La NASA veut prendre l’Europe et la Chine de vitesse avec un projet de réacteur nucléaire sur la Lune

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Comment produire de l’électricité nucléaire sur la Lune ? La NASA a la solution.

Faire bouillir de l’eau à la surface de la Lune, voilà l’idée un peu folle, mais très sérieuse, que la NASA s’apprête à mettre en œuvre. Pas pour faire du thé. Pour produire 100 kilowatts d’électricité grâce à un mini-réacteur nucléaire. Et cette fois, ce n’est pas pour “explorer les possibilités”. C’est pour y aller pour de bon, et vite. Objectif affiché : poser ce réacteur sur la Lune d’ici 2030, avant que la Chine ou la Russie ne le fassent.

Oui, on y est : la deuxième course à la Lune a bel et bien commencé. Et cette fois, le carburant, c’est l’uranium.

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La NASA veut installer un réacteur nucléaire sur la Lune, mais dans quel but ?

Très simple. Sur la Lune, une journée dure 29,5 jours terrestres. Soit environ 14 jours de soleil, suivis de 14 jours de nuit glaciale. Pendant cette nuit lunaire, plus aucun panneau solaire ne fonctionne. Il fait -170 °C. Les batteries s’épuisent. Les systèmes de survie, d’expérimentation ou de communication ? Tous en danger.

Alors pour alimenter une base lunaire habitée, avec chauffage, oxygène, ordinateurs, congélateurs et probablement une cafetière, il faut une source d’énergie continue, fiable, compacte. Et là, le nucléaire fait ce que le solaire ne peut pas faire : il tourne 24 h sur 24, sans se soucier du lever du soleil ni des tempêtes de poussière.

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Un réacteur de 100 kW, c’est petit… mais costaud

Alors, 100 kilowatts, ce n’est pas énorme. C’est à peu près ce qu’il faut pour alimenter 33 maisons américaines, ou un bâtiment tertiaire bien rempli. Mais sur la Lune, sans grille-pain, ni clim, ni Netflix, ça suffit pour faire tourner une base entière : équipements scientifiques, systèmes de survie, recyclage de l’eau, chauffage, éclairage, rovers, antennes.

Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, ce réacteur ne ressemblera pas à une centrale EDF en réduction. Pas de tour de refroidissement, pas de cuve immense. Il tiendra dans une fusée, avec un cœur minuscule, un système de refroidissement passif (probablement au sodium ou à gaz), et une mise en route automatique à distance, une fois posé.

Chine, Russie, États-Unis : la nouvelle bataille énergétique est lunaire

Les États-Unis ne sont pas les seuls sur le coup. La Chine et la Russie prévoient leur propre base lunaire, avec un réacteur nucléaire à l’horizon 2036. Le projet s’appelle ILRS (International Lunar Research Station), et vise clairement le pôle Sud lunaire, là où la glace est la plus abondante… donc l’eau, donc le carburant, donc la vie.

N’oublions pas la France qui a également un projet similaire avec le consortium PULSAR dirigé par Tractebel et qui pourrait mener l’Europe à un projet de réacteur lunaire.

La multiplicité des projets pourrait mener à des tensions géopolitiques car si un pays installe un réacteur en premier, il peut très bien déclarer une “zone d’exclusion” autour de sa base. Une sorte de “cercle de sécurité”, qu’il devient délicat de traverser sans incident diplomatique. L’expression “keep-out zone” est même apparue dans une directive interne de la NASA.

Bref, ce réacteur, ce n’est pas juste une boîte métallique avec des crayons d’uranium. C’est un totem stratégique. Celui qui le pose en premier a la main sur les ressources autour.

Une annonce discrète… mais très politique

La nouvelle est sortie en interne, juste après la nomination de Sean Duffy à la tête de la NASA, un ancien secrétaire aux Transports propulsé là par la Maison Blanche après un couac autour du milliardaire Jared Isaacman (oui, encore un différend avec Elon Musk).

Duffy a donc besoin d’un dossier fort pour asseoir sa légitimité, et le nucléaire lunaire fait parfaitement le job : ambitieux, spectaculaire, stratégique. Surtout dans un contexte où les autres programmes de la NASA risquent de voir leur budget coupé, sauf l’exploration spatiale habitée, qui reste la priorité du président Trump pour 2026.

Les industriels sont déjà dans les starting-blocks

La NASA exige que le projet soit confié à un chef dans les 60 jours et demande des propositions concrètes de l’industrie. Et comme on peut s’y attendre, tout le monde se bouscule : Lockheed Martin, Rolls-Royce, Westinghouse, et même des acteurs privés plus petits sont prêts à dégainer leur mini-réacteur lunaire.

Le défi ? Réussir à miniaturiser un système nucléaire complet, avec blindage, circuits primaires, échangeurs, convertisseurs, dans un format compatible avec un lancement orbital. Sans oublier la sécurité absolue : pas question d’exploser un réacteur en orbite.

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Un petit réacteur pour un grand bond énergétique

Ce projet est beaucoup plus qu’un gadget technologique. C’est un tournant. Si ce réacteur fonctionne, ce sera la première centrale nucléaire installée sur un autre corps céleste. Et ce sera aussi le premier pas vers des missions plus longues, plus ambitieuses, plus autonomes.

Car si on peut produire de l’électricité sur la Lune sans dépendre du Soleil, alors on peut imaginer des bases sur Mars, des stations de recherche sur des lunes glacées, et pourquoi pas, des usines de production d’hydrogène lunaire ?

Source : https://www.nasa.gov/humans-in-space/fission-system-to-power-exploration-on-the-moons-surface-and-beyond

Image : Représentation artistique d’un système de production d’énergie par fission à la surface de la Lune. Crédit : NASA

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Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
Très curieux et tourné vers l'économie, la science et les nouvelles technologies, (particulièrement ce qui touche à l'énergie et les entreprises françaises) je vous propose de de découvrir les dernières actualités autour de cette passion

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