Les résultats d’une étude récente révèlent que les microplastiques peuvent bloquer les vaisseaux sanguins dans le cerveau, entraînant des dommages au système nerveux. Ces particules, bien connues pour leur rôle dans la pollution environnementale, soulèvent également des préoccupations majeures quant à leur impact sur la santé humaine, notamment sur le système nerveux.
Des recherches inédites sur le rôle des microplastiques dans le cerveau
Une équipe de chercheurs internationaux, issue de l’Académie chinoise des sciences environnementales, de l’Université nationale de Singapour et de l’Université Duke aux États-Unis, a démontré pour la première fois que les microplastiques peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique. Ces particules peuvent être phagocytées par les cellules immunitaires du cerveau, ce qui entraîne des blocages vasculaires et potentiellement des thromboses. Ces résultats ont été publiés le 22 janvier dans la revue internationale Science Advances.
Que sont les microplastiques ?
Les microplastiques sont des particules plastiques mesurant moins de 5 mm, issues de la dégradation des produits plastiques. Ces particules se retrouvent dans tous les écosystèmes terrestres, des sédiments marins profonds aux terres agricoles, en passant par les montagnes et les eaux douces. À ce jour, ils ont été détectés chez plus de 1 300 espèces animales, affectant les organismes du niveau cellulaire à l’échelle des écosystèmes entiers.*
Des tests innovants sur des modèles animaux
Pour comprendre l’effet des microplastiques sur le cerveau, les chercheurs ont injecté des microplastiques fluorescents chez des souris et ont suivi leur trajectoire en temps réel grâce à des techniques microscopiques avancées. Ils ont constaté que les microplastiques traversaient la barrière hémato-encéphalique et étaient captés par les cellules immunitaires du cerveau. Ces particules formaient alors des agrégats avec les cellules immunitaires.
Ces agrégats perturbaient la circulation sanguine cérébrale et entraînaient la formation de caillots sanguins. Ce phénomène d’obstruction vasculaire ne disparaissait pas rapidement, persistant pendant plus de sept jours et restant partiellement visible après 28 jours. Les souris exposées à ces microplastiques ont présenté une diminution de leurs capacités cognitives et motrices, révélant un impact indirect mais notable sur le fonctionnement cérébral.
Des conséquences préoccupantes pour la santé humaine
Ces découvertes soulèvent des inquiétudes quant aux effets à long terme des microplastiques sur la santé humaine. Les chercheurs suggèrent que ces particules pourraient contribuer à l’apparition ou à l’aggravation de pathologies telles que la dépression, les maladies neurodégénératives comme Alzheimer, et les troubles cardiovasculaires.
Selon Huang Haifeng, chercheur à l’Académie chinoise des sciences environnementales, « cette étude jette les bases pour comprendre les risques sanitaires liés aux microplastiques ». Il a également souligné l’urgence de poursuivre les recherches sur ce sujet et d’investir dans des stratégies de prévention et de remédiation.
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Vers une prise de conscience globale
Ces travaux renforcent l’idée que les microplastiques ne se limitent pas à une menace écologique, mais qu’ils constituent aussi un danger direct pour la santé humaine. Les résultats obtenus appellent à une mobilisation internationale pour réduire la présence de microplastiques dans l’environnement et pour explorer les moyens de limiter leur impact sur la santé.
Il devient impératif d’adopter des politiques visant à restreindre l’utilisation des plastiques à usage unique et à encourager des alternatives plus respectueuses de l’environnement. Parallèlement, des initiatives pour surveiller les niveaux de microplastiques dans l’eau, les sols et les aliments devraient être intensifiées.
La présence omniprésente des microplastiques, désormais détectée jusque dans le cerveau, impose une réflexion urgente sur leur gestion. En éclairant leurs impacts sur la santé nerveuse, cette étude marque une étape importante dans la compréhension des défis que posent ces particules invisibles mais omniprésentes.
Source de l’article : https://doi.org/10.1126/sciadv.adr8243