Un nouveau cap vient d’être franchi dans le domaine des batteries pour véhicules électriques. Une équipe de recherche dirigée par le professeur Kyoungsoo Park du Daegu Gyeongbuk Institute of Science and Technology (DGIST), en collaboration avec le professeur Kwangjin Park de l’université de Gachon, a mis au point des matériaux d’anode haute capacité et haute sécurité. Leur découverte pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour les batteries lithium-ion, avec une autonomie de 1 000 km par charge.
Le défi des matériaux d’anode nickelés
Les matériaux d’anode riches en nickel offrent un potentiel énergétique supérieur, rendant possible une autonomie accrue des véhicules électriques. Toutefois, cette augmentation de la teneur en nickel s’accompagne de problèmes majeurs :
- Apparition de fissures au sein des particules d’anode.
- Perte rapide de capacité après plusieurs cycles de charge-décharge.
- Émissions importantes de gaz, compromettant la sécurité des batteries.
Ces contraintes limitent l’exploitation des matériaux NCM (nickel, cobalt, manganèse) dans des conditions optimales.
Une approche novatrice pour stabiliser l’anode
L’équipe de chercheurs a cherché à comprendre les mécanismes responsables de la dégradation des performances des anodes riches en nickel. À l’aide de techniques avancées, telles que la microscopie électronique en transmission et l’analyse de surface, ils ont mis en évidence la formation de nanopores à faible tension de charge initiale. Ces structures poreuses fragilisent l’anode et accélèrent la perte de capacité.
Plutôt que de recourir à des méthodes complexes de dopage chimique ou de traitements de surface coûteux, les chercheurs ont adopté une solution simple et efficace :
- Augmenter la tension d’activation initiale.
- Stabiliser la structure de l’anode dès le premier cycle de charge.
- Réduire la formation de microfissures et limiter l’émission de gaz.
Vers une nouvelle génération de batteries longue durée
Grâce à cette optimisation, les batteries utilisant ces matériaux modifiés affichent une capacité stable et une sécurité renforcée, sans nécessiter de modifications complexes des procédés de fabrication. Cette avancée ouvre la voie au développement de véhicules électriques dotés d’une autonomie étendue à 1 000 km, soit une distance comparable à celle des véhicules thermiques actuels.
Une découverte à fort impact
Selon le professeur Kyoungsoo Park, cette étude permet de mieux comprendre les causes de la dégradation des anodes nickelées, tout en proposant une solution accessible pour améliorer les performances des batteries. Publiée dans le journal scientifique ACS Nano, cette recherche a bénéficié du soutien du National Research Foundation of Korea, qui mise sur le développement de technologies énergétiques avancées.
L’optimisation des matériaux d’anode représente une avancée significative dans l’évolution des batteries lithium-ion. Si cette technologie est adoptée à grande échelle, elle pourrait accélérer la transition vers une mobilité électrique plus performante et fiable, tout en réduisant la dépendance aux infrastructures de recharge. Une étape décisive vers le véhicule électrique de demain.
Source de l’article : http://dx.doi.org/10.1021/acsnano.4c10476