Comme prévu lors de la Rencontre des Entrepreneurs de France en août dernier, la Première ministre a officiellement lancé le premier comité dédié à l’intelligence artificielle générative. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de positionner la France comme leader dans la maîtrise de cette technologie.
Contexte et enjeux de l’IA générative
L’intelligence artificielle, et plus spécifiquement l’IA générative, ne cesse de gagner en importance dans notre société. Ce type d’IA, capable de générer du contenu original (textes, images, musiques…) à partir de données préexistantes, a le potentiel de révolutionner plusieurs secteurs, dont la culture, l’économie, et même la gouvernance. Face aux multiples questions qu’elle soulève, le gouvernement a décidé d’agir.
Une stratégie nationale en réponse
Dès 2018, une première phase de stratégie nationale pour l’IA a été mise en œuvre. Elle a permis à la France de développer une filière d’excellence mondiale. Cependant, avec l’évolution rapide de la technologie et l’émergence de nouveaux défis, un besoin de renforcement s’est fait ressentir. La Première ministre, Elisabeth Borne, insiste sur trois axes principaux :
- Formation : développer les talents nationaux spécialisés dans l’IA.
- Innovation : soutenir l’innovation française sur le plan international.
- Régulation : mettre en place une régulation adaptée pour prévenir les dérives.
OVH et Synfonium s’emparent de Qwant : une nouvelle ère pour le cloud européen
Une équipe pluridisciplinaire à la tête du comité
Pour mener à bien cette mission, un comité composé d’experts reconnus a été constitué. Co-présidé par Philippe Aghion, économiste spécialiste de l’innovation, et Anne Bouverot, présidente du conseil d’administration de l’ENS, il réunit des compétences variées, allant de la technologie à la régulation, en passant par la culture et l’économie.
Parmi les membres notables, on retrouve :
- Yann Le Cun, l’un des pionniers de l’apprentissage profond, actuellement chez Meta.
- Joëlle Barral, directrice scientifique chez Google.
- Cédric O, ancien Secrétaire d’Etat au Numérique, qui apportera son expertise sur les enjeux politiques et réglementaires.
- Glles Babinet, Président du Conseil national du numérique
Mais aussi :
- Alexandra Bensamoun, professeure de droit, personnalité qualifiée au CSPLA (ministère de la Culture)
- Nozha Boujemaa, co-présidente du groupe d’experts IA de l’OCDE et Digital Trust Officer Décathlon
- Bernard Charlès, D de Dassault Systèmes
- Luc Julia, expert en intelligence artificielle générative
- Arthur Mensch, fondateur de Mistral
- Isabelle Ryl, directrice du Paris Artificial Intelligence Research Institute (PRAIRIE, INRIA)
- Franca Salis-Madinier, Secrétaire nationale de la CFDT Cadres en charge de l’Europe, du numérique, de l‘intelligence artificielle et de la protection des lanceurs d’alerte.
- Martin Tisné, cofondateur de l’OP
- Gaël Varoquaux, chercheur en informatique
Les perspectives d’avenir
Les recommandations de ce comité sont attendues dans 6 mois. L’objectif ? Adapter la stratégie nationale à la lumière des récents développements de l’IA générative. Les enjeux, selon Philippe Aghion, s’articulent autour de l’impact économique, des perspectives d’emploi et de la position de la France face aux géants américains et chinois.
La constitution de ce comité traduit la volonté de la France de rester à la pointe de la révolution de l’IA et d’agir en acteur responsable, conscient des défis éthiques et économiques qui se profilent.
Avec une telle équipe d’experts et une volonté politique claire, la France semble bien armée pour naviguer dans les eaux parfois tumultueuses de l’IA générative. Il nous tarde de découvrir les propositions concrètes de ce comité, qui guideront sans aucun doute la stratégie française pour les années à venir.
En résumé :
- Création d’un comité : La Première ministre a inauguré le premier comité français dédié à l’intelligence artificielle générative.
- Objectifs clés : Renforcer la formation, soutenir l’innovation nationale sur la scène internationale et instaurer une régulation appropriée de l’IA.
- Expertise diversifiée : Le comité est co-présidé par Philippe Aghion et Anne Bouverot et regroupe des experts de différents domaines, dont Yann Le Cun de Meta et Cédric O, ancien Secrétaire d’État au Numérique.
- Enjeux majeurs : Analyser l’impact de l’IA sur l’économie, l’emploi, la croissance et la position de la France face à la concurrence internationale.
- Attente des résultats : Les recommandations du comité, attendues dans 6 mois, orienteront la stratégie nationale sur l’IA générative pour les années à venir.