Grande première mondiale pour le Royaume-Uni qui va réaliser une gigantesque centrale au gaz d’un nouveau genre puisqu’elle enterrera tout le C02 émis

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Le pari britannique pour produire de l’électricité sans polluer avec une centrale à gaz qui enterre son CO2.

Faire tourner une centrale à gaz tout en réduisant les émissions à néant ? L’idée peut sembler un peu tirée par les cheveux, et pourtant… Le Royaume-Uni se lance dans un chantier hors normes, digne d’un épisode XXL de “C’est pas sorcier version COP28”. À Teesside, dans le nord-est de l’Angleterre, une centrale thermique d’un nouveau genre est en train de voir le jour. Ici, le CO2 ne s’échappe pas : on l’attrape, on le compresse, et on l’enfouit sous la mer. Toute une histoire !

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Grande première mondiale pour le Royaume-Uni qui veut lancer la première centrale au gaz zéro émission de carbone

Commençons par le début : Teesside, ce n’est pas exactement la Riviera britannique. Plutôt une zone industrielle en quête de reconversion. C’est pourtant là que Balfour Beatty, une des grandes figures du BTP anglais, a décroché un contrat de 980 millions d’euros (833 millions de livres sterling) pour construire ce qui pourrait bien être la toute première centrale à gaz au monde équipée de capture de carbone à grande échelle.

Alors comment ça marche ? Classique au départ : un cycle combiné gaz-vapeur, où le gaz naturel est brûlé pour faire tourner des turbines à gaz, puis on récupère la chaleur des gaz d’échappement pour actionner une turbine à vapeur. Jusque-là, du grand classique. Sauf que par la suite, pour capter le CO2, on refroidit les gaz brûlés, on les passe dans une solution chimique (ammoniaque, amines ou autre secret d’ingénieur), et on isole le dioxyde de carbone. Résultat : jusqu’à 2 millions de tonnes de CO2 capturées chaque année, qu’on va ensuite comprimer, envoyer sous la mer, et injecter dans des couches géologiques profondes, bien loin des poumons de la planète !

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Sous la mer, du CO2 pour les siècles à venir

Ce gaz, une fois liquéfié, partira dans un long pipeline offshore, pour rejoindre des cavités rocheuses sous la mer du Nord. Un peu comme une bouteille de Perrier à l’envers : on injecte du gaz dans le sol au lieu d’en faire sortir.

Le système est piloté par le Northern Endurance Partnership, un trio de choc composé de bp, Equinor et TotalEnergies. Et autant le dire : ces ex-champions du pétrole voient dans cette technologie un moyen de recycler leur savoir-faire du forage… pour le climat cette fois.

Une centrale, un million de foyers, zéro mauvaise conscience ?

Sur le papier, la centrale produira 742 MW, de quoi alimenter un bon million de foyers britanniques. Et le tout, avec une empreinte carbone ultra-réduite. Bon, ce n’est pas encore tout à fait du zéro absolu, car oui, il faut de l’énergie pour capturer le CO2, et le gaz reste fossile, mais on parle ici d’une division par 10 des émissions par rapport à une centrale classique.

Et surtout, ce type de production est pilotable : on peut allumer ou éteindre selon les besoins du réseau. Ce que ne permet pas toujours le vent capricieux ou le soleil des îles britanniques. Dans un mix énergétique en pleine mutation, avoir une source fiable et souple, même temporairement fossile, c’est un sacré filet de sécurité.

Un chantier qui s’annonce XXL (et qui embauche)

Côté terrain, le chantier sera tout sauf théorique. On parle de 1 500 personnes mobilisées au plus fort des travaux, avec un engagement à embaucher au moins 5 % d’apprentis et de jeunes diplômés. Bref, ce n’est pas juste un projet climatique, c’est aussi une relance locale pour une région qui a vu ses usines fermer les unes après les autres.

Un pari de 21 milliards d’euros sur la capture

Le gouvernement britannique ne s’arrête pas à Teesside. En octobre 2024, il a annoncé un plan de 21,7 milliards d’euros pour soutenir trois grands pôles de capture de carbone : Teesside donc, mais aussi Viking sur la côte du Humberside, et Acorn en Écosse. Trois foyers qui pourraient capturer ensemble plusieurs dizaines de millions de tonnes de CO2 par an d’ici 2035.

La première tranche de 9,4 milliards d’euros est déjà validée. De quoi construire non seulement les centrales et les capteurs, mais aussi toutes les infrastructures offshore pour transporter et stocker le carbone.

En résumé : le Royaume-Uni parie gros sur le CO2 stocké sous la mer, au moment où d’autres misent sur l’hydrogène ou les batteries géantes.

Ce géant français de la construction tient enfin le sésame qui va lui ouvrir une voie royale vers un marché à 151 milliards d’euros en 2037 : l’éolien offshore

Centrale à gaz 2.0 : les chiffres comparés

Type de centrale Capacité (MW) Émissions de CO2 Coût moyen (€/MWh) Durée de construction
Gaz classique 700 à 900 400-500 g/kWh 50 à 60 € 4 ans
Teesside avec capture 742 50-70 g/kWh 80 à 100 € 5 ans
Éolien terrestre 2 à 5 par éolienne 0 g/kWh 40 à 70 € 18 mois
Photovoltaïque 0,3 à 1 par hectare 0 g/kWh 50 à 80 € 12 mois

 

Source : https://www.balfourbeatty.com/media-centre/latest/balfour-beatty-secures-833-million-net-zero-teesside-contract

 

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Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
Très curieux et tourné vers l'économie, la science et les nouvelles technologies, (particulièrement ce qui touche à l'énergie et les entreprises françaises) je vous propose de de découvrir les dernières actualités autour de cette passion

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