Un partenariat franco-suédois pour muscler l’innovation numérique.
Thales ne se contente plus d’observer la scène nordique depuis Paris ou Stockholm. L’entreprise s’implante directement au cœur de l’écosystème suédois en s’associant avec Kista Science City, un quartier technologique à la réputation bien méritée. Objectif : soutenir les jeunes pousses spécialisées dans la cybersécurité grâce à un programme maison baptisé Trust My Tech.
C’est au salon du Bourget, entre deux démonstrations de drones et de radars, que l’accord a été signé. Une poignée de main stratégique, dans un contexte où les menaces numériques prennent une ampleur vertigineuse. L’idée est simple : marier la puissance industrielle de Thales avec l’agilité des startups scandinaves. Le tout dans un cadre sécurisé, structuré et résolument tourné vers les technologies de confiance.
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Une alliance pour faire éclore les prochaines pépites de la cybersécurité
La région de Kista, à deux pas de Stockholm, n’est pas un terrain vierge. Elle accueille déjà Ericsson, l’Institut royal de technologie (KTH), et un tissu dense de PME tech. En clair, un terreau idéal pour expérimenter, échouer vite, rebondir et innover encore.
Thales, de son côté, a l’habitude de collaborer avec des startups. Mais cette fois, elle pousse l’expérience un cran plus loin. Trust My Tech ne se contente pas d’être un simple programme d’accélération. Il connecte directement les jeunes entreprises à des clients industriels, à des laboratoires de test et à des experts en cybersécurité, IA et quantique.
Le partenariat avec Kista Science City permet à Thales de poser un pied dans une région reconnue pour la qualité de ses ingénieurs et la robustesse de ses formations. Et ce n’est pas anecdotique : les menaces évoluent vite, il faut des cerveaux bien câblés pour anticiper les attaques de demain.
Trust My Tech : le fast-track des startups audacieuses
Le programme Trust My Tech s’adresse aux entreprises technologiques déjà solides sur leurs bases, mais qui cherchent un tremplin industriel.
Le programme se déroule sur plusieurs mois, dans des pôles bien identifiés : Paris pour l’Europe, Montréal pour l’Amérique du Nord, et Singapour pour l’Asie. Les participants ont accès à des infrastructures de test, à des clients pilotes, et surtout à des données opérationnelles proches de la réalité du terrain. Ce n’est pas de la simulation sur PowerPoint, c’est du concret.
Les startups suédoises sélectionnées auront en plus l’avantage de se connecter à des marchés internationaux sans passer par la case « prospection solitaire ». En clair, Trust My Tech, c’est aussi un gain de temps et de crédibilité.
Pourquoi la Suède ? Et pourquoi maintenant ?
La cybersécurité est devenue un enjeu géopolitique autant qu’économique. Thales l’a bien compris. En misant sur la Suède, l’entreprise vise une région stable, numériquement avancée et politiquement alignée avec les objectifs européens.
Kista Science City, pour sa part, cherche à s’ouvrir à l’international et à renforcer son rôle de carrefour d’innovation. Ce partenariat lui permet de le faire sans renier sa culture de l’expérimentation et de l’autonomie.
Thales y gagne un accès direct à un vivier de solutions nouvelles. Kista y gagne une rampe de lancement vers des marchés globaux. Quant aux startups, elles trouvent là un catalyseur pour tester leur technologie à l’échelle industrielle, avec un mentorat sur mesure et un accompagnement de qualité.
Des exemples concrets à suivre de près
À l’échelle internationale, Trust My Tech a déjà fait ses preuves. En Corée du Sud, par exemple, dix startups deeptech ont rejoint le programme grâce à un partenariat avec le ministère local des PME et l’Institut national pour le développement entrepreneurial. Certaines ont depuis levé des fonds ou signé des contrats dans la défense ou les infrastructures critiques.
Pour la session qui s’ouvrira en octobre 2025, les candidatures sont acceptées jusqu’en septembre. Les entreprises sélectionnées rejoindront un écosystème où les mots “accès privilégié”, “test à grande échelle” et “co-innovation” ne sont pas des slogans, mais des lignes de conduite.
Ce sont autant de signaux qui montrent que ce type d’alliance entre mastodontes industriels et jeunes acteurs agiles n’est plus une exception, mais une méthode.
Une stratégie d’essaimage méthodique et calibrée
Ce partenariat suédois s’inscrit dans une logique plus large. Thales ne fait pas de l’innovation en vase clos. L’entreprise consacre plus de 4 milliards d’euros par an à la recherche et développement. Une partie non négligeable de ce budget est dédiée à des coopérations externes, souvent avec des startups ou des laboratoires indépendants.
Quant au choix des thématiques – IA, quantique, cybersécurité – il ne doit rien au hasard. Ce sont les trois piliers sur lesquels repose l’architecture numérique de demain. Et dans ce trio, la cybersécurité est la condition nécessaire à la stabilité des deux autres.
Kista Science City, en se positionnant sur ces domaines, ne joue pas seulement la carte de l’innovation. Il s’agit aussi d’un signal politique fort : celui de construire un numérique européen capable de résister aux dépendances stratégiques.
L’accord avec Thales ne se résume donc pas à une simple opération de communication. Il marque un tournant dans la manière dont l’innovation technologique est encadrée, nourrie et propulsée à l’international.
Source : Communiqué de presse de Thales
Image : Kista Science Tower, avec 128 mètres de haut soit 156 mètres avec l’antenne fixée sur le toit, c’est la plus grande tour de Stockholm.