé pour absorber les chocs sociaux liés aux défaillances d’entreprises. Avec des engagements de service ambitieux, les équipes ont traité plus de 80 % des demandes d’avance en moins de 48 heures, démontrant une réactivité exemplaire.
Selon Antonin Blanckaert, directeur général de l’AGS : « Face à l’augmentation des défaillances d’entreprises, nous nous sommes organisés pour remplir notre rôle d’amortisseur social dans les meilleures conditions et délais. »
Perspectives pour 2025 : une vigilance accrue
Les projections pour 2025 laissent présager un niveau similaire de mobilisation. Conscientes des défis à venir, les équipes de l’AGS renouvellent leurs efforts pour accompagner au mieux salariés et entreprises en difficulté. Cette anticipation passe par une coopération renforcée avec les autres acteurs de la procédure collective, visant à optimiser l’efficacité du dispositif.
À propos de l’AGS
Créé en 1974, le régime AGS est une garantie universelle et un amortisseur social unique en son genre. Son objectif est de protéger les salariés, quelle que soit la taille de leur entreprise, en cas de défaillance. Avec une équipe de 230 personnes réparties sur 15 centres en France, l’AGS joue un rôle crucial dans le maintien de la cohésion sociale et la préservation de l’emploi.
En 2024, son action a permis à des milliers de salariés de surmonter une période critique, confirmant son importance comme pilier de la solidarité interentreprises.