Un centième sonar pour un système devenu standard dans l’OTAN.
On le sait peu mais la France a depuis longtemps une certaine expertise dans le monde des technologies sous-marines et ce 2 octobre 2025, Thales a encore marqué un jalon cette riche histoire avec un 100ᵉ système sonar CAPTAS vendu, consolidant son statut de leader mondial de la lutte anti-sous-marine (ASM). Une performance industrielle et opérationnelle qui s’appuie sur plus de trois décennies d’innovation continue, au service des marines les plus exigeantes.
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Thales vend son 100e sonar CAPTAS : un jalon stratégique dans la lutte anti-sous-marine mondiale
Initialement conçu en partenariat avec les marines française, britannique et italienne, le système CAPTAS (Combined Active-Passive Towed Array Sonar) est aujourd’hui utilisé par 17 marines à travers le monde, sur 17 types de plateformes allant de patrouilleurs légers de moins de 1 000 tonnes jusqu’aux frégates de premier rang. Ce sonar à immersion variable remorqué, désormais considéré comme un standard OTAN, offre une couverture 360° longue portée, parfaitement adaptée aux menaces modernes et aux environnements acoustiques complexes.
Une technologie qui écoute et anticipe, dans un silence hostile
Sous la surface, tout est affaire de silence. Et dans ce silence, savoir entendre avant d’être entendu. C’est là qu’intervient le CAPTAS. Sa particularité ? Il est remorqué, mais immergé à profondeur variable, ce qui lui permet de plonger en dessous des couches thermiques et des interférences de surface. En clair : il capte là où les sons se cachent.
Utilisant une approche combinée passive-active, le système détecte à grande distance, mais aussi classifie et suit des cibles furtives comme les sous-marins nucléaires d’attaque ou les drones sous-marins autonomes. Il peut être couplé à des outils d’intelligence artificielle embarqués, pour l’analyse tactique en temps réel et l’évaluation multi-capteurs d’un théâtre sous-marin complexe.
« Fruit d’une coopération de longue date avec plus de 50 marines dans le monde, notre compréhension fine de leurs besoins fait du système CAPTAS un choix incontournable pour les missions actuelles et futures de lutte anti-sous-marines. », affirme Sébastien Guérémy, Vice-Président des activités lutte sous la mer chez Thales.
Une intégration fluide, pensée pour les marins
L’un des atouts majeurs du CAPTAS, c’est sa modularité. Qu’il s’agisse du CAPTAS-1 (ultra-compact) ou du CAPTAS-4 (version longue portée), le système s’adapte aux contraintes physiques des plateformes : poids, taille, énergie disponible, interfaces logicielles. Résultat : même une corvette légère peut embarquer une capacité ASM de haute tenue.
Les retours des équipages sont intégrés en continu dans les mises à jour. Chaque évolution du système est co-construite avec les utilisateurs, dans une logique de “par les marins, pour les marins”. Ce modèle, rare dans l’industrie de défense, permet à Thales de conserver une longueur d’avance technologique tout en garantissant une grande maturité opérationnelle.
Une signature française, une portée mondiale
Basé à Brest, Sophia-Antipolis, San Diego, Singapour et Sydney, le pôle ASM de Thales aligne aujourd’hui une centaine de contrats en service, plus de 500 ingénieurs spécialisés, et des dizaines de partenaires industriels dans les pays utilisateurs. Côté export, le CAPTAS équipe notamment :
- les frégates FREMM françaises, italiennes et égyptiennes,
- les Type 23 britanniques (et prochainement les Type 26),
- les Iver Huitfeldt danois,
- les nouvelles frégates grecques FDI HN,
- les bâtiments multi-missions (BMM) et destroyers d’Asie du Sud-Est et du Golfe.
Cette domination s’explique aussi par une capacité à livrer clé en main, avec formation des équipages, soutien logistique complet et maintenance conditionnelle assistée par IA.
Une croissance continue portée par la menace sous-marine
La prolifération des sous-marins modernes (diesel-électriques ultra-silencieux, nucléaires rapides, drones sous-marins) oblige les marines du monde entier à investir massivement dans leurs moyens de détection. Or, le fond des mers est devenu un champ de bataille, aussi vital que discret.
Les zones grises, les tensions en mer de Chine, en Méditerranée orientale ou dans le Pacifique Sud imposent une réactivité permanente.
Ce sont justement les capacités ASM comme le CAPTAS qui font la différence entre une frégate qui “patrouille” et une frégate qui “domine son théâtre”.
Thales, un géant de la défense à la française
En 2024, Thales a réalisé un chiffre d’affaires de 20,6 milliards d’euros, avec plus de 83 000 collaborateurs dans 68 pays. L’entreprise investit plus de 4 milliards d’euros chaque année en R&D, dans des domaines comme l’intelligence artificielle, la cybersécurité, les capteurs quantiques ou les systèmes embarqués critiques.
Elle reste un acteur pivot dans la défense, l’aéronautique et l’espace, avec des positions de leadership mondial dans les radars, les communications sécurisées, les systèmes optroniques… et bien sûr, la lutte sous-marine.
Source : Communiqué de presse de Thales
Image : Le CAPTAS fait partie de l’équipement de la fine fleur de la Marine nationale : la Frégate de défense et d’intervention (FDI), ici en image de synthèse d’un Ravitaillement à la mer (RAM) de la frégate Amiral Cabanier (D664) – source : Rama (wikimedia)