Ostreopsis : Une algue toxique aux effets nocifs
L’Ostreopsis, une microalgue d’origine tropicale, a été signalée pour la première fois en Méditerranée il y a environ vingt ans. Cette espèce, désormais présente sur la côte basque depuis quelques années, connaît des épisodes de prolifération, en particulier pendant l’été lorsque les températures de l’eau dépassent 20°C.
Cette algue produit des toxines responsables d’intoxications, provoquant des symptômes similaires à ceux de la grippe, des irritations cutanées et des troubles gastriques. Les symptômes apparaissent quelques heures après le contact avec la microalgue ou ses toxines et peuvent disparaître en quelques jours. C’est ce phénomène qui a été à l’origine de près de 900 cas d’intoxication sur la côte basque depuis 2021, selon l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).
Comment identifier une prolifération d’Ostreopsis ?

L’Ostreopsis a la particularité de former des “fleurs d’eau” en surface, qui peuvent prendre l’apparence de nappes marrons couvrant plusieurs mètres carrés. Cependant, ces fleurs d’eau peuvent disparaître rapidement et le risque d’intoxication demeure même si elles ne sont pas visibles. L’un des signes distinctifs de la présence de cette micro-algue est la sensation d’un goût métallique dans la bouche, même si l’algue a seulement été inhalée et non ingérée.
Les professionnels, première population à risque

Les personnes les plus exposées à cette microalgue sont celles qui travaillent sur ou à proximité des plages, notamment les maîtres-nageurs-sauveteurs ou les restaurateurs. Une exposition prolongée à Ostreopsis peut entraîner une prolongation de la durée des symptômes. Afin de minimiser les risques, l’Anses encourage ces professionnels à signaler ces symptômes à la médecine du travail et envisage un aménagement du temps de travail pour réduire leur présence sur les plages pendant les périodes de prolifération d’Ostreopsis. L’Anses recommande également le port d’équipements de protection pour les personnes en charge des prélèvements d’eau, tels que des masques et des gants.
Recommandations de l’Anses pour une gestion efficace des risques

Pour aider les autorités locales à gérer ces situations à risque, l’Anses a proposé un outil d’aide à la décision. Cet outil préconise les mesures à mettre en place en fonction de la concentration de microalgues dans l’eau et du nombre d’intoxications recensées. Ces mesures vont de l’information du public et des professionnels, à l’interdiction des activités nautiques et la fermeture des plages.
L’Anses recommande également d’augmenter la fréquence des prélèvements d’eau en fonction de la concentration de la microalgue. Actuellement, les contrôles sanitaires des eaux de baignade sont effectués tous les 15 jours, mais cette fréquence pourrait devenir hebdomadaire, voire quotidienne, lorsque l’Ostreopsis est détectée. L’Agence conseille également d’effectuer des prélèvements à la fois dans l’eau et sur le fond, puisque la microalgue se développe initialement sur les macroalgues avant de flotter à la surface.
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Précautions alimentaires à prendre
Quelques cas rares d’intoxication alimentaire ont été rapportés en dehors de l’Europe, bien que le lien avec l’Ostreopsis reste incertain. Par précaution, l’Anses recommande de ne pas récolter de coquillages ou d’autres produits de la mer pendant les périodes de prolifération d’Ostreopsis. De plus, les poissons doivent être éviscérés avant d’être consommés, car les toxines peuvent s’accumuler dans leur système digestif.
Pour protéger la santé des consommateurs, l’Anses a également déterminé une valeur guide pour la concentration en toxines produites par l’Ostreopsis dans les coquillages.
En somme, bien que l’Ostreopsis soit une menace pour la santé publique, des mesures peuvent être prises pour minimiser l’exposition et les risques associés. La surveillance, l’éducation du public et des professionnels, et une gestion proactive sont essentielles pour prévenir et gérer les intoxications.
En résumé :
- Ostreopsis est une microalgue toxique qui prolifère sur la côte basque, provoquant des symptômes tels que des signes grippaux, des irritations cutanées et des troubles gastriques.
- La détection de la prolifération de l’Ostreopsis peut être signalée par des “fleurs d’eau” à la surface de l’eau et par une sensation de goût métallique dans la bouche après inhalation.
- Les professionnels travaillant sur ou à proximité des plages sont particulièrement exposés à cette microalgue et sont encouragés à signaler tout symptôme à la médecine du travail et à porter des équipements de protection adéquats.
- L’Anses recommande une gestion proactive comprenant une surveillance accrue, l’information du public, l’interdiction des activités nautiques et la fermeture des plages en cas de prolifération de l’Ostreopsis.
- Les précautions alimentaires incluent l’interdiction de récolter des coquillages ou d’autres produits de la mer pendant les périodes de prolifération de l’Ostreopsis et l’éviscération des poissons avant consommation pour éviter l’ingestion de toxines accumulées.