Pour la première fois ce phénomène physique rare et connu depuis 150 ans va permettre de créer des sondes sans batterie ni moteur : la photophorèse

Date:

Un disque volant solaire pour explorer la haute atmosphère terrestre

Entre les avions et les satellites, il existe une une zone encore mal connue et dont vous n’avez probablement jamais entendu parler : la mésosphère.
Située entre 50 et 100 kilomètres d’altitude, elle échappe aux ballons classiques comme aux satellites en orbite. Pourtant, cette couche de l’atmosphère joue un rôle clé dans la dynamique climatique, les aurores boréales, et l’entrée des météorites.

Une équipe de l’Université Harvard a peut-être trouvé le moyen d’y accéder : un minuscule disque volant, sans moteur ni pile, poussé uniquement par la lumière du soleil grâce à la photophorèse.

Lire aussi :

Photophorèse, le phénomène qui permettrait de faire voler des sondes dans la mésosphère

La photophorèse, c’est un phénomène physique rare. Lorsqu’un objet est éclairé, la face chaude repousse davantage les molécules d’air que la face froide. Cela génère une force de poussée capable de faire léviter un objet ultra-léger dans un gaz raréfié.

Ce principe, décrit pour la première fois en 1873, n’avait jamais permis de faire voler des structures de taille significative… Jusqu’à aujourd’hui.

Les ingénieurs de Harvard, avec des chercheurs de l’Université de Chicago, ont réussi à fabriquer un disque de 1 centimètre de diamètre en céramique d’alumine, recouvert d’une fine couche de chrome. Cette combinaison permet de capter la lumière et de produire la poussée nécessaire.

La Russie reprend le flambeau d’un projet énergétique que la France avait abandonné en 1997 et sur lequel elle était en avance sur le reste du monde

Une lévitation démontrée en laboratoire

Pour simuler les conditions de la mésosphère, les chercheurs ont construit une chambre à basse pression, reproduisant une altitude de 60 kilomètres avec une pression d’environ 26,7 Pascals.

Lorsqu’ils ont exposé leur disque à une lumière équivalente à 55 % de l’intensité solaire, celui-ci s’est soulevé et a flotté, validant les calculs théoriques.

Ce succès marque la première fois qu’un dispositif photophorétique de taille centimétrique est capable de léviter de manière stable.

Tableau des caractéristiques du dispositif :

Caractéristique Valeur mesurée
Diamètre du disque 1 cm
Matériaux Alumine + couche de chrome
Méthode de propulsion Photophorèse (éclairage solaire)
Pression testée 26,7 Pa
Source lumineuse LED/laser équivalant à 55 % soleil
Milieu simulé Chambre basse pression (60 km)

Applications dans le climat, la communication… ou Mars

Ce petit disque volant pourrait embarquer des capteurs pour mesurer la température, la pression ou les vents dans la mésosphère, jusqu’ici inaccessible. Une série de ces disques pourrait aussi former une antenne flottante, utile en cas de catastrophe pour établir des communications d’urgence.

À long terme, les chercheurs envisagent même une utilisation sur Mars, où la faible pression atmosphérique est idéale pour la photophorèse. De futurs essaims de disques pourraient explorer la haute atmosphère de la planète rouge sans moteur, ni pile, ni carburant.

Autrefois 2e plus grand port d’Europe, cette ville française en perte de vitesse lance un projet à 120 millions d’euros pour retrouver de sa superbe

Une technologie durable et autonome

Contrairement aux drones ou aux ballons sonde, cette technologie n’a pas besoin de batterie, ni de panneau solaire, ni de combustible. Elle repose uniquement sur la lumière ambiante et sur des matériaux passifs, ce qui en fait un mode de vol intrinsèquement durable.

Les chercheurs travaillent désormais à intégrer des modules de communication pour que chaque disque puisse transmettre ses données en temps réel. Ils espèrent aussi optimiser le design pour augmenter la portance, et pourquoi pas, multiplier les formats pour d’autres altitudes ou d’autres atmosphères.

Source : Schafer, B.C., Kim, Jh., Sharipov, F. et al. Photophoretic flight of perforated structures in near-space conditions. Nature 644, 362–369 (2025). https://doi.org/10.1038/s41586-025-09281-8

Image : Représentation graphique d’un nouvel aéronef fonctionnant par photophorèse. Crédit : Schafer et al. (2025)

Notre site est un média approuvé par Google Actualité.

Ajoutez Media24.fr dans votre liste de favoris pour ne manquer aucune news !

Nous rejoindre en un clic
Suivre-Media24.fr

Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
Très curieux et tourné vers l'économie, la science et les nouvelles technologies, (particulièrement ce qui touche à l'énergie et les entreprises françaises) je vous propose de de découvrir les dernières actualités autour de cette passion

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Articles connexes

Un œil qui repousse entièrement après amputation ? Un gène clé pour reconstruire l’œil de cet escargot nous donne une piste sérieuse

L’œil humain ne repousse pas. Celui du poisson-zèbre peut partiellement se réparer. Mais chez Pomacea canaliculata, un mollusque...

Airbus : MetOp-SG A1, le nouveau satellite européen qui révolutionne la météo

Le satellite MetOp-SG A1 a décollé du Centre spatial guyanais de Kourou à bord d’une fusée Ariane 6. La...

Encore un record mondial pour la Chine dans l’énergie avec le premier circuit fermé à grande échelle pour une turbine à hydrogène

Dans le désert mongol, une turbine qui tourne à l’hydrogène pur. C'est à Ordos en Mongolie-Intérieure que la Chine...

Cannes n’est pas mondialement connue QUE pour son festival de Cinéma mais aussi pour cet événement suivi par 700 000 visiteurs chaque année

Cannes, laboratoire du feu et de la lumière. Chaque été, la baie de Cannes se transforme en amphithéâtre naturel...