La crise économique secoue violemment le tissu entrepreneurial français. Les chiffres du 2ème trimestre 2023 dévoilés par le groupe Altares, expert des données d’entreprise, sont alarmants. Les défaillances d’entreprises ont atteint leur plus haut niveau depuis 2016. Avec 13 266 procédures ouvertes entre avril et juin, le pays enregistre une hausse spectaculaire de 35% par rapport à la même période en 2022.
Un panorama sombre pour la France
Le bilan dévoilé par Altares révèle que les défaillances sont particulièrement marquées dans certains secteurs et régions :
- Les défauts de PME et ETI sont au plus haut depuis plus de dix ans.
- 55 700 emplois sont actuellement menacés, un chiffre inégalé depuis 2014.
- L’Ile-de-France, la Nouvelle Aquitaine et l’Occitanie enregistrent des niveaux de défaillances équivalents à ceux du 2ème trimestre 2016.
- Tandis que la construction semble encore résister, la restauration, le petit commerce et le transport routier sont les secteurs les plus fragilisés.
TPE, PME et ETI : Un constat alarmant
Bien que les TPE (moins de 10 salariés) constituent historiquement le gros des entreprises défaillantes, avec 91% des procédures du 2ème trimestre, la dynamique est beaucoup plus inquiétante pour les PME et ETI. Ces dernières ont enregistré une augmentation de 55% du nombre de défaillances, avec 1 136 d’entre elles ayant fait défaut entre avril et juin. Ces niveaux rappellent ceux de 2013, période également critique pour l’économie française.
Jeunes entreprises : Une lueur d’espoir ?
Au milieu de ce tableau sombre, une note d’espoir se détache. Les entreprises de moins de trois ans semblent avoir une meilleure résilience face à la crise. Leur taux de défaillance a baissé de plus de 5%. Thierry Millon, directeur des études Altares, explique que ces entreprises, lancées après la crise sanitaire, ont pu bénéficier d’une meilleure préparation et d’une plus grande anticipation des risques.
Zoom sur le secteur du commerce
La situation est particulièrement préoccupante dans le secteur du commerce. Le commerce d’habillement, par exemple, a enregistré une hausse de 72% de ses défaillances, atteignant des niveaux non vus depuis 2017. De même, le commerce et la réparation de véhicules, la parfumerie, le e-commerce ou encore les supérettes et supermarchés affichent des hausses significatives, reflétant les difficultés économiques actuelles.
Un avenir incertain
La tendance actuelle interroge sur la capacité de résilience du tissu entrepreneurial français. Si certains secteurs et entreprises plus jeunes montrent des signes de résistance, la situation générale reste préoccupante. Il sera essentiel pour les pouvoirs publics, les institutions financières et les entrepreneurs eux-mêmes de collaborer étroitement pour trouver des solutions durables à cette crise économique.
En résumé :
- Hausse significative : 13 266 défaillances d’entreprises au 2ème trimestre 2023, soit une augmentation de 35% par rapport à 2022.
- Secteurs fragilisés : La restauration, le petit commerce et le transport routier en difficulté, tandis que la construction résiste.
- PME et ETI en danger : Les défauts au sein de ces entreprises sont au plus haut depuis plus de dix ans, mettant en péril 55 700 emplois.
- Jeunes entreprises résilientes : Les entreprises de moins de trois ans montrent une baisse de 5% de leurs défaillances.
- Secteur du commerce touché : Augmentation notable des défaillances, en particulier dans le commerce d’habillement et la réparation de véhicules.